L’été commençait à décliner, emportant avec elle les vents chauds et refroidissant l’air ce qui annonçait l’hiver et qui pressait les cigales à faire leurs réserves, alors que les fourmis révisaient déjà leurs provisions. Les villageois se répartissaient généralement dans ces deux groupes, bien qu'ici, les fourmis aident toujours les cigales en prévoyant un surplus. Il fallait bien s’entraider, après tout, ce village représentait la seule trace d'humanité dans ce royaume vierge de civilisation.

Cette journée était plus froide que la précédente, mais plus chaude que la suivante. Elle venait à peine de commencer. La bergère s’était levée de bon matin pour compter les moutons et vérifier que chacun se portait bien. Elle s’exécutait à cette tache tous les jours, inlassablement, préservant la vie des bêtes qui donnaient toison et lait à tout le village.

Au fur et à mesure que la jeune fille comptait les bêtes, elle se rendit compte que le nombre n’y était pas : il lui manquait une brebis ! Un bélier en moins n'aurait pas été dramatique, mais les brebis étaient essentielles pour le bon maintien du troupeau. Elle décida donc d'aller voir où la bête avait pu passer.

En regardant les environs, elle vu qu’une des barrières avait cédé, permettant à la bête de s’échapper. C’est plein de confiance qu’elle répara sommairement la barrière, puis alla à la poursuite de la brebis qui venait de se payer un forfait voyage pour la forêt rocheuse.

C’est donc en ces circonstances que la belle rousse prit le chemin de la forêt à la rechercher de la brebis fugueuse. Grâce aux quelques cours que Pavel lui avait prodigués sur le pistage, Anne put retrouver sa trace après quelques heures de recherches. Les traces se dirigeaient bien loin dans la forêt. Si loin que la Québécoise pensait abandonner la brebis, mais quelque chose la poussait à continuer à l’ouest de l’île.

► Aventurez-vous à l’extrême ouest de l’ile.

La femme-brebis n’avait définitivement pas choisi cette direction. Pris de peur, l’humaine n'eut d’autre choix que de fuir. Elle se devait de répondre à cet instinct brouillant et dévorant qui ne la laisserait tranquille que si elle disparaissait de l’entourage du singe. Ce territoire était déjà occupé par un primate agressif - noté.

Le macaque était d'ailleurs bien étrange. Jamais la fille-mère n’avait entendu parler de singes qui creusaient ainsi des tunnels ! Il faut dire, aussi, que ses connaissances sur les diverses espèces qui peuplaient le premier monde étaient assez limitées, peut-être que Jun ou qu'Ashton en saurait plus ces êtres. Malgré leur caractère bien trempé, ils étaient tous les deux de savants personnages. Leur savoir était si immense que la fermière ne saurait tout apprendre en une vie, ou en tout cas, c’est ce qu’elle pensait. Peut-être que son fils, Olivier, pourrait les rejoindre et garder en lui toutes les connaissances d’un monde passer... Un monde qui, finalement, ne méritait peut-être même pas que l’on s’en souvienne.

Si les gens oubliaient la tyrannie, si les gens oubliaient la souffrance qui les avait fait venir ici, si les gens délaissaient le passer pour le futur... ne risquaient-ils pas de refaire les mêmes erreurs? À quoi bon refaire inlassablement la même expérience si ce n’était que pour constater la même fin? Une fin qui ne fera que détruire des vies, une fin qui ne laissera victorieuses que les puissances qui se jouent des vies comme ils se jouent des sentiments mortels.

Cette puissance avait tout de même découlé en cette une nouvelle expérience en ce monde vierge. c'est eux, en quelque sort, qui avaient donné la possibilité à l’être humain de se racheter. Une nouvelle terre : propre, en paix, mais surtout où chacun était égal. Mais la paix ne semblait pas faire grand cas de la fille à la chevelure de flamme qui virevoltait eu vent et au soubresaut de leur cours effréné, puisqu'il lançait le curieux primate à ses trousses.

À suivre . . .