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Günther, Assassin, Orphelin

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MessageSujet: Günther, Assassin, Orphelin Günther, Assassin, Orphelin EmptyMer 7 Mai - 10:49

Invité
Anonymous

Invité
Günther ... Juste Günther

La vie n'est que la confrontation avec ses obstacles et ses défis




Sexe : Masculin

Âge : 33 ans

Origine : Caucasienne

Nationalité : Danois.

Langues parlées : ► Allemand : langue maternelle
► Anglais : langue mondial "par défaut"
► Français : quelques notions



Pseudo Hors-Jeu
Je n'ai jamais pris le temps de me prendre un pseudo.

Avez-vous bien lu les règles ?
[Code OK par Loeva]

Où avez-vous découvert Terra ?
Par un Top-site, simplement.




Mon reflet
A chacun ses cicatrices, dis-moi, dis-moi ce que tu caches derrières ces jolis yeux.
Je te rencontre tout juste, je ne te connais pas, dis-moi ce que je dois voir.



Nombre des quelques livres que j’ai pu lire de mon existence, ceux que l’on trouvait encore sous le Régime de Fer, décrivaient les hommes du passé, ceux de mes régions, comme des hommes aux couleurs claires. Des yeux bleus, une chevelure blonde, une peau claire. Bien que je puisse être clair de peau, je n’ai ni les yeux ni les cheveux de mes ancêtres. Si on me répétait souvent qu’il n’y avait aucun doute, intérieurement, je me posai souvent la question de savoir si j’étais bel et bien de là. Peut-être venais-je du Sud, de l’Italie, ou d’ailleurs, comme l’Angleterre. Mais inlassablement, je me demandais alors comment un enfant, à peine âgé de quatre ans, aurait pu se retrouver là, planté devant une de ces grilles des Orphelins, si loin de sa nation. Je ne pouvais que provenir de la région. Mes yeux noirs, comme la couleur de ma chevelure, pourtant, continuent de se questionner sur ma véritable identité, sur ma véritable origine.
Ma barbe, aux poils entremêlés, est elle aussi noire et recouvre uniquement mon visage sous la forme d’un collier. J’ai en toujours pris soin, évitant aussi qu’une moustache naisse. Mon nez, quant à lui, est encore intact. Malgré les nombreuses échauffourées, il ne fut jamais brisé par un quelconque coup, le laissant comme il était depuis ma naissance. A mon oreille droite se trouve un piercing, unique difformité que j’ai affligé à mon visage. Un simple écarteur d’un centimètre.

Ma carrure est moyenne. Habitué à servir l’Etat, j’ai pu vivre avec une certaine aise. Bien que je ne me sois jamais affligé le temps de m’ennuyer, ne cessant jamais de travailler plutôt que de me reposer et me laisser pousser la bedaine, mon corps s’est taillé à la suite de mes escapades. Fin, agile, loin d’être lourd et plein de muscles, je mesure le mètre 76 pour un poids équivalent de 71kg.
Le plus intrigant, de ce qui est mon corps, doit être certainement l’importante présence de tatouas sous l’ensemble de mon corps. Mon torse, ainsi que mon dos, est rempli de ces significations, tout comme le sont mes deux bras, aux dessins si abstraits. Si beaucoup ne peuvent être vraiment compris d’un simple coup d’œil, celui de mon dos, pour une partie, se trouve être une paire d’ailes, une brûlée tandis que l’autre est intacte. Bon nombre de personnes qui ont pu observer ce tatouage m’en ont demandé la signification. Il est inutile de la savoir. Finalement, autour de mon cou se trouve l’unique vestige de mon ancienne vie. Un collier dont la plaque avec une inscription s’y trouve : « Même loin des yeux, je suis près de toi ».

Je me suis retrouvé au sein de ce Projet Terra. Comment, c’est une longue histoire, mais je n’ai pas vraiment eu le temps de faire mes valises. Aussi, en arrivant au sein de ce Nouveau Monde, je n’ai que bien peu avec moi. Juste mes deux armes, deux épées attachées à ma ceinture, tandis que je dispose d’un t-shirt de rechange ainsi qu’un autre pantalon. Je n’ai rien d’autre. Juste ces médiocres vêtements et mes armes, et je ne sais dans quoi je vais me retrouver. Il me faut espérer que la vie, là-bas, me serait souriante.



