Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €


Elizabeth Hawthorne Empty
Elizabeth Hawthorne Empty
Elizabeth Hawthorne Empty
Elizabeth Hawthorne Empty
Elizabeth Hawthorne Empty
Elizabeth Hawthorne Empty

Elizabeth Hawthorne

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
MessageSujet: Elizabeth Hawthorne Elizabeth Hawthorne EmptyVen 22 Mar - 1:33

Fais ta fiche. Luv Yah.
Féminin

Elizabeth Hawthorne

Elizabeth Hawthorne
Elizabeth Hawthorne
What do you mean "You can't blow this up" !? Of course I can! If I try hard enough!




Sexe : Féminin

Âge :   29 ans

Origine : Anglaise

Nationalité : Américaine

Langues parlées : Anglais, Français


Votre Pseudo HJ
Shuuu

Avez-vous bien lu les règles ?  
Nope~

Où avez-vous découvert Terra ?  
À droite

Comment trouvez-vous le forum?
<3



Mon reflet
Everybody have scars, now, tell me what you hide beneath those pretty eyes.  
I’ve just met you, I don't know you, tell me what I see.


DESCRIPTION PHYSIQUE ICI - Min 200 mots -

Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-



Mon caractère
What you have become...Tell me about it: believe me, I’ll listen, I want to know.  
Tell me… Who are you? How are you? Why are you?



DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE ICI - Min 400 mots -

Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-Texte-


Dernière édition par Elizabeth Hawthorne le Mar 2 Juin - 1:44, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Elizabeth Hawthorne Elizabeth Hawthorne EmptyLun 5 Aoû - 4:33

Fais ta fiche. Luv Yah.
Féminin

Elizabeth Hawthorne

Elizabeth Hawthorne
Mon histoire
I've done some bad things, and some better. Was it worth it?
Least I can say is this: this was a life worth dying for.

“The strength of revolution comes not from the rise of the masses anymore, but from the will for good people to do bad things.”

Poésie, poésie, poésie… Il y a du charme à toute cette histoire, quand on y réfléchi. Romance et aventure, c’est ce que je voulais, non? …Pas comme ça… Pas comme ça.
- Un autre verre… s’il vous plait.
Le barman me lance un regard oblique, et secoue un peu la tête, retournant chercher un peu plus de whiskey. Ha. Il me juge, c’est clair. Comment lui en vouloir. Ça fait longtemps que je suis là. À boire. Encore, et toujours plus. En plus je porte encore mes vieux habits… Dans une taverne des vieux quartiers, les agents de l’État n’ont pas leur place, et s’ils l’avaient, ils ne la voudraient pas.
Mon verre est rempli, toutefois, et la main inévitablement tendue pour son argent. Je soupire, résignée, et fouille dans ma poche, encore une fois. Il devrait me rester assez… Bon peut-être que… Ah…
Alors même que ma main entre en contact avec un billet, quelqu’un d’autre rempli la poigne du propriétaire. Uh. Je prends une gorgée.
- Thank you. That was nice of you.
Eh… Nice. Comme si je savais encore ce que ça voulait dire.
- Think nothing of it, stranger. You don’t look like you’re from around here.
Évidemment qu’il allait remarqué. Je ne fondais pas exactement dans la masse. Mais… c’était pas mon but. L’étranger s’assoit un peu plus proche de moi. Mais pas trop proche. Juste assez pour parler. Respectueux. Je les aime bien, respectueux. Il se tourne un peu plus vers moins. Eh. Handsome.
- So stranger, what’s your story? What brings you to our little piece of country.
Je ris, un peu, pas trop. Mais c’est drôle. Y repenser maintenant. Tout ce qui c’est passé… comment ça avait commencé. C’était… poétique.
- It’s a long story.
Il arche un sourcil. Charmant.
- I’ve got a long time.
- That’s funny, lui dis-je, so do I.
Il sourit, lui aussi. Très charmant.
- What’s your name, stranger.
J’y réfléchis, et le regarde, pleine de malice. Mes poings se crispent, je me sens un peu fébrile. Pas seulement à cause de l’alcool, j’en ai pas encore bu assez. En essayant de me remémorer, je ressens toute l’excitation des derniers temps refaire surface. I could get used to this. And that’s the problem.
- Would you believe me if I said Jane Doe?
- I would tell you mine is John, dit-il après avoir brièvement réfléchis.
Oh… Bon, et puis pourquoi pas.
- I’m Elizabeth. Elizabeth Hawthorne.
- I’m… actually called John. Jonathan, that is.
…Eheh. Funny guy.
- Alright, John. Here’s a crazy story.
***
I was a doctor, you know? And I was good at it, too... Really good at it.


