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Terrence Clément [X]

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MessageSujet: Terrence Clément [X] Terrence Clément [X]  EmptyMar 7 Avr - 7:35

Pionnier
Masculin

Terrence Clément

Terrence Clément
Terrence Clément
Le plus doux des secrets est celui que toi seul connais




Sexe : Il est certainement confortable dans son état d’homme, bien qu’il ne saisisse pas trop où se situent les limites et les bases de cette condition.

Âge : Quelque chose gravitant autour de trente-deux ans. Il en aura finalement manqué au moins deux pendant sa réhabilitation, puis au moins vingt-cinq pendant son service à l’état. L’être de cinq ans de vivre se conforte qu’en ayant vieillis si vite, il ne sera au moins pas mort trop jeune.

Origine : Son origine. Naitre est une action qu’on ne contrôle pas, ainsi Terrence n’a jamais même considéré qu’il était d’une quelconque importance d’en garder une emprunte. On entend malgré tout un léger accent lorsqu’il parle, mais c’est seulement lorsqu’il s’exprime en anglais qu’on peut l’étiqueter comme ayant été fabriqué au nord de l’Angleterre.

Nationalité : Si sur papier on peut l’identifier comme étant français de France, il vous dira qu’il est français de partout où l’on parle français. Il serait donc de nationalité francophone, mais il habiterait présentement en France.

Langues parlées : Accident de parcours ou butin de guerre. Tout comme des erreurs historiques ont poussé des nations entières à s’approprier la langue française, celle-ci s’est imposée chez lui dans l’enfance et il en est tombé amoureux, et bien qu’il garde l’ombre d’un accent étranger, il l’a très proprement faite sienne.

Il parle plusieurs autres langues, notamment le russe, l’allemand, l’espagnol et le mandarin qu’il a dû apprendre pour son travail, et tout naturellement l’anglais qui est sa langue maternelle. Lorsqu’on lui donne le choix, toutefois, il préfère toujours parler en français. Peu importe quelle langue il utilise, il parle toujours très doucement, lentement et tout bas parce qu’il a d’imprimé sur sa langue la texture délicate du secret.



Pseudo Hors-Jeu
Loeva.

Avez-vous bien lu les règles ?
Non.

Où avez-vous découvert Terra ?
Ahahahahaha. Ah. Ahhahahha. Ah. Ah.




Mon histoire
Tu as peut-être été beaucoup de personnes différentes, mais ceci est à propos de ce que tu es présentement.
Dis-moi qui tu es et dis-moi comment tu l’es devenu.



Un lourd craquement, des sanglots. C’est pourtant seulement lorsque son mentor tapote gentiment le membre mutilé que l’espion pousse un terrible cri de douleur. « Allons . . . Vous n’avez toujours rien à nous dire? » le cri se fond en lamentations et l’espion pleure, renifle, gémit. Ses jérémiades semblent presque former des mots et même des fragments de phrases, mais son charabia reste incompréhensible. Il serre des dents et aspire la salive rosée qui commence à lui couler sur le menton. Nez retroussé, paupières plissés, son visage est ravagé par des jours et des jours de douleurs, et s’il regardait avec dégout le duo, quelque chose dans ses yeux implorait encore pitié.

Son mentor tourne et tourne autour de la chaise où le prisonnier est solidement attaché. Il pince un bout de chair ici, entre un doigt dans une plaie caillée par là. Il parle tout doucement : il pose encore et encore les mêmes questions, seulement toujours avec de différents mots. Cet interrogatoire persiste depuis plusieurs jours déjà - l’espion a déjà terriblement maigri et six de ses doigts ont été estropiés par divers moyens. Six doigts et une oreille. Les bouts de chair et d’os reposent maintenant dans un contenant orthopédique bien en sa vue ; un doigt est encore tout rose et imbibé de sang alors que les plus anciens prélèvements commencent à se dessécher et à brunir. Divers objets de torture sont autrement disposés sur la table. On peut trouver divers outils de construction, des instruments bricolés, ou encore des accessoires orthopédiques assortis au contenant; seulement au lieu d’être immaculés et brillants comme ce qu’on trouverait dans un hôpital, ces derniers sont usés, tachés, voire passablement rouillés.