Mon caractère
Ce que tu es devenu . . . Parles m’en. Crois-moi, je vais écouter, je veux savoir.
Dis-moi, qui es-tu, comment es-tu, pourquoi es-tu ?



DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE ICI - Min 400 mots -

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Mon histoire
Tu as peut-être été beaucoup de personnes différentes, mais ceci est à propos de ce que tu es présentement.
Dis-moi qui tu es et dis-moi comment tu l’es devenu.



1 # Premier souvenir

Il était là. Debout. Il se tenait droit devant cette grille fermée. Il ne savait ni pourquoi il était ni même comment il y était arrivé. Il se souvenait seulement d’une femme et d’un homme. Mais déjà, leur visage s’effaçait dans sa mémoire. Il n’avait pas eu le temps de capter leurs traits. Et ils avaient disparu. Ainsi. Comme ça. Au fond, même s’il ne le savait pas encore, il avait été abandonné à cet instant. Ses parents, c’est ainsi qu’il nommait les deux étrangers, l’avaient conduit là. Et l’y avait laissé là. Sans rien. Sans nom. Sans identité. Pas même un bout de papier pour s’expliquer. Juste un gosse planté devant une grille, sans savoir ce qui s’y trouve derrière. Juste un enfant qui n’a pas demandé à être ici. Ils l’ont conduit là pour s’en débarrasser. Car ils n’avaient pas le courage de le tuer de leurs propres mains. Ou même de le noyer. Ils espéraient que là-bas, il trouverait la mort sans que jamais personne ne sache leur horrible acte.

Son premier souvenir se trouve là, devant cette grille fermée, sans personne. Il ne pleure pas. Il n’en pleure jamais. Il se souvient que le silence régnait en unique maître. Pas un bruit. Pas un chant d’oiseau. Le désert seul de cette campagne animait l’étendue immobile. Et que pouvait-il faire sinon attendre ici ? Partir sans connaître la bonne direction ? Attendre sans savoir son avenir ? Il s’était assis à terre. Il avait continué à attendre, tandis que, doucement, dans la nuit tombante, le vent de la tempête s’élevait. Il se souvint en avoir frissonné, s’être refermé sur lui-même. Et quand les étoiles, et la lune, apparurent, un homme s’était approché de lui-même. A l’époque, ce dernier était encore dans la force de l’âge. Une barbe finement soignée, une chevelure impeccable, l’uniforme aussi propre que s’il s’était levé à l’instant. Son regard, pénétrant, s’était posé comme un prédateur dévore sa proie. Il avait souri, d’un sourire qui glace le sang et avait dit d’un ton aussi froid que son sourire : « Encore un autre abandonné. Emmenez-le, Messieurs, et préparez-le pour sa nouvelle vie. »
Il avait tourné autour du garçon, cherchant en vain un mot qui aurait donné le prénom de l’enfant. Il avait fini par hausser les épaules, s’était détourné et avait repris son chemin vers le bâtiment. Deux hommes avaient entouré l’enfant, l’avaient pris par les épaules et il s’était laissé traîner, comme un vulgaire prisonnier résigné.

Il se souvint encore de l’instant où, dans son dortoir, droit et la tête basse, on lui demande comment il s’appelle. Il hausse les épaules. Lui-même ne se souvient pas qu’un jour, il en ait porté un. Les deux hommes rient et partent. Il observe son nouvel environnement et cherche à s’accrocher à quelque chose de commun. Mais rien ne l’est. L’enfant reste longtemps prostré, à attendre. C’est là qu’il s’était endormi, posé contre le pied de son propre lit.