Je sais que, vue comme ça, j'en ai pas l'air, mais il y a pas si longtemps que ça, j'étais quelqu'un. J'veux dire... Vraiment quelqu'un. Je suis née en Angleterre. Ça s'entend encore un peu, mais j'ai un peu perdu l'accent avec le temps, mais pas entièrement. Ma mère était discrète, parlait pas beaucoup. En fait... autant que je me souvienne, elle ne parlait qu'à moi et mon père, et uniquement en français. Elle avait des... comment dire... difficultés, avec le pays, et avec les gens. Assez timide. C'est pour ça que quand mon père a disparu du jour en lendemain et nous a laissé elle et moi sans un centime dans la poche... Ça n'a pas pris longtemps avant qu'elle perde espoir et me vende... enfin, "confie", ça sonne plus élégant, à l'État, avant de se rapatrier elle-même à son pays d'origine. Mon père, lui, j'avais l'habitude de penser qu'il s'était perdu en cherchant à sauver une pauvre personne en détresse. Quelque chose dans le style. J'étais jeune.

En fait il est sûrement mort comme un rat au fond d'une ruelle pour avoir entuber je ne sais quel personne plus importante que lui.

Mais c'est moins romantique.

Quoiqu'il en soit... c'est tout ce que ça prend pour devenir une Orpheline, et dans ce monde, seuls les orphelins peuvent surpasser leur parent, alors j'suis venue après quelque jours de larmes à accepter que c'était pour le mieux. Que j'allais pouvoir servir une grande cause, etc, etc. Toutes les conneries qu'ils nous racontent, vous savez... J'avais 6 ans.

What a load of shit.

On est pas tristes longtemps. On travaille, et on travaille fort. Enfin, la plupart. J'avais beaucoup d'énergie, gamine. Enfin, plus que maintenant. Et j'en ai encore beaucoup. On début on m'avait orienter vers une carrière plus physique. On voulait que je devienne une espionne. J'aimais ça. J'aimais l'idée. Je me voyais devenir une espèce de... femme fatale en vieillissant, c'était bien. Je m’entraînais bien, et j'étais douée en plus! Pas LA meilleure, mais je m'en sortais...

Mais le destin en a voulu autrement. Durant la pratique quand j'avais 9 ans je me suis cassée la jambe. Je ne me souviens même plus comment. J'pense que j'étais tombée de travers. Peut-être qu'on m'avait poussé. Enfin je m'en souviens plus, mais le fait est qu'une espionne qui marche de travers, on aime pas ça.

Et qu'est-ce qu'on fait avec la future espionne brisée? On la fout dans les bouquins en attendant.

En fait, ma jambe était pas aussi mal en point qu'on pensait. Je marche encore un peu de travers aujourd'hui, mais il faut être assez observateur pour même s'en rendre compte. C'est pas ça l'important. L'important, c'est qu'on a découvert que si j'étais douée niveau physique, j'étais un génie avec ma tête. Petite phase d'adaptation, quelques leçons privées pour rattraper le cursus, et j'étais dans les premières de classes. Avoir du talent c'est bien... mais être LA plus talentueuse? L'espionnage était devenu un lointain souvenir, et quand j'me suis rétablie, la femme fatale avait disparue! J'allais devenir une grande ingénieure! Ou docteur! Ça avait peu d'importance. L'ingénierie est devenue un hobby, et la médecine une vocation.

Et comme ça, à 19 ans, j'étais enfin un docteur. Un vrai! Avec un bon job en plus. Très convoité, j'avais dû piler sur pas mal de pied pour l'avoir. Et c'est comme ça que je suis devenue urgentiste sous les ordres directs de... l'éminent professeur Nagano, dans un des plus grands centres médicaux et de recherche de l'Amérique du Nord.

And then came the fun part.

Je sais, je sais... je dérape un peu. Ça devient intéressant bientôt, je promet. Enfin, le fait est que, quand on est médecin, et qu'on est une femme, on vous prend un peu moins au sérieux, mais alors, quand vous êtes une femme et qu'en plus vous êtes la plus jeune à exercer dans l'hôpital... Là ça devient vraiment très... très délicat.

Comment on fait si on est doué mais que les gens nous prennent pas au sérieux?

You excel.

Et c'est ça que j'ai fait. Nuit blanche sur nuit blanche. Cas ingrat après cas ingrat. Taux de succès ahurissant dans les opérations. Quand le café suffit plus... On trouve autre chose. L'avantage quand on est médecin c'est qu'on connait juste la dose qu'il faut pour s'en sortir. Il faut tricher des fois, pour réussir.

Après 1 an tout le monde connaissait mon nom.

Après 2 j'étais quelqu'un de respecté.

Après 3, on m'a donné ma propre équipe et mon propre labo.

...mais... il y avait un... petit problème.

That will surely comme as a surprise, but not only am I good, I'm also pretty damn insolent.