Le prisonnier est tendu, il serre fort de la mâchoire, il transpire beaucoup et il tremble de plus en plus souvent. Tétanos, rien de surprenant, pense Terrence. Ses mains mutilées, tout comme les doigts qui reposent sur la table, commencent à brunir. Seul le moignon frais du jour saigne un peu, mais il coagulera bien vite, d’autant plus que le reste de la main est déjà légèrement gangrenée, ce qui rend la circulation de plus en plus impossible.

Cet homme va bientôt mourir et il le sait.

« Nous ne tirerons rien de lui. » Sa voix juvénile résonne dans la pièce. Simple constatation. Son mentor et leur captif le regardent tous deux, son mentor avec un sourire vide, le captif avec consternation. « You’re one screwed up kid » articule ce dernier dans un anglais parasité par la douleur, la déshydratation et l’engourdissement. On discernerait presque de la pitié dans son ton. Soudain, dans un geste presque amical, son mentor se met à tapoter avec force l’épaule déboitée de l’incarcéré. « Certes, certes. Mais tant qu’à nous avoir déjà fait perdre autant de temps . . . » Il accorde alors un clin d’œil à Terrence, puis pointe du nez ses mains et l’outil qu’elles tiennent « . . . Autant qu’il serve à ta formation. »

Fort bien.

Ce jour-là, cet homme aurait dû mourir. Néanmoins… son importance dans une enquête en cours obligea Hector et Terrence à le garder en vie. Il fut décidé que le prisonnier serait remis sur pied, et qu’ensuite les interrogatoires reprendraient, et que ce processus recommencerait autant de fois qu’il le faudrait.



Son mentor affiche désormais son sourire le plus chaleureux en lui présentant une tasse de chocolat chaud. « Allez Terry, ne fais pas cette tête, ça s’est bien passé. » Mais la tête de Terrence ne change pas.

Rien ne rend plus heureux Hector Perrin que l’image fraiche d’un homme défait, Terrence lui, rien ici ne le rendait jamais heureux. « Terrrryyy. . . » Il se force à sourire et saisit sa tasse de cacao fumante. Hector Perrin vous aurait sans doute apparu comme le plus aimable des hommes, souriant et avenant, il vous aurait ouvert la porte, aurait tiré votre chaise, vous aurait peut-être même offert un café pour le simple plaisir d’éclairer votre journée. Hector avait pour philosophie que les petits détails, les petites preuves de gentillesses étaient les plus grandes sources de contentement . . . Hormis bien entendu celui qu’il pouvait acquérir par la torture d’un autre être -- ainsi était-il un être complexe.

Hector était blond et rayonnant. Même masqué et en train de démembrer quelqu’un, il lui collait à la peau cet aura qui vous communiquait qu’il était parfaitement comblé par la vie qu’il menait. Terrence était la tache sombre qui venait gâcher le paysage : enfant glauque au teint grisâtre, il était toujours sur ces talons, ou plutôt, il était son ombre. Hector était son héros, son mentor, presque son père. Après tout, il serait sans doute mort sans lui.

« J’ai commencé ma carrière comme tous les orphelins, à la petite école. J’étais un enfant sage et discipliné à qui on prédisait déjà un brillant avenir dans une branche ultra secrète destinée à former l’élite des assassins, mais mon destin me fut arraché. L’arme du crime : un attentat sur une base résistante. Je ne sais pas pourquoi ou comment, erreur administrative ou négligence volontaire, mais la base fut attaquée alors que mon équipe, formée de jeunes en formation, était encore sur les lieux. Des six adolescents du groupe, je fus le seul survivant.

Je mis des jours avant de m’éveiller, des semaines avant de rependre possessions de mes moyens, mais pas assez d’une vie pour regagner toutes mes capacités. Ma carrière était ainsi finie avant même d’avoir commencé. On me transféra tout de suite vers la branche scientifique. Vous devinez déjà que j’étais très en retard en comparaison aux autres adolescents. Je n’étais toutefois pas mauvais, il ne fait aucun doute que je serais devenu un médecin compétant m’eut-il été donné quelques années de plus et un encadrement personnalisé. Seulement vous savez déjà que l’état n’accorde pas ce genre d’attention. J’étais à la traine et même avec une bonne raison, l’état ne pardonnait pas. L’état ne pardonne jamais.
»

Son maitre l’avait pris sous son aile alors que son professeur attitré cherchait à s’en débarrasser. Terrence n’aura jamais su ce qui motiva son choix, mais fut-il que ce choix en fut un bon : Terrence était parfait pour le boulot qui l’attendait.