2 # Günther

« Hé, Gun, tu crois que Jo’, il va devenir quoi ? La blessure était moche, quand même. » Les deux lits, superposés, étaient contre le mur du dortoir. Avec eux, dans la petite pièce sans intimité, ils étaient accompagnés de deux autres locataires. Eux aussi vivaient leurs formations. Tous les quatre étaient destinés à devenir ou des Espions ou des Assassins. Mais les premiers mois étaient rigoureux. Pénibles pour certains membres qui avaient craqué. Plusieurs étudiants avaient simplement disparu du système. D’autres mouraient dans les premiers exercices. La sélection se faisait. Et sur les quatre hommes du Dortoir, ils savaient qu’au moins deux en sortiraient les pieds devant. Mais l’Orphelin, Günther, était prêt à tout pour que ce ne soit pas le cas. Si on venait à lui demander de tuer son voisin et partenaire depuis tant d’années, il le ferait sans l’ombre d’un cillement. Ils étaient amis mais il désirait devenir utile pour la société. Lui, abandonné, pourrait trouver un intérêt à sa propre vie qui lui semblait, encore maintenant, tellement désuète. « Alors ? » Il était revenu à la réalité et avait fini par répondre par un haussement d’épaule. Il ne voulait pas savoir. Puis il s’était endormi. D’un sommeil peu profond. Comme il en avait si souvent l’habitude. Il ne rêvait pas. Il ne rêvait plus depuis longtemps.

Pourquoi Günther ? Pourquoi était-ce ce prénom qu’on lui avait choisi ? Que signifiait-il ? Seulement, même, qui était-il ? Il ne connaissait qu’une chose. Le camp. Le dortoir. Les instructeurs. Les autres Orphelins. C’était son monde. Il s’en suffisait mais, sans cesse, mille questions rongeaient son esprit. Pourquoi ne ressentait-il aucune compassion envers ses compagnons ? Pourquoi chaque sourire était faux ? Pourquoi ne trouvait-il pas le sommeil profond de son ami qui, lui, ronflait avec tant d’aisance ? N’était-il qu’un être égoïste et sans cœur ? Qui était-il ? Pourquoi il était ainsi ? Tant de questions qui, chaque nuit, semblaient l’assaillir et le briser un peu plus. Chaque nuit, aussi, il les refoulait, sans jamais trouver une réponse qui le satisfaisait. Il poussait un autre soupir et se tournait à nouveau dans ses draps, cherchant encore le sommeil.

3 # Mort et Doux poison

« Quel talentueux personnage tu fais, tout de même. Dommage que tu sois toujours si peu causant, tu aurais bien gagné à pouvoir parler. Au lieu de cela, il faut presque te deviner. Au moins, même si la Résistance venait à te prendre, je doute qu’ils obtiennent énormément. » L’homme ne l’avait pas regardé depuis son entrée. Il ne l’avait pas félicité. Juste ces mots. Ces quelques phrases jetées à la face d’un homme encore plié tête vers le bas. Il lui était encore difficile de discerner s’il venait de le complimenter, ou si ce n’était qu’une remarque sur son grand silence. Il n’aurait su dire. Il ne voulait pas savoir. Tout ce qui importait était le résultat. Son comportement ne concernait que lui. Aussi, il se permit de rester silencieux, patientant tranquillement que l’homme en finisse. « D’ailleurs, faudrait que tu t’expliques un peu. Tu es un homme de talent mais à te regarder, avec ces tatouages sur ton corps, on se demanderait ce que tu fous. C’est pour un déguisement ? Même tes collègues n’ont pas pu me répondre ! » L’Assassin avait haussé les épaules. Comme souvent quand il trouvait la question posée hors-propos. Celle-ci l’était particulièrement mais elle venait d’un supérieur. Il ne pouvait taire les informations. Il avait croisé les mains dans son dos, gardant un dos droit et fier et avait pris la parole, de son allemand cassant : « J’aime sentir les aiguilles. Je me sens plus vivant quand elles me caressent. Mais cela ne dure jamais longtemps. Et sur mon épaule gauche, se trouve le compte de mes victimes, disparues ou mortes. »

Pour la toute première fois, l’homme s’était redressé. Il avait alors posé son regard sur l’homme de main et avait commencé à le détailler. Il n’arrivait jamais à le comprendre, à discerner les désirs et pensées de ce dernier. Il lui semblait comme fermé et relevait, pour l’homme, d’un défi auquel il aimait se confronter. Il avait plissé les yeux, pour le sonder, créer le malaise. « Puis, cela cache les cicatrices des entraînements. » Et l’homme éclata de rire. D’un rire fort, puissant, comme s’il n’avait plus ri autant depuis bien des années. Il s’était vite repris et, d’un coude posé sur son bureau, le doigt pointé dans sa direction, prit la parole : « Tu es vraiment étrange. Et un sacré masochiste, je pense. » Puis, à nouveau, il se plongea dans ses relevés et lectures. Il finit par hausser les épaules et reprend d’un ton neutre, comme s’il ne s’était rien passé. Comme s’il n’avait pas ri. « Tu dois te rendre en Russie. Tes qualifications sont requises là-bas. »

