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Scattered Regrets

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MessageSujet: Scattered Regrets Scattered Regrets EmptyJeu 14 Juin - 2:13

Frostbitten Requiem to a Forgotten Elegy
Masculin

S. Ashton Awyer

S. Ashton Awyer
Scattered Regrets.

STEP ONE .
« Je crois que si Oncle Alex’ avait eu son mot à dire sur la situation, il aurait frotté sa barbe, taquin, en maugréant des âneries valsant dans les lignes de ‘’ Tel Père, Tel Fils. ‘’ Je demande s’il aurait eu raison. Peut-être que, comme moi, Père s’est volatilisé dans un monde en marge du notre, en marge de la réalité.
Quoiqu’il en soit, j’existe maintenant dans un monde de rêve, dans un monde où tout est malléable.
Je ne suis plus chez moi.
»


-

Je vois encore le visage de Monsieur-Je-Sais-Tout clignoter dans ma rétine, aperçoit encore la fatigue creuser ses traits. Fatigue accouplée à cette odieuse mégalomanie, ce complexe de supériorité qui le ronge. Croit-il être comme Dieu, croit-il être comme l’homme qui m’a plongé dans cette drôle de réalité, croit-il être comme Kohaku ? Comment peut-il oser ? Il n’arrive même pas à la cheville de Chess malgré la folie qui le hante, plus douce, plus altruiste, et il n’y arrivera jamais. Saleté d’Oliver qui se déguise en martyr, saleté d’Oliver qui défilera certainement dans les futurs écrits de ce Nouveau Monde sous l’apparence de l’Ultime Créateur. Saleté d’Oliver qui s’est octroyé le droit d’être la dernière chose de ma planète d’origine à me percer le regard. Les vielles lunettes d’oncle Will posées sur l’arche de mon nez n’ont pas réussi à brouiller la vue de sa silhouette.

Et je n’ai pas lui professer ma haine tordue une dernière fois, m’éparpiller dans des sarcasmes hargneux qui auraient résulté en l’audition de sa voix profonde, posée. Godamn, fucking Oliver. Je me retrouve baigné dans un océan de soleil doré, entouré d’herbes si hautes que mes bras disparaissent dans leur couvert. Elles s’emmêlent dans les courroies de mon sac de peau animale, confirment sans laisser le moindre doute que je ne suis plus chez moi, plus sur cette Terre m’ayant vu naître il y a trop longtemps. Et c’est ainsi que j’aborde le Nouveau Monde pour la première fois, la bouche ouverte sur des paroles amères mortes dans mon œsophage, les paupières plissées sous la force du soleil, rayons ricochant contre le métal composant mon pendentif et ma montre. Mon foulard, restes de ce que j’ai pu conserver de la chemise de mon paternel, volète sous une brise légère, tout comme les mèches de mes cheveux qui luisent d’un éclat caramel. Il fait si bon de respirer cet air pur, il fait si mal d’être séparé à jamais du ventre de ma Mère. Le cordon ombilical s’est réellement fait sectionner cette fois . . . Kohaku m’a déjà dit avoir lu des histoires où la bonne séparation entre le cordon et l’enfant était vitale pour le développement de ce dernier, et qu’en cas de mauvaise séparation des troubles psychologiques s’ensuivaient . . . J’espère que la désunion à laquelle je suis proie, ne se soldera pas par de mauvaises tournures. Je suis ici car je veux survivre, car je veux vivre, car je veux perpétuer mon héritage, car il n’y avait plus rien pour moi dans cet autre univers où trop de choses avaient changés, que l’avarice avait déformé.

Je lève les yeux vers le ciel. Bleu. Bleu. Toujours trop bleu. Si je me concentre intensément, je peux presque croire que je suis de retour dans les champs peuplant les alentours des banlieues érigées près de Montréal pendant les années 2030, je peux presque me revoir jouer à la cachette dans les bois avec ma mère. La tête me tourne, lentement, mon cœur bat, rapidement. J’ai eu un peu plus d’un an pour intelliger cette idée d’un Monde opposé au mien. Cet emmerdeur d’Oliver, malgré tous ces défauts, ne m’a pas forcé la main, j’ai fait mon choix, j’ai décidé par moi-même. Pourtant, pourtant, il m’est difficile de songer à ce qu’aurait pu être l’autre alternative . . . J’étais prêt. Absolument prêt à faire face à tout ce que le futur me jetterait à la figure. Pourtant . . . maintenant le dépaysement est si puissant qu’une part de moi regretterais presque. J’inspire, j’expire, j’inspire, j’expire. Mes doigts viennent agripper le collier, puis le foulard, ils viennent unir les vestiges restant de ma défunte famille. C’est rassurant de les avoirs avec moi par l’intermédiaire de ces objets. Je n’ai plus d’appartenance nulle-part, mais j’ai encore ces quelques souvenirs pour ne jamais avoir à oublier, pour éternellement pouvoir me souvenir. Et puis j’ai cette opportunité en or de profiter une seconde fois de la vie, de recommencer totalement à zéro.