Hector, Terrence, et une poignée d’autres, occupaient un euphémisme : un poste d’agent à la communication. C’est-à-dire qu’ils avaient la charge de diriger les informations qui pouvaient rejoindre les oreilles du peuple, mais surtout de récolter des informations chez celui-ci, et plus précisément chez la résistance. Ils étaient en quelque sorte les yeux, les oreilles et la bouche de l’état, et tout spécialement ceux de Gérvidéo auxquels ils devaient leur existence même. L’état n’ayant pas des relations très harmonieuses avec leurs voisins résistants, le médium de communication se traduisait très souvent par de la douleur et beaucoup de craquements.

D’une certaine façon, ce petit groupe isolé était le plus grand danger que l’état s’autorisait. On ne peut extirper des réponses sans connaitre les questions, on ne peut savoir où enquêter sans savoir où chercher. Bref, les quelques hommes et les quelques femmes qui faisaient partie de ce groupe étaient très possiblement les personnes les plus informées du monde entier.

Quand Terrence était encore considéré comme un novice, son maitre était passablement le plus puissant et le mieux connecté de tous. Ils vivaient ensemble sur Paris dans une vieille bibliothèque condamnée. Lorsqu’ils n’étaient pas en mission d’infiltration ou au QG de l’état, ils étaient là-bas à ratisser l’énorme bibliothèque. Dans cette bibliothèque, on retrouvait au moins un exemplaire de tous les livres mis à l’index, l’historique et les archives du monde en pièces détachées, ainsi que plusieurs œuvres littéraires isolées là depuis avant même l’ère des Anghel. L’établissement avait été aménagé afin de pouvoir servir de bureau ou d’hôtel à tous les membres de leur unité, mais ils en étaient les seuls locataires permanents. On pouvait à l’occasion aussi voir des membres de la fratrie dictatoriale, ou encore d’éminents adjoints de leur état, venant consulter quelques livres.

L’unité, les lieux et les membres étaient connus sous un seul nom : libervius. Soit la contraction de Livre Vivant en latin, ou littéralement de La trêve du livre, ou encore de La trêve de la connaissance.

Il n’était pas très vieux lorsqu’il entra pour la première fois dans l’énorme bibliothèque et son maitre l’invita tout de suite à aller lire tout ce que bon lui semblait, surtout la littérature interdite. Un peu intimidé au début, Terrence prit bien vite un plaisir intense à lire, à apprendre. Bien au-delà de la curiosité morbide et du sentiment de libération, il était enivré par le pouvoir reflété par les connaissances qui germaient lentement dans sa tête, et qu’Hector fertilisait et nourrissait avec un plaisir au moins égal.

On pourrait considérer que la lecture fut un premier poison pour l’enfant blessé et innocent qu’il était : à son contact, son esprit s’effrita, se désagrégea, seulement pour tomber et se fondre en une fondation plus solide que jamais.

Il s’érigea telle une statue solide et sous un ciel sans nuage et sans rêve. La houle et le cauchemar s’ajoutèrent plus tard, alors qu’il était presque affranchi et que son maitre crut bon de lui présenter personnellement Ségolène Anghel, soit l’une des plus influentes personnalités en lien avec leur organisation.

Lorsqu’il la rencontre enfin, la maitresse lui semble imposante et puissante comme un orage. Elle a accueilli Hector en l'embrassement sur la bouche, puis en lui serrant les joues de ses doigts pourvus de longs ongles délicatement peints et aiguisés. Ses yeux, tout d'abord désinvoltes, tombent sur Terrence avec une curiosité impétueuse. Quelques mots échangés avec Hector plus tard, elle embrasse finalement Terrence à son tour, et avec une verve surprenante.

- Consider me your new best friend. Ronrone-t'elle au creux de son oreille.