Elizabeth Hawthorne, âge: 23 ans, se plait à faire de la clinique. Évidemment, j'étais suffisament formée pour gérer les urgences et tout ce qui vient avec. Le seul petit problème, c'est que même si je suis formée pour traiter des patients et aussi traiter AVEC des patients, il n'y avait aucune formation au monde qui pouvait palier à ma... personnalité. C'est pour ça que quand un riche V.I.P. m'a été assigné, et que même consciente de l'importance et du pouvoir mon patient j'ai comme décidé de lui balancer une baffe.

À ma décharge, il avait pratiquement rien et il m'avait insultée.

Je pense.

En tout cas je me sentais justifiée à l'époque.

Malheureusement, j'ai aussi omis d'accepter de fournir mes excuses les plus insincères ce qui fait que la situation s'est encore plus compliquée. Avec le recul j'aurais dû être contente de simplement garder mon job. Le gros patron avait probablement dû en pâtir bien plus que moi, avec les plaintes et tout ça.

Par contre, moi étant moi, la semaine suivante quand la sanction est tombée et que j'ai été interdite de clinique pendant 1 mois et condamnée à mon labo de recherche sans assistants, j'étais furieuse. En réalité, ça m'arrangeait, vu que mon projet à ce moment là était vraiment important pour moi et que si je voulais continuer j'allais devoir faire... certaines entorses éthiques. Avoir du temps pour m'y consacrer était essentiel, et un assistant un gros ennui.

Mais j'étais furieuse quand même, et j'avais bien l'intention qu'on le sache.

And that's when... I met him.


J'étais sortie de l’ascenseur au dernier étage comme une furie, déterminée à bien transmettre à Nagano toutes mes pensées les plus distinguées. Ce que je ne savais pas, c'est que ce soir en particulier, quelqu'un d'autre m'avait devancée. C'est une voix grave, monotone, et indéchiffrablement calme qui trahit la présence de l'autre visiteur en premier.

"See to it that we... Understand one another, sir. I am, of course, your friend in this, so... Let us... Tread lightly, shall we? A fine day to you... Director."

Britannique. L'entendre m'avait freinée dans mes ardeurs. C'et dur à expliquer mais... il y avait quelque chose de profondément inconfortable avec la façon dont il parlait, sans qu'on réussisse exactement à mettre le doigt dessus. Chaque mot était pesé minutieusement et le résultat donnait une jolie tournure de phrase qui n'avait en elle pas une seule once de sincérité.

L'homme sortit du bureau peu après, une révérence subtile tournée vers le patron, et se mit à marcher dans ma direction. Il était... imposant. C'est le moins qu'on puisse dire. 2 tête de plus que moi, qui me complait à n'être pas particulièrement petite, large comme 2 frigo dans ses vêtements: une espèce de long manteau noir épais recouvrait tout son corps. Ça n'aurait pas été si étrange si le centre n'était pas sur la côte ouest américaine et qu'il ne faisait pas 35 degrés à l'extérieur. Son visage lui... cheveux noir un peu en bataille, yeux intenses d'une couleur indescriptible, rasage court parfaitement égal.

All in all, fairly handsome... but... I can't quite explain it; simply looking at him made my heart sink, and my breath short.

Nagano sortit du cadre de porte pas longtemps après lui, visiblement nerveux, agité.

"We... appreciate your concern Detective. We hope that you... enjoy your stay here of course..." Il prit une pause en m'apercevant. "Oh... Elizabeth... you can come in."

"Oh... uh... yes... yes!" je répondit, comme sortie d'une trance en entendant mon nom. L'homme désormais était juste en face de moi, me bloquant la vue, me regardant de haut. Je retenais mon souffle, n'osant pas bouger. C'est là qu'il se mit sur un genou, et saisit délicatement ma main pour y poser un bref baiser et y glisser une carte. Il me fixait droit dans les yeux, un frisson me parcourant de haut en bas.

"Good day miss... Hawthorne. I pray that you will call this number should anything... Extra ordinary come to your attention..."

Il se releva, réajusta son manteau, et me contourna vers l'ascenseur.

"Do be careful miss... Hawthorne. We live in... dangerous days..."

La porte se referma. Il disparu, me laissant complètement pétrifiée. Oubliant le fait que l'homme connaissait vraisemblablement mon nom sans explications ou hésitations et le caractère glauque de la rencontre en général. Il y avait quelque chose de perturbant à un niveau... bien supérieur...

Ses yeux...

He was looking straight at me but it's like he didn't even see me. He was looking straight through me, not at me... Like... I was dirt.


Reprenant un peu mes moyens je regardai la carte posée dans ma paume.

Basil Sawyer
BASKERVILLE

Et un numéro de téléphone inscrit à l'arrière.

Encore une fois, la voix de Nagano répétant mon nom me ramena à la réalité. Glissant furtivement la carte dans ma poche je me tournai à mon tour vers l'ascensceur.

"Oh don't worry about it... I uh... Thanks for sticking up for me I guess. Back to work, right, eheh..."