Il voyageait beaucoup depuis quelques années. Depuis la fin de la formation, et même durant celle-ci, il s’était mis sur les traces de quelques dissidents. Des hommes et des femmes opposés au Régime. Parfois, ils ne l’étaient même pas. Seulement, ils dérangeaient. Que ce soit le gouvernement ou des hommes ambitieux soutenus secrètement par quelques hommes influents. Les services qu’il offrait, celui de l’Assassinat, du Renseignement ainsi que, par bien des façons, de l’Extorsion, le faisaient ainsi traverser bien des régions. Mais, le plus souvent, il opérait dans le Nord. Il supportait le rigoureux climat. Il appréciait la solitude qu’offraient certaines étendues désertiques.
Pendant la formation, alors qu’ils commençaient à sortir pour exécuter quelques vulgaires contrats, il leur fut demandé un geste. Leur nombre était important, au nombre d’une trentaine de nouveaux agents. Si tel restait ainsi, ils n’auraient pas du travail pour tous et toutes. Bien qu’ils ne vinrent jamais à dire la réalité, le message était clair. Il fallait décimer les rangs. Et ce qu’il fit en une nuit. Ce fut son colocataire et meilleur ami qui, dans son sommeil, ne s’éveilla jamais le premier. Alors qu’il dormait dans le lit inférieur, Günther prit une lame et lui fit traverser le matelas. L’homme ne s’éveilla pas, s’éteignant en silence dans son sommeil, la gorge traversée par la lame de celui qu’il considérait comme son ami. Le sort s’abattit aussi sur le deuxième colocataire, la gorge tranchée. Il n’eut pas la même chance que l’autre puisqu’il s’éveilla à temps pour comprendre qu’il allait mourir. Il avait posé sa main sur la plaie béante, cherchant vainement à garder le sang à l’intérieur mais, les yeux effrayés, il se noya. Deux morts. Et la chambre voisine reçut le même traitement. A lui seul, sans sourciller, il exécuta cinq Agents. De sang-froid. Et une fois fini, il s’endormit. Comme si cela était dans l’ordre des choses. Tandis que deux morts s’étaient éteints dans la même chambre. Quelques gouttes, pendant son sommeil, s’était collée à son visage, lui offrant un air plus affreux encore.

Il avait exécuté nombre d’hommes par la suite. Des gens bien, diront certains. Parce qu’ils avaient une famille. Parce qu’ils étaient généreux. Parce qu’un tas de choses faisaient que certains tenaient à eux. Mais il en restait aux affaires du contrat. On lui demandait de faire disparaître, il agissait de la sorte. S’il devait commettre un massacre, quitte à exécuter un enfant devant son propre père, il le faisait. Il entendait les suppliques. Mais il ne les écoutait pas. Il n’avait que faire de cela. Il exécutait son contrat. Il n’avait pas à agir autrement. Le seul toit qu’il connaissait était celui du camp. Celui où il était depuis son premier souvenir. Ce pourquoi, alors qu’il était envoyé pour la Russie, il ne se posait aucune question sur son avenir. Il continuerait à exécuter des gens et continuerait de les compter. Il continuerait à se tatouer. Il continuerait cette vie monotone qu’il appréciait à sa valeur. En Russie, ce ne serait pas différent. Il serait devant l’homme, lui demanderait l’accès à ses comptes privés, lui arracherait l’information en menaçant sa famille, et si cela était nécessaire, il exécuterait un membre pour se faire comprendre. Il obtiendrait les informations souhaitées par son employeur, exécuterait l’homme et les survivants. Et il finirait par un feu de joie. Le temps que les secours arrivent, en espérant encore retrouver un survivant, il serait déjà dans l’avion pour son retour en Allemagne.