Plus tard Hector le prend à part d'un air grave. Il s'excuse. Il dit avoir pensé qu'elle ne s'intéresserait pas à lui. Il le met en garde. Terrence est inconfortable. Hector n'a jamais été ainsi, et personne n'avait jamais été aussi envahissant à son espace personnel que Ségolène.

- She is important for us. I'm asking you to take all she may do to you as a mission for our organisation. Et il lui donne un petit livre rouge.

- As long as you keep her occuppied, she should not hurt you to much, Kid. Perhaps you'll even enjoy it. Plus tard encore, Ségolène le réquisitionne suite à un diner. Les sous-entendus qui brodent ses mots furent perturbants, mais sans équivoque. Terrence juge alors qu'il est temps d'ouvrir le livre rouge de son maitre : ce dernier est parsemé d'image et de descriptions qui lui rappellent, entre autres, ce qu'il a pu lire du Marquis de Sade. Il lit donc en vitesse en s'intéressant surtout à ce que son maitre avait souligné au marqueur ... Il se rendra tristement à l'évidence que quelques minutes d'étude volées au passage étaient loin d'être suffisantes pour contenir la fougue sauvage de la reine brune, et c'est finalement seulement lorsque ses instincts professionnels exposèrent sous la forme de cheveux tirés et de poignes violentes que la dame cessa de le tourmenter. Elle ne profitait pas toujours de plaisirs si simples, malheureusement. Ségolène était dotée d'une curiosité sans limites, et à peu près rien qui lui passait par la tête n'était épargné à ses partenaires. Il va donc s'en dire qu'au fil des visites chez elle, il fut introduit à, introduit par, introduit, tout court, chez, dans, où, ou à à peu près n'importe quoi, ou n'importe qui. Il y avait d'ailleurs cette règle non-écrite stipulant que toute personnalité connue de l'état ne devaient parler, ou même penser aux expériences qu'ils avaient pu avoir ensemble sous le toit de la dame. Cette règle s'appliquait évidemment à Terrence et à son mentor. Terrence, bien qu'il lui était arrivé de ressentir du plaisir physique, n'aimait pas trop penser aux nuits passées avec la matrone, et surtout pas celles passées avec elle et d'autres gens. Il était notamment hanté par les images d'un jeune enfant blond qu'elle l'aura forcé à prendre en même temps qu'elle, et par celle d'une jeune fille qu'elle aura égorgée dans le lit, en plein acte. Il aura été malade après chacune de ses expériences et anticipait toujours les exubérances de la dame.

Il va sans dire qu'avec un tel premier contact, puis d'une débauche continuelle, sa vision de la sexualité s'est lentement démolie. Il aura lu et visionné quelques pièces explicites afin d'apprendre, mais il n'en tira jamais grand plaisir. Et si une fois il entreprit un rapport avec une demoiselle du Libervius, son manque d'inhibition et sa vigueur l'auront vite dégouté de lui-même et de la chose.

Plus tard, pendant qu’ils étaient de passage chez elle, Ségolène voulait utiliser de leur expertise pour une jeune personne très spéciale. Bien sûr, il aurait été impensable de lui refuser quoi que ce soit.

Elle gémissait lorsqu’ils étaient entrés dans la petite pièce qui lui servait de cellule. C’était une petite rousse amaigrie, toutefois, elle était bien ronde par endroit. Quelqu’un avant eux l’avait attachée, les bras devant, les mains au sol, ce qui la forçait à rester accroupie dans une position d’autant plus désagréable en considérant son ventre protubérant. En arrivant, ils avaient croisé trois hommes, et à la vue de l’intimité souillée de la demoiselle, il n’était pas difficile de deviner quel genre de sévices elle avait pu subir par leurs mains.

Ils avaient été prévenus d’épargner ses extrémités, comme quoi doigts et orteils pourraient être utiles si devanture sa maitresse lui retrouvait soudain une utilité ménagère.

- Quelle information cherchons-nous ?

- Ta gueule Terry.