Nerveuse, drainée, ma colère s'était totalement dissipée après l'interaction qui n'avait même pas duré 30 secondes. J'allais retourner au labo et tenter de rayer tout ça de ma mémoire.

"...Quite."

Il retourna à son bureau, et moi à ma recherche.

Maintenant, quand je dis "Recherche"... je fais référence à quelque chose de très particulier. Typiquement, on va s'interroger sur l'action d'une chose, formuler ses hypothèses, faire des tests et expérimenter, essayer d'augmenter le bien commun et tout ça. Par contre de nos jours, le serment d'Hippocrate est plus vraiment sacré, et on se prend un peu pour des apprentis sorciers, sans comité d'éthique pour nous arrêter.

L'enfer est pavé de bonnes intention, non? Parce que pour la peine... c'est un peu ce qui s'est passé.

J'explique. En fait, depuis les dernières décennies, on a vu des progrès fous en médecine! Lutte bactérienne, lutte virale. Progrès vers un remède parfait vers le cancer à bout de doigt. Par contre... il y a des choses qui demeurent un obstacle permanent. Plutôt... des symptômes, que des maladies. Le problème, c'est que les symptômes ça peut tuer. Et les maladies cardiaques disons que... Elles sont aujourd'hui encore loin d'être éradiquées.

Je répète. Je voulais faire quelque chose de bien. Et j'aurais pu faire quelque chose de bien. Si j'avais eu plus de temps... et...

Oh who am I kidding. I fucked up. I really... REALLY fucked up.


Ce que je faisais, enfin, essayais de faire, avait rien de très saint. C'était même mal. Mais à l'époque, je pensais que je pouvais arriver à quelque chose. C'est pour ça quand jouant à la chimiste en herbe pour créer des nouveaux composés... J'ai rompu le fondement premier.

First do no harm.

Avec un labo entier de souris, et pleins de composés dont je ne comprenais qu'à peine les noms et de l'équipement que je maîtrisais tout de même assez bien, je voulais trouver une recette magique qui allait me permettre d'étudier et potentiellement résoudre un des plus gros fléau de l'humanité.

J'essayais de trouver un poison contrôlable qui causerait une crise cardiaque.

Il y en a plusieurs qui existent déjà, non traçable, qui arrêtent le cœur en douceur. Mais c'est pas ça que je voulais. Je voulais un infarctus. Plus vrai que nature. Palpitations, muscles crispés, douleur intense... tout le package. C'était peu probable que je réussisse en réalité. Il y avait une certaine orientation, une certaine logique dans ce que je faisais, mais beaucoup d'aveuglette. J'essayais d'interagir avec différents composés du sang pour l'épaissir, le ralentir, fatiguer le cœur, le surcharger, faire paniquer les nerfs.

Cette soirée là, après la rencontre avec le détective mystère, j'étais drainée, et dédiée. Du temps, j'en avais. De l'espace, aussi. J'voulais quelque chose, ce soir là. Un succès, peu importe à quel point il serait petit. Les derniers essais se rapprochaient d'une solution, et là, j'allais la trouver, ma crise cardiaque en bouteille.

Il y avait un seul problème avec toute mon ambition.

I actually did it.


Ça avait pas l'air de grand chose, en sortant de l'incubateur, avec les 15 autres produits. Les autres étaient clairs, inodores. C'était normal, considérant le types de composé que j'avais utilisé. Mais il y avait un bécher... un seul... un peu différent de mes attentes.

Je regardai ma montre. 10h45 du soir. Oh seigneur... Je sais que j'avais dit que j'allais y passer la nuit mais... j'avais rien eu de concluant jusqu'alors, donc ça se ressentait comme une grosse perte de temps.

Mais... ce... liquide. Pas transparent, comme j'avais prévu. Il avait... rosé, légèrement. Et... une odeur... ça venait clairement de celui-là. Ça sentait... fruité...? Oh et puis merde. Aller, un dernier essai et on arrêtait. Tous les autres dans la poubelle chimique, au pire je les referai plus tard. J'voulais voir ce que mon jus de fruit avait dans le ventre.

Après quelques minutes, la première souris injectée est morte. Je panique. Je note. Je lance l'analyse du composé. Surprise! 1 heure plus tard, la seconde souris, injectée avec un peu moins, meurt à son tour. J'écris un rapport. Je revérifie mes ingrédients. J'en produit un peu plus. 2 heures plus tard. Souris 3 meurt.

J'ai crée un poison nouveau, qui, à retardement contrôlable par la quantité, cause la mort par infarctus. Il "alourdit" le sang, change structurellement l'hémoglobine en s'y liant. Et tue. À coup sûr.

And that's how C.S.D. came to life. What does it mean, you ask?

Cherry Scented Death

Voilà ce que j'ai trouvé:

C.S.D. cause un infarctus plus ou moins vite dépendant du volume sanguin de sa victime et du volume de poison inoculé. Il se boit ou s'injecte. Le boire ne semble pas augmenter le temps d'action. Il se rend au sang très rapidement.