4 # France

Il n’avait jamais pensé à l’Affranchissement. Dans son esprit, encore enfermé et endoctriné à la seule philosophie qu’il connaissait, il était né au sein des Orphelins et viendrait à mourir lors d’une mission dangereuse et risquée. Il ne s’était jamais demandé ce qu’était l’extérieur, ni comment vivait le commun. Pour cela, il s’était toujours senti spécial. De ne pas vouloir devenir comme tous les autres. Il ne pensait jamais à obtenir son propre appartement, ni même à fonder une famille. A l’heure où il apprenait son nouveau statut, son monde, si stable, mais aussi si morbide, venait de s’écrouler. Peut-être fût-ce une des seules fois où il se retint de pleurer. Non de joie. Uniquement de tristesse. Car ce ne serait plus pareil. Lui qui avait toujours vécu cette vie. Lui qui connaissait les visages des nouveaux et des anciens. Lui devrait apprendre une nouvelle vie. Loin de son cocon, il se questionnait sur son avenir. Sur ce qu’il deviendrait. Sur ce qu’il pouvait faire. Sur ce qu’il était. Comme son passé, et sa petite enfance, le rongeait, son futur se mettait à s’effriter, lui aussi, alors qu’il était si sûr l’instant d’avant. Il avait même hésité à tuer son Supérieur, ne voulant pas le croire, et sa main s’était serrée sur la garde. Puis il avait abandonné la folle idée, avait hoché de la tête et était parti, sans dire un mot.

Il avait choisi de continuer à travailler pour l’Etat. Tueur à gages, il continuait à voyager comme il l’avait toujours fait. Bien que sa vie ne fût plus jamais pareille, il fut surpris de découvrir la civilisation. Son voisin de palier, un homme dont l’âge et la vue diminuait, fut le premier à lui parler. Il commença par de simples banalités mais, après quelques tentatives, il prit le temps de parler avec l’Assassin. Il lui demanda ce qu’il était, ce qu’il faisait, ce qu’il comptait devenir. Ces questions, l’homme se les posait lui-même. Il ne savait quoi répondre et, dans son silence, il se mit à rire. Il se confia au Tueur, lui apprenant ce qu’il était. Ce qu’il avait fait par son passé. Il avait longtemps parlé et Günther avait écouté. Curieux. Fasciné. Car depuis longtemps il n’avait pas eu une telle interaction sociale. « J’étais comme toi, avant. Une seule vie monotone. Et j’y tenais car c’était tout ce que je connaissais depuis mon enfance. Puis cela a changé et j’ai appris que je ne pouvais rester où j’étais. Je devais prendre en main cette vie. Il était temps que je me décide, que je fasse des choix, comme toi aujourd’hui. Maintenant que tu es plus libre, tu peux te mettre à voyager librement, tu peux découvrir le monde comme tu le souhaites. Tu peux découvrir les plaisirs des femmes, le charme de celle qui pourrait t’accompagner plus longtemps. Vois-tu, s’il y a bien un passage de ma vie que je voudrais revivre, c’est celui où j’ai été affranchi. Car il y a bien plus que tu ne le penses. Dorénavant, tu peux vivre. » Et l’étrange homme, sans le savoir, devint un ami. Il devint une présence, une amorce dans la vie déséquilibrée qu’il avait. Günther le prit au mot et, bientôt, se mit à voyager. Pour découvrir d’autres paysages. Pour comprendre le monde. Ce monde qu’il ne connaissait pas. Qu’il n’avait jamais pris le temps de voir. Les gens ne se résumaient pas qu’à une simple cible sur le dos. Bien sûr, il n’était pas au point de changer sa position, et continuerait encore longtemps à tuer, mais il se mit à réfléchir par lui-même.