Ce n’était pas dans les habitudes de son maitre de lui répondre ainsi. Il l’assista donc, armé d’un fouet, à tourmenter la jeune fille. L’impression horrible que c’était là un assaut gratuit grandissait dans le silence qu’ils entretenaient avec leur victime. Leur expertise , disait-elle. La torture était pour lui un mal nécessaire pour gagner la guerre de l’information, mais ça, ce n’était pas un champ de bataille. Cette pauvre fille était une innocente victime de guerre, et en un instant ils étaient passés de soldats à bourreaux. Ça le rendu malade. Loin d’être assez naïf pour croire que ce genre d’abomination était rare, il aurait voulu ne jamais en être auteur. Jamais.



- Tu n’as jamais eu le cœur sensible, pourtant. Avait dit son maitre par-dessus les bruits étouffés de fluides brulants qui s’extirpent de sa gorge et qui tombent dans l’évier.



-Qui donc … est le père de son enfant ? demande-t-il un peu plus tard. Question à laquelle son maitre accorde un regard mi- amusé, mais surtout très entendu. Si Terrence ne devine pas le prénom, le patronyme vint immédiatement lui bruler la gorge.

- A-t’elle seulement eut le choix ? Silence. Hector lui accorde le même regard en guise de réponse - un discours visuel visiblement appris par cœur, comme pas mal toute sa gamme émotionnelle.

Il fut malade une deuxième fois après avoir bu quelques gorgées de la tasse de cacao que son maitre lui aura tendu.



- Don’t I get a ride on her? Des propos vulgaires prononcés dans une langue qui selon lui l’était tout autant. Les traits de la sentinelle gardant son lieu d’emprisonnement s’adoucirent.

- Just wait your turn, ok? Terrence avait de nouveau envie de vomir.



Finalement, il entre dans la pièce sombre où la jeune fille dénudée était attachée par les poignets ; le sol était tout juste à portée de ses pieds, ce qui faisait qu'elle était forcée de soit se tenir sur la pointe des orteils, ou bien de pendre par les bras.

Terrence dépose son sac sur une petite table près de la porte. Il avait dit à la sentinelle que ce dernier contenait des outils et des jouets, sur quoi celle-ci avait tout juste jeté un œil dedans et l’avait laissé entrer sans avoir besoin de voir plus que l’énorme godemichet violet au-dessus de la pile. L’objet qui ne servirait pas se retrouva vite de côté et c’est finalement avec un tournevis qu’il approche la gamine, ou plutôt la poulie qui la maintenait sur place : il ne pouvait la détacher, mais il pouvait déjà lui offrir quelques instants de stabilité.

En dehors du tournevis et du phallus de silicone, le sac contenait des lingettes nettoyantes, de la pommade, un stéthoscope et quelques paquets de pilules.

- Je ne sais pas si tu peux me comprendre. Je viens pour te soulager. Le son faible de sa voix s’infuse doucement dans l’air. Qu’elle comprenne ou non le français n’était pas important, il voulait seulement ces mots apaisants. C’est en nettoyant son visage d’une serviette humide qu’il croise son regard pour la première fois. Il avait soigneusement évité de la regarder dans les yeux jusque-là, et ne maintenu le contact que difficilement sans que sa nausée ne le regagne. Elle hoche de la tête et bien que conservant quelques traces de peur, semblait intriguée, mais surtout très lasse.

Terrence prend son temps. Il frotte avec douceur la peau grâce et tachée de la jeune fille qui n’a visiblement pas pu s’occuper de son hygiène depuis un bon moment. Il sait que c’est sans doute une forme de torture en soi, mais ce n’est pas grave : si on le lui demande, il dira qu’il trouvait ça dégoutant et qu’il l’a nettoyée pour son plaisir personnel, quitte à être puni. Il sait très bien quel genre de punition Ségolène lui administrerait et ça ne lui inspirait pas particulièrement de craintes.

Il ne sait toujours pas si elle peut le comprendre, mais il lui parle. Il lui susurre tout doucement ce qu’il pense de son état et lui dit aussi ce qu’il fait comme travail et comment il est arrivé dans cette position, comment il ne peut pas marcher sans que son corps le lui rappelle à chaque instant, et aussi ce qu’il risque comme sévices seulement pour apaiser ses supplices pour ces quelques instants.

- Je pourrais te tuer maintenant. Sans douleur. Lui dit-il enfin.