C.S.D. de par sa nature, n'est pas pour le moment détectable, et perd son odeur caractéristique très tôt après sa production. Cependant l'odeur réapparaît encore plus forte après qu'il commence à faire effet dans le corps. Un cadavre tué par le produit sent la cerise pendant environ 20 minutes après la mort. C'est, pour le moment, tout ce qui trahi l'utilisation.

Une quantité suffisamment grande de C.S.D. tue instantanément. Des quantités plus faibles causent toujours la mort, mais à des délais relativement forts. La mort peut être délayée au maximum d'une journée, après quoi le renouvellement des globules rouges éliminerait l'effet du poison.

Il y a un seul antidote qui existe. Il est facilement accessible, mais est nécessaire en quantité importante et ce avant la prise de C.S.D. Il modifie les effets du poison et empêche alors la mort.

... et enfin, C.S.D. est entièrement inutile pour la recherche animale. Effets trop différents entre modèle animal et humain. Mais ça, je le savais pas.

This may be boring, but pay attention. There's a riddle at the end of this story, and you just might miss it if you're not careful...


J'ai dormi au labo enfermée toute la journée le lendemain, et en me réveillant...

"Ah fuck me, I'm gonna be late!"

La chimiste en herbe, croyant naïvement avoir sauvé le monde en créant un poison hautement dangereux, quitta l'hôpital, dossier scellé avec toute l'information et ses échantillons sous le bras, très inquiète d'aller se doucher et se maquiller pour un souper en amoureux.

Mon dieu, je suis une imbécile.

At that point, all the gears were set.
The doomsday clock starts ticking.

On saute un peu dans le temps.

"Oi! Hey Elizabeth! You-"

"I AM late! I know, okay? I had a rough day at work, but like I had a big breakthrough you know? Like they stuck me in the lab, an-"

"I was just gonna say you looked great. Slow down, love."

"Ugh... Sorry."

Lukas, Lukas, Lukas... C'était une... connaissance. Enfin, mon copain. On avait jamais... ahem... ensemble encore, mais on se voyait deux soirs par semaines, et on se contactait jamais autrement. C'était un peu mon... échappatoire du travail. Il était plutôt dans le genre bel homme, et juste assez mystérieux pour me garder intriguée. Ça ne faisait pas longtemps que je le connaissais. Je l'avais trouvé, la première fois, à la sortie d'un bar, un coup de couteau dans le ventre dans une ruelle. Une dispute qui avait mal tourné, m'avait-il dit. J'avais pas trop poussé l'affaire. Un peu de pression pour arrêter les saignements et des points de souture de fortune et il était sorti d'affaire. Il m'avait invité à boire un verre pour me remercier et... nous voilà. Jamais même demandé son nom de famille.

Il avait commandé un verre de vin.... et moi un verre de cola.

"You really don't drink then?"

Je ris embarassée.

"I told you! I was at the bar with a friend that first night, I really don't care for alcohol. Plus, I don't need it."

"I think you just really like soda and won't admit you have kiddie tastes."

Il me regardait, l'air moqueur. Je le boudais.

"Shut up and drink, you asshole!"

La soirée avançait un peu, je lui parlais de tout et de rien, il m'écoutait. Je lui racontai ma rencontre avec l'homme étrange qui parlait au patron, lui dit que j'avais découvert un truc incroyable au labo, sans vraiment préciser. Il était curieux, posait quelques questions, m'écoutait. C'était toujours un plaisir de lui parler. Il demande à voir la carte de l'homme, Basil, il sourcille en la regardant, murmurant "bizarre" entre ces dents.

"You thinkin' of calling that man, love?"

"Are you insane? What would I need a detective for anyway? Seems like the boss has trouble with the guy. I wonder what it is..."

La soirée continue. J'épargne les détails. On s'embrasse. Je l'invite chez moi. Pour la première fois, il accepte! Je vivais dans un joli appartement assez grand dans une tour de luxe, gracieuseté de l'état, et j'étais relativement fière.

Et là on... hum. Okay. Donc uh.

Donc on va dormir et comme il y a un seul lit on le fait dans le mien. Oui. Je passe une très bonne nuit.

Le lendemain, il est plus là; il me laisse une note disant qu'il devait aller travailler. Je m'y attendais un peu. Je me prépare, vais au travail moi-même, revigorer, pleine de bonne humeur. J'arrive et j'apprends en écoutant les infirmières que il y a eu une infraction très tôt en matinée dans plusieurs labo qui ont été forcés, mais que à date il semblerait qu'aucun document ou matériel n'ait été volé.

Ça arrive de temps en temps. Un patient un peu malin pense qu'il peut trouver des médicaments à revendre au marché noir, se rend compte qu'on ne les garde pas dans les labos, et n'est jamais identifié. Il y en avait eu un le mois d'avant aussi.