Ce fut en France, lors d’un nouveau voyage, que sa vie prit une nouvelle tournure. Si pendant longtemps, il se contentait de voyager pour découvrir une autre forme de vie, il découvrit là une nouvelle vision du monde. Bien sûr, sur l’instant, ce n’était ni un coup de foudre, ni même un virage pour l’homme. Ce n’est que par le futur qu’il pourrait le dire. Mais Paris le changea. C’est là qu’il rencontra Catherine. Une femme. La femme. Sa femme. Elle était une tête en l’air. Une femme toujours plongée dans ses pensées. Elle le bouscula … Ou il la bouscula. Quoi qu’il en soit, et même si l’un et l’autre revendique encore ce geste, ils furent l’un sur l’autre. Elle tomba au sol, tandis qu’il était tombé face contre terre. Elle se mit à rire. Lui pas. Il n’était pas de cette humeur. Il s’était déjà relevé qu’elle continuait de rigoler de cette étrange situation. Il plissa les yeux et lui offrit sa main pour se relever. Elle s’excusa, il hocha silencieusement et reprit sa route. Et elle l’arrêta. Non point d’une forte manière mais de façon à lui faire comprendre qu’elle ne le laisserait pas partir. « Vous avez l’air plutôt grognon, cela vous dirait de prendre un verre … Que je m’excuse aussi du petit accident. », avait-elle parlé, en français, sans qu’il ne comprenne un mot. Il haussa les épaules, montra son oreille et partit. Décidée, elle l’arrêta encore une fois. Et reprit la même phrase dans un anglais aussi fluide que son français. Il ne pouvait pas refuser, il se plia à l’exigence demandée. Mais toujours dans le plus grand silence. Et pour la première fois, cette nuit-là, il écouta et parla plus longtemps à cette femme étrangère qu’à tout être humain. Il l’écouta, prit le temps de décrocher un sourire même, et hochait la tête davantage qu’un simple assentiment. Il parla. De lui. De sa vie. De ses questions. Il parla et elle l’écouta. C’était pour lui une nouveauté. Il se découvrait être l’attention d’un autre. Simplement pour la curiosité.

5 # Secret et Mensonge

A l’intérieur de l’appartement, nul bruit ne se faisait entendre. Ni les rires, ni les pleurs, d’un enfant. Pas plus que les chants d’une mère. Le silence, brutal, sourd, était lourd en cette nuit. Cela n’était pas une habitude. Cela n’était jamais arrivé que, en revenant, personne ne l’accueillait. Il n’y était plus habitué. Pas depuis que Frederik, maintenant âgé de 5 ans, soit né. Plus depuis ce temps où il l’avait épousée, sept années auparavant. Pas même depuis leur rencontre, il y a neuf ans maintenant. Catherine comprenait ses actions et ne l’en avait jamais dissuadé. Sur son départ, elle l’embrassait toujours avec passion, tentant de le retenir une nouvelle fois. Elle en riait toujours quand il cédait devant sa ténacité. Quand il revenait, elle l’ignorait. Juste un instant. Avec le sourire. Comme si elle le boudait. Mais aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Pas ce soir. Pas cette nuit. Son appartement était renversé, signe qu’une bagarre avait eu lieu. Il avait froncé les sourcils, se posant soudainement mille questions. Et si tout ceci lui semblait étrange, l’apparition, à sa porte, d’une unité du gouvernement l’intrigua bien davantage. « Vous êtes en état d’arrestation, Günther. », lança l’homme qui était le chef, à travers la porte. Et comme il savait l’homme sur la défensive, et plutôt muet par habitude, il reprit sans attendre. « Pour le meurtre de votre épouse, Catherine, et de votre fils, Frederik. Pour conspiration contre le Gouvernement, ainsi que complicité et allégeance avec la Résistance. Pour tous ces crimes, vous serez punis par la peine de mort. » Et la porte fut défoncée sur un appartement vide … En apparence.