Il s’apprêtait à traduire sa proposition en anglais, mais les larmes de la jeune fille lui apprirent qu’elle avait très probablement compris tout ce qu’il lui avait dit depuis le début. Il pense d’abord qu’elle est soulagée, mais les larmes à profusion virevoltent dans les airs alors qu’elle fait non de la tête. « M’mm’mon bébé. » Il avait espéré qu’elle ne s’y accroche pas, mais il n’était pas particulièrement surpris du contraire. La littérature a su lui monter l’étendue de l’amour maternel et du manque de jugement qu’il peut entrainer.

-Les chances que vous sortiez d’ici vivants sont minces.

Elle le sait trop bien et Terrence a de nouveau envies de vomir. Il a quand même prévu cette éventualité, donc il sort le stéthoscope du sac.

-J’essayerai de glisser un mot à un contact qui va peut-être pouvoir aider ton enfant. Murmure-t-il après avoir retiré l’embout de métal du ventre de la jeune mère. « Il va bien pour l’instant. » Finit-il en glissant subtilement une caresse sur le ventre rond. Les pleurs D'Émilie-Anne lui furent audibles jusqu’à l’escalier.



Il n’était pas surpris, quelques jours plus tard, quand Ségolène le fit conduire dans une chambre sombre. On ne parlera pas ici d’une punition juste à son rang : il n’y eut pas d’accusation, de procès ou de peine, mais uniquement un châtiment subtil. Il paya de plaintes et de soupirs son affront d’avoir été, pour la première fois de sa vie, humain. Il n’a pas sans doute pas souffert autant qu’elle aurait voulu, et moins il réagissait, plus elle devenait violente.

Même amoché et plus boiteux qu’à l’ordinaire, bien que triste, il s’est senti plus en paix qu'en de nombreuses années.

Quelques jours plus tard, toutefois, il fut une fois de plus bouleversé lorsque son maitre et lui furent chargé de torturer et d’exécuter un domestique qui n’avait visiblement rien à se reprocher de grave.

- Je crois qu’il est temps de retourner en France.

Il pleura lorsqu’il retrouva sa chambre au Libervius.



De traitre en traitre, de mission en mission, le temps s'écoula. À défaut de pouvoir laisser les horreurs quotidiennes derrière lui, Terrence s'endurcit. Sans jamais adopter la personnalité de son maitre, il devient lui aussi redoutable, quoiqu'un peu plus généreux. Sans pouvoir parler de compassion, il était réputé pour ses promesses d'une mort charitable, d'un traitement miséricordieux. Son parcours fut glorieux et sans embuche. Un ange de la mort dans toute sa splendeur. Lorsqu'il fut affranchi, on lui attribua d'ailleurs le patronyme français Clément, pour Terrence le clément. Terrence Clément n’aimait pas beaucoup son métier, mais il le faisait bien, et il ne savait pas ce qu’il pourrait faire d’autre, alors il continuait de le faire jour après jours, année après années.



Peu de temps après ses trente-deux ans, Terrence est chez lui pour la première fois depuis quelques jours et il profite du calme pour survoler les nouvelles internationales. Hector est en Amérique du Nord, aussi il a toutes les raisons de croire qu’il est seul dans la grande bibliothèque. Il se trompe : quelqu’un d’autre circule librement dans les couloirs labyrinthiques. Un coup d’œil au registre l’en aurait informé, mais il n’a jamais eu raison de le faire.



Éventuellement, il se lève pour aller accomplir son métier. Dans ce cas-ci, la partie la plus superficielle de son métier : descendre à la cave et s’assurer que tous les prisonniers politiques sont dans un état potable.



-Je rendais visite à un ami. Je regrette que ses choix l’aient mené ici. S’exprime une forme qu’il rencontre non sans surprise au détour d’un couloir. Alan Oliver. Son nom s’impose dans sa tête après un bref examen visuel. Terrence a vaguement entendu dire qu’il passait parfois au Libervius depuis quelque temps, mais c’était la première fois qu’il le croisait en personne.

Terrence observe ensuite la porte que son interlocuteur vient visiblement de passer et dans sa mémoire s’anime l’image d’un détenu qu’il avait depuis longtemps oublié. Plus tard, lui rendrait une visite officielle.