Je me promène un peu partout. Pas grand chose à faire, vu que je suis privée de clinique, et que j'avais oublié mes résultats sur C.S.D. à l'appartement visiblement. Bonne journée. Je socialise, tout le tralala.

En fin de soirée, deux patients meurent d'une crise cardiaque. Je croyais en mon projet. CSD allait pouvoir sauver des gens comme ceux-là. Ça allait marcher. J'y croyais....

À la maison, je ne trouve pas mes documents. Ma faute... dans l'excitation j'ai du les placer entre 2 trucs je sais pas trop où... Pas grave. J'avais enregistré mes résultats en mode confidentiel sur le réseau de l'hôpital, j'avais qu'à aller les chercher pour continuer de travailler.

C'est ce que j'ai fait le lendemain, découvert un peu plus de choses sur C.S.D. Commençait à réfléchir à la façon d'exploiter mes résultats. Ne me souciant de rien.

And then it all fucked up. Beyond repair.
At that very moment... Something inside me died.

J'entends des bruits à l'extérieur. Des cris un peu paniqués, pleins de pas de courses dans les couloirs. Curieuse, je m'apprête à sortir du labo quand on cogne violemment à la porte.

"Emergency! If you can drop what you're doing! It's complete chaos, we need every doctor on site! People are dying all over the place! We need help trying to reanimate!"

Dans la confusion et l'atmosphère qui s'était instaurée en quelques minutes, je sors à mon tour rejoindre le fracas des pas vers le bloc où les patients sont dirigés. Les autres médecins que je croise ont l'air aussi perdus que je le suis, je me fais petite à petit une idée en parlant aux gens que je croise. Visiblement il y a eu une arrivée massive de gens avec des sueurs froides qui ont appelé des ambulance ou qui sont venus d'eux même, avec de gros malaises et pertes d'énergie. on avait essayé d’accommoder le plus qu'on pouvait.

Je sentais mon cœur se serrer, petit à petit, l'angoisse montant en moi, vicieuse, profonde. Je n'étais pas prête à imaginer ce que je pressentais. Je ne voulais pas admettre ce que je pressentais.

Heart attacks. All over the place. Men, children, old men, women, people just falling down, like dominos, screaming in pain as their hearts stopped. Dying like flies. All residents of the same district. I arrive at the block, tears in my eyes. And I smell it.

Sweet. Disgustingly sweet.

I don't know what cherry smells like to you. But to me...
It's the smell of Death.

***
Smash. Smash. Smash.

"Nagano!!! You open this fucking door RIGHT NOW fucker!"

Smash. Smash. Smash.

Mon poing s'abattait sur la porte. Encore, encore, encore.

"For FUCK'S SAKE, you BITCH!"

Je cogne. Je cogne. Ma main commençait à souffrir. Les larmes que je retenais recommençaient à couler. C'était lui. Ça devait être lui. J'allais le...-

"For our Lords' sake Hawthorne what the hell could you possibly want with me right now!? I'm a busy man, you know?"

Quand il a ouvert la porte, mon cœur s'est effondré pendant une seconde. Voir la figure de l'homme que je voyais depuis si longtemps maintenant, sachant ce qu'il avait fait... La formule du C.S.D. était à 2 endroits. Le formulaire que j'avais laissé chez moi, qui était scellé, et sur le système informatique sécurisé. Il n'y avait pas eu de brèche et de consultation étrangère de mes données depuis, et la seule personne qui avait accès à part moi... se tenait là, debout devant moi. Comment est-ce qu'il avait pu? Comment quelqu'un pouvait faire ça? Je savais qu'il travaillait sur des armes biologiques mais jusqu'à faire... ça... avec MA création...

Le désarroi redevint colère, et colère vira à haine.

Je l'ai saisit par le col, et plaquer au mur.

"....How.... How could you...? You had my trust and yet...."

Il avait l'air paniqué pendant un petit instant, mais se reprit vite.

"I have not a god damn clue what the hell you're talking about now, so talk right now before I call security and get you the FUCK out of my hospital."

Me contenir était impossible à ce stade.

"You KILLED all these people!"

Il hurlait à son tour.

"I did NO SUCH THING. Are you out of your god damn mind?"

J'hésitai, relâchai ma pression, reculai. Je ne savais pas comment déterminer si il me mentait ou non, mais le doute c'était instauré, il soupira et s'essuya le front. Je remarquai quand même qu'il avait l'air nerveux, mais pas à propos de moi. Ses yeux jetaient des coups d'oeil furtifs à la porte, la fenêtre, et son ordinateur. Il secoua la tête.

"Are you done now?"

Je ne savais pas quoi faire. Mon cerveau fonctionnait à 1000 kilomètres à l'heure. Je ne pouvais pas simplement partir. Il fallait que je sache. Je devais savoir. Ennemi ou allié. Et même si je découvrais la vérité... qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire...?