J’esquisse mon premier pas dans les hautes herbes faisant office de comité d’accueil, mon regard serpente sur les hautes pierres montant des les hauteurs tout autour, mes oreilles prennent enfin conscience des sons nouveaux qui explosent tout autour. Des sifflements, des grognements, des bourrasques. La faune et la flore de cet endroit semblent discuter de mon sort prochain entres elles, semblent me juger. Suis-je en danger ? J’avance prudemment parmi la forêt de brin d’herbe dans la direction du rocher le plus haut. L’espèce de menhir me domine de toute sa haute et je l’admire une minute, fasciné par la sculpture naturelle de la pierre. Laissant, incertainement, ma charge au pied du rocher, j’entreprends, une fois mon élan de fascination passée, d’escalader ce dernier. L’acensions est brève et j’ai vite fait de pouvoir observer ce monde d’un autre angle, bouche-bée. Les émotions m’assaillent et je ne sais trop comment réceptionner la situation, il me faudra certainement quelques temps avant de réellement réaliser l’ampleur du spectacle se découvrant à mes yeux. Soit, il me faut d’abord prendre en considération les bases. Me dénicher un abri, sécuriser une source de nourriture plus nutritive que les rations d’astronautes qui trainent avec mes affaires. Je ne suis pas le premier à être envoyé ici, loin de là . . . Trouver mes semblables serait certainement un judicieux point de départ. Là où évoluent les humains se trouvent généralement les ressources nécessaires à leur survie, de l’eau, de la nourriture et la chaleur d’un abri. M’enfin, je verrai bien. Je scrute les points cardinaux un long moment, me perdant dans l’observation de toute cette nature sauvage, intouchée, jusqu’à la vision de volute de fumée me ramène à la réalité. Je n’arrive pas à estimer avec exactitude la distance qui me sépare de l’être pensant, mais considérant que la direction générale de la chose s’offre à moi sur un plateau d’argent, je ne vis pas me faire prier. Les herbes, douces paillasses me piquant la peau, amortissent ma chute lorsque je me jette en bas de mon rocher. J’attrape mon sac d’une main et le balance sur mon épaule.

En route! En route vers ma nouvelle vie, en route vers l’accomplissement de ce que Kohaku avait toujours voulu que je réalise. Car malgré le temps, malgré tout ce que je dirai, je n’arriverai jamais à me dissocier de son sourire. Je suis ce qu’il a légué au monde d’humain qu’il aimait tant. Je ne doute point qu’il aurait préféré que je me mêle à la guerre qui rageait dans l’autre monde, mais . . . découvrir une nouvelle réalité n’est pas mal non plus. Peut-être arriverais-je à me séparer de ses attentes . . .
Peut-être, peut-être. Quoique ce n’est pas le moment idéal pour regrette, pour réfléchir. Il me faut avancer.

En route, en route.

Et je blâme, avec raison, tout ce qui se passera dans le futur, sur ce vaurien narcissique d’Oliver.

Tch.

ASHTON A EMPORTÉ DANS LE NOUVEAU MONDE.
- La vieille montre ( qui ne fonctionne plus ) de son Oncle Law’
- Les vieilles lunettes ( aux lentilles dépourvues de force ) de son Oncle Will
- L’un des vieux pendentifs de sa mère, Cindy.
- Les vestiges de l’une des vieilles chemises de son père. La cryogénisation ne s’est pas montré généreuse en vers le tissus et Ashton a fait des restes, un foulard.
- Les journaux intimes de Kohaku.
- Un sac fait de peaux animales cousues.
- Une couverture de laine.
- Les vêtemens qu’il a sur le dos ; c’est-à-dire une paire de boxer, une chemise rouge vin légère, un pantalon trois-quart à poches multiples, des bottes de cuir robuste et des chaussettes lambdas.
- Quelques rations sèches, gracieuseté du Docteur.


Spoiler:
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