-Je pourrais achever tes souffrances. Sa voix était un filet volatile qui enfumait le silence épais.

L’espion ne parle pas vraiment français, mais il a tout de même compris. Des larmes s’échappent de ses yeux sans paupières, sur son visage qui ne bougeait plus depuis longtemps : son visage qui autrefois fut admirable, n’était plus qu’un amas de chair cicatrisé et immeuble. Seules ses lèvres, bien que sèches, avaient été épargnées dans l’éventualité qu’un jour il parle. Il endurait cela depuis des années déjà : Terry avait moins de seize ans la première fois qu’ils - lui et son maitre - l’eurent interrogé, et il en a maintenant plus de trente.

- I, I can’t go now. Sa respiration était difficile et son articulation encore plus.

Un nuage d’irritation gronde dans son ventre à l’idée qu’il préfère continuer à vivre ainsi. Martyr du régime: bien qu’il respirait encore, il était déjà mort. Jamais il ne sortirait d’ici, pas plus qu’il n’accomplirait rien à rester en vie. « B’but… It worked. He succeeded […] » Terrence comprend finalement en l’écoutant longuement divaguer qu’aucun de ses propos ne s’était adressé à lui. Il répète doucement sa proposition à plusieurs reprises, sans obtenir davantage de lui que des félicitations vagues vouées à un personnage flou et quant à un projet sans nom.

Il vient à se demander pourquoi son maitre le garde en vie alors qu’il est visiblement aussi détruit mentalement que physiquement.

Terrence sort de son sac une lingette et essuie le visage strié de larmes sèches. Il sort ensuite sa bouteille de pilule. Le poison glisse difficilement dans la gorge sèche du cadavre animé, finalement, Terrence l’aide à se fondre dans son fauteuil de bois et s’assied devant lui. Pour la première fois, sa victime semble considérer sa présence : il le regarde dans un flot nouveau de larmes, et sa bouche animée déchire un sourire triste sur son visage mort.

- Thank you.

Après un long contact visuel silencieux, il s’éteignit. Quinze ans en retard, mais sans toujours avoir divulgué les secrets qui avaient entrainé sa déchéance. Terrence quitte la pièce en laissant le cadavre grotesque enfin reposer en paix.

Il ne prend pas plus de quelques heures pour comprendre, hagard, que l’état de l’homme n’avait pu être stimulé que par la visite du seul invité entré depuis des semaines.

Il prend quelques semaines pour écouter, lire, questionner des gens au sujet du docteur avant de lui rendre une petite visite au Michigan. Ils prendront le thé ensemble pendant plusieurs jours avant qu'au bout d’une tasse pincée près de ses lèvres, il exprime la question qui brulait celles-ci : « Docteur, en quoi consiste votre projet ? ». S’en suivit un long silence, et finalement : « Terrence, avez-vous déjà rêvé que vous changiez de vie ? ».

- Oui.



Mon caractère
Ce que tu es devenu . . . Parles m’en. Crois-moi, je vais écouter, je veux savoir.
Dis-moi, qui es-tu, comment es-tu, pourquoi es-tu ?



Terrence est sobre et posé. Calme. À la limite ennuyant. Il sait apprécier les petits plaisirs de la vie, mais il n’a jamais osé s’attaquer aux plus gros. En sommes, il n’aime pas grand-chose, mais ce qu’il aime, il aime. Il aime le français, il aime l’automne, il aime le chocolat. Il n’aime pas la violence, la douleur, mais sinon, il ne déteste rien. On pourrait à la limite dire qu’il est indifférent à tout ce dont il n’est pas friand.

Logiquement, il n’aime pas son métier, mais il aime sa routine. La vérité est qu'il a toujours été lâche. Sans oser défier l'état, il se confortait dans son ordre, dans l'illusion d'un travail bien fait, et dans des petits gestes de bonté. Il était plus doux, plus charitable, et moins gratuitement cruel que tous ses collègues, mais cela seulement parce qu'il s'accrochait à l'idée rassurante qu'il était le moins horrible d'entre eux.

On pourrait dire qu’il aime converser. Bien sûr, il aime parler en français, mais surtout il aime écouter et il aime faire parler. En ce sens, il aime son métier, mais il aimerait autant le faire devant une tasse de thé, sans menace, que dans une cellule obscure. Les gens l’ont toujours intéressé. Il aime les gens, toutefois, selon lui, il a depuis longtemps perdu le droit de se faire aimer en retour. Il est une entité qui observe, qui note, mais qui ne juge pas, qui ne ressent pas.

Il a pendant longtemps eu pour seul ami son maitre. Il l’aime comme on aime un père tout en comprenant à quel point il était un homme horrible et dangereux. Alors qu’il a lui-même un sens moral étonnement aiguisé, il n’est pas facilement ébranlé par le manque d’humanité des autres.




Mon reflet
A chacun ses cicatrices, dis-moi, dis-moi ce que tu caches derrières ces jolis yeux.
Je te rencontre tout juste, je ne te connais pas, dis-moi ce que je dois voir.



Il fut un enfant sombre au teint fade, et longtemps trop grand et trop maigre, il devint un adulte élancé, une ombre qui s’étire et qui se déchire. La largeur de ses épaules trop vastes pour le reste de son corps trop mince et trop long lui confère aujourd'hui une carrure imposante, mais pourtant fluette.

Ses cheveux sombres en batailles flottent sur son crane comme s’ils défiaient les lois de la gravité, mais descendent toutefois jusqu'à ombrager ses yeux déjà sombres et mornes. De larges auréoles alourdissent également ses yeux, et noircissent d’autant plus son regard. Un nez droit et sévère dévale jusqu’à une grande bouche fine et bien formée, dont le rare rose des lèvres s’épouse au fade de sa peau et au parme de ses cernes. Si sa posture et son menton relevé expriment un charisme et une assurance emprunte à la justesse de ses mots, ses yeux tristes et son sourire abattu reflètent la frugalité de son existence marrie.

Il parvient généralement à marcher fièrement malgré la canne qu’il brandit avec une lourdeur discrète. Celle-ci, d’un riche bois noir et douçâtre, se fond bien dans sa démarche orgueilleuse et dans sa posture digne. On le verra quand même, à l’occasion, s’y appuyer et trainer un peu le pas si jamais l’épuisement vient à le submerger.



Dernière édition par Terrence Clément le Jeu 16 Juin - 5:07, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Terrence Clément [X] Terrence Clément [X]  EmptyMar 7 Avr - 22:18

Je suis mère des terres fertiles, j'accueille en mon sein celui qui y chasse
Féminin

Émilie-Anne Larose

Émilie-Anne Larose
ENFIN!!!!! TERRY ♥️♥️♥️

Bon je validoche tout de suite. J'adore le personnage, et encore plus l'histoire !
Mais j'ai un hic avec ta fiche! Elle a pris trop de temps à sortir -^-

Ahahha ♥️ La règle c'est quand même que j'ai besoin de trois validations. Plus que deux et il va être en route !
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MessageSujet: Re: Terrence Clément [X] Terrence Clément [X]  EmptySam 11 Avr - 20:55

The Pirate King
Masculin

Aleksei Boulgakov

Aleksei Boulgakov
Bonjour !

Alors comme ça, mademoiselle Hello, vous vous dispensez de lire les règles ? Ce n'est pas très sérieux tout ça !

Bon, plus sérieusement, je trouve ce personnage très cool, je sens qu'il va roxxer. Sur la fiche, rien à dire, c'est simple, fluide, efficace. J'ai noté quelques petites fautes ci et là, mais rien de dramatique (par exemple, mon âme française a été blessée de voir écrit "paris" sans majuscule x'D )

Je valide également Terry et j'ai hâte de le voir évoluer sur Terra !! Terrence Clément [X]  2809732326


PS : n'oublie pas de rajouter la liste des objets qu'il embarque ;)
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MessageSujet: Re: Terrence Clément [X] Terrence Clément [X]  EmptyDim 12 Avr - 7:38

Parce que rien ne demeure
Masculin

Yui Valentine

Yui Valentine
Ow ow belle chute à la fin j'aime bien comment tu termines ta fiche. Mais j'ai apprécié cette fiche tout court et je vais vouloir te soutirer un RP un de ces jours.

Bienvenue :]
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Terrence Clément [X]

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