Je le regardai droit dans les yeux, et parlai, hésitante.

Il eut l'air inquiet pendant une seconde, et m'interrompit avant que je prononce un premier mot.

"...Are you alright? You look really pale."

Mon cœur coula de nouveau, mais je m'exprimai quand même.

"...Did you steal my research? Did you steal C.S.D.?"

C'est difficile d'expliquer exactement ce qui s'est passé à ce moment là. La panique revint soudainement sur son visage et il marmonna quelques mots pour lui-même que je ne compris pas. Son incrédulité muta bien assez vite en une rage presque primitive... avant qu'il me jette un... sourire? Un sourire remplit... d'arrogance... qu'est-ce que... Je pris un pas vers lui, tremblant...

"So... It was y-"

Je fus interrompue par un petit clic. Je déglutit, voyant le canon du revolver pointé droit entre mes yeux.

Armed. Safety off.


Sa voix était calme. Si calme.

"Now now, Hawthorne. I have no idea what you're talking about. None. Is that clear?"

"But wh-...!"

Il fait un pas de plus, et rompit sa façade un instant, braquant mieux encore son arme.

"ARE. WE. CLEAR?"

...... Je hochai la tête. Il sourit de nouveau, serein.

"Good. Quite good even. Alright. Now here's what's going to happen. You're going to go home. You look rather sick after all. You'll be taking the week off, with full pay of course. You'll take this time to rest, and forget about ALL your petty little delusions. I know what happened today. Real tragedy. Not my fault. Do we understand each other?"

...Je pensais m'effondrer, partagée entre ma peur et un dégoût qui levait en moi, marée infernale, me retournant les tripes.

"Yes. Yes we do."

Ma voix était vide. Il n'y avait rien. Ni terreur, ni haine. C'était une affirmation. Il pensait me menacer, me faire soumettre.

He was wrong. This wasn't submission.
This was war.
And to hell with the consequences.


***
Après tout ça j'était un peu... de mauvaises humeur, si j'peux dire ça comme ça. Je suis rentrée directe à l'appartement; avant toute chose, je devais récupérer la version papier de la formule de CSD. Vu que la seule autre version était celle sur le système informatique, il fallait que je rende celle là sécure aussi avant d'effacer l'autre. Et ça c'était seulement dans l'éventualité où je serais capable d'éliminer les fichiers, et encore là, il aurait fallu qu'il ne les ait pas copier.

La balle était dans mon camps, et je ne savais plus trop quoi faire avec. Là j'avais besoin de...

"Came as soon as I could, love."

...Lukas. Si j'avais besoin d'un allié, c'était maintenant. Il m'attendait au pied de mon building, l'air accueillant. Je me serais volontiers écrasée dans ses bras à cet instant. Mais non. Du courage. C'est ça qu'il me fallait à l'instant. Je suis passée à côté de lui, lui déposant un petit baiser sur la joue, avant de rentrer.

"Come on in; we have work to do."

Il rit un peu.

"Aye, aye, captain. Aye aye."

Et me suit. Une fois chez moi, je réalisai vite le problème. Sur le coups, je n'avais AUCUNE idée de où j'avais laisser le document. Et chez moi... il y en avait beaucoup, des documents. L'opération fouille pourrait s'avérer compliquée, voire délicate, voire vraiment vraiment chiante en fait. Mais mon esprit était d'acier. Je ne pouvais plus passer à tous ces gens agonisants. Il fallait trouver une solution. De 1, s'assurer que ça ne se répète pas... et de 2... peut être qu'un peu de vengeance ne ferait pas de mal.

Au travail.

...Est-ce que j'ai dit que j'avais beaucoup de documents? En fait je voulais dire que j'avais des tonnes, de tonnes, de tonnes de documents, d'expérience ratées à vieux projet, à autres succès de ma carrière (Le virus X. Ça rappelle quelque chose? Non? C'est grace à moi.), à trucs que... pour être honnête je n'ai aucune idée de ce que ça faisait là ou ce que c'était ou pourquoi ça existait.

J'étais assise dans la chambre, à jeter papier après papier derrière moi, lisant bien chaque titre ou consultant chaque sceau pour savoir si j'avais retrouvé mon enveloppe scellée. Lukas faisait la même chose dans la pièce principale. Les minutes passèrent. Ma panique aussi. Mon attitude de glace commençait à fondre, et ma conscience à renouveler son blâme à mon encontre. Il fallait que je la trouve. Il le fallait.

Finalement, 1 heure et quelques plus tard, deux trois petits coups sur ma porte ouverte, et Lukas est là, l'air rassurant, enveloppe à la main, sceau toujours intact. Le poids qui s'est enlevé de mes épaules à cet instant est immesurable. Le sceau est unique, et existe en un unique exemplaire, dans mon labo, à l'hôpital. Ça éliminait donc la piste où quelqu'un aurait voler ce document. Et confirmait une chose.