Frappant de ses deux armes blanches, tranchant tantôt un bras, lacérant tantôt un membre, l’Assassin, bien rôdé aux arts du corps à corps, se défit avec aisance de la petite troupe. Les cinq hommes, dans un sale état sinon morts, étaient là, dans l’entrée, agonisant dans quelques râles douloureux. Et, sans plus attendre, Günther prit la fuite. Son beau et tendre monde, celui qu’il avait acquis par son unique volonté, s’effondrait à nouveau. Ce n’était plus une première mais il ressentait un important vide. Et mille questions commençaient à se bousculer dans son esprit. Car sans nouvelles de sa femme et de son enfant, il s’inquiétait davantage pour leur vie que pour la sienne. Aussi, fuyant à travers les rues, il ne connaissait qu’un endroit où Cath’ se rendrait si elle était menacée. Son frère. Et c’est là-bas qu’il se rendait. Discrètement. Rapidement. Et dans la nuit froide et sans lumière, il tambourina bientôt à la porte de l’important personnage. Il était fonctionnaire au sein du Régime, fils lui-même d’un autre fonctionnaire. La famille avait l’argent et le prestige, mais Léonard n’était pas un personnage hautain. Même il l’accueillit sans formalité, l’étreignant. D’un geste de la main, avant même que l’Assassin ait eu le temps de dire quoi que ce soit, il le fit taire, prenant la parole. « Si tu cherches Cath’ ou Frederik, ils sont tous les deux morts, exécutés par le Régime. Ton épouse est soupçonnée de travailler au nom de la Résistance et … Pour obtenir des informations, ils l’ont torturée en agissant sur le petit … Je suis désolé … » Il avait baissé de plusieurs tonalités, incapable lui-même de digérer l’information. « Je … Je n’ai rien pu faire … Je … » « Mais c’est de la folie. Catherine ne travaille pas pour la Résistance. Cela fait neuf ans que … » L’homme l’interrompit, le faisant taire d’un nouveau geste de la main. Il le prit par le bras, l’emmenant dans un salon privé et, fermant doucement la porte à leur passage, le malaise se mit à régner dans la pièce. « Elle … Tu te trompes sur son compte, Günther. Elle travaille bel et bien pour la Résistance, depuis plus longtemps encore que votre rencontre. Moi-même, j’en fais partie. Je suis son agent de contact, et non son frère … Je … » « Je suis accusé de crimes ! Je n’ai rien fait de ces accusations. Annule ! Fais quelque chose ! »

« Je ne peux rien faire pour toi, Günther. Tu sais mieux que moi encore comment une exécution se fait. Ils ne te laisseront pas en paix, et n’auront de cesse de te traquer, qu’une fois que tu seras mort. Tu es un homme mort, désolé. Il ne te reste qu’une possibilité. Tu peux fuir éternellement ou me laisser, moi et la Résistance, t’aider. Si tu veux survivre, et prendre un jour ta revanche, il te faut te rendre à Londres. Je ne peux faire plus pour toi, désolé … » Il posa une main sur l’épaule du renégat, baissa la tête et, sans un mot de plus, lui ouvrit à nouveau la porte, lui souhaitant, en silence, le meilleur succès.

Son parcours, depuis sa région allemande, l’avait conduit à se rendre à Londres. De là, il avait été envoyé vers les Etats-Unis, lieu de naissance du régime. Il avait parcouru plusieurs milliers de kilomètres, sans cesse observant derrière lui s’il n’était pas poursuivi. Plusieurs fois, il tua pour son unique survie. Il évita soigneusement de laisser du sang sur son chemin, choisissant de faire disparaître les hommes plutôt que de laisser les évidences et preuves de sa présence. Il fit de nombreux détours, aussi, prenant soin de se faire oublier. Et ce n’est qu’ainsi qu’il atteignit le Michigan. Sur un bout de papier, l’adresse de l’homme qu’il devait rencontrer. L’homme qui devait l’aider à se construire une nouvelle vie. Et finalement, il fit une nouvelle découverte. Le Dr. Oliver et son projet Terra. Günther n’eut d’autre choix que de conter son histoire, depuis le meurtre de son épouse, qui lui avait menti depuis le premier, jusqu’à cet instant, un an plus tard, après une longue fuite. « Vous êtes ma seule solution, Doc’. Soit vous me laissez crever ici, soit vous me donnez ma chance dans votre petit monde. Question de survie, je crois bien que j’ai le compte maintenant. Et même si je ne suis pas le meilleur être humain que vous devez connaître, vous pouvez au moins m’accorder le crédit d’avoir survécu. » L’Assassin passa une main dans sa barbe, qui n’était plus l’ombre du soin qu’il lui avait porté toutes ces années, puis, prit encore une fois la parole, cherchant à convaincre son interlocuteur qu’il méritait Terra. « Je ferai en sorte de me montrer utile de l’autre côté. » L’homme avait hoché de la tête, s’était levé et avait commencé une batterie de tests médicaux.
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