Nagano was the enemy.
And he had to pay.

...Ensuite j'ai hum... Félicité Lukas... chaleurement.
***
Il commençait à être tard. Toujours chez moi, on était assis tête à tête à ma table de salle à manger. Il m'a offert un verre de Brandy, et j'lui ai plutôt demandé un verre de cola. J'aimais pas l'alcool. Le soda, c'était une autre histoire.

Il me demanda ce que j'allais faire, à ce stade. J'avais pas de réponses. Mon cerveau fonctionnait à mille kilomètres heure. Mais pas de réponses. Après tout... qu'est-ce que je pouvais faire? J'étais impuissante. Il avait de la sécurité assez importante, plus d'informations que moi. Je pourrais sans doute infiltrer son bureau, mais il faudrait attendre de pouvoir retourner à l'hôpital sans que ça soit succès... et encore là, quoi chercher? Comment l'atteindre? Comment le faire tomber?

J'allais quand même pas le tuer pour me venger... C'était pas mon truc. Il fallait que je le dénonce. Il me fallait justice. Mais comment... à qui...

".....Baskerville."

"Mmmh? Say something?"

J'avais pas le choix. C'était ma seule option. Un détective. C'est ça qu'il me fallait. Je dis à Lukas que tout allait bien, l'embrassai une dernière fois, et proposai de l'accompagner à l'extérieur, prétextant une course ou deux. Et ainsi, nos chemins se séparèrent à la sortie de l'immeuble. Je fouille dans ma poche... Voilà la carte.

Aller... une cabine téléphonique. Je savais ce que j'avais à faire. Je pris une bonne respiration et...

"Si j'étais toi... je ferai pas ça."

Qu...Qui!? Je me retournai d'un coup. La voix était celle d'une fille... d'une femme. Dur à dire. Plus étrange était qu'elle me parle en français. Personne ne parlait français ici alors comment ça se faisait...? Je cherchai. Il faisait noir. Je ne voyais pas grand chose.

"Je sais ce que tu veux faire. Je sais pourquoi. Mais fais pas ça. Te laisse pas avoir."

Enfin j'aperçu la figure qui me parlait. Petite, habillée en noire, cheveux foncés. Un œil rouge perçant à travers la noirceur. Elle s'approcha un peu, sans un son. Toujours figée, j'eu juste un petit mouvement de recul. Je pouvais distinguer un peu plus ses traits. Fins, plutôt jolie. Elle avait l'air d'une enfant, mais je soupçonnait qu'elle était plus vieille qu'un premier coup d'œil laissait croire. Pieds nus dans les rues de Californie, elle me fixait. D'un seul côté. Un bandeau recouvrait l'autre.

"...Si... Si tu continues.... Tu vas mourir."

"...Qui es-tu...? Qu'est-ce que tu me veux?"

Elle se mord la lèvre, recule à nouveau.

"...I... I'll save you Elizabeth so... hang on."

"W-Wait! What the hell are you talk-"

Je m'élance vers elle. Mais 3 pas plus loin il n'y a plus rien. Elle a... disparu?....

Est-ce que... j'hallucinais? Ugh... Je me frottai les yeux tentant d'oublier l'étrange rencontre. Je déglutit, pris le téléphone, passant ma carte d'identité pour activer la cabine publique. Faisant bien attention, je composais le numéro.

"...Baskerville."

The voice was low, and at that moment, reassuring.

"This is Eliz-"

"7th. Downing Street. 3rd Floor. 2. 3. 0. 5. 8. 2. 2. 9."

Clic.

Roger that, mister Detective.


***
C'était un long code, pour une porte. Vraiment trop long. Et heureusement que j'avais une assez bonne mémoire pour m'en souvenir. Le 7th Downing Street était une vieille sorte d'appartement vraiment miteux, qui se fondait dans le décor. Parfait pour des citoyens normaux qui voulaient vivre sans s'attirer trop d'attention de l'état; et également parfait pour un homme de l'état qui voulait s'éviter trop de regards.

Il y avait plusieurs portes au 3ème étage, mais la plupart menait à des pièces désaffectées, aux sols couverts de vieux déchêts que personne ne viendrait jamais ramassait. Cette bâtisse était en ruine. Un peu à l'image de l'homme que j'y venais voir, en un sens.

La seule porte qui pouvait correspondre à l'adresse du "détective" était au bout du couloir, à côté d'un ascenseur hors d'usage. Mis à part le fait que c'était la seule porte fermée, les lettres BASKERVILLE y figuraient. Je ne suis pas si grande détective. Je cognai une fois, et la porte s'ouvrit. Au moins ça se passait simplement.

Basil était la, assis à un bureau, toujours habillé beaucoup trop chaudement pour la région. Il avait les yeux fermés, l'air paisible. À ce moment il inspirait confiance. Ma piètre première impression fit place à une petite dose d'espoir. L'appartement lui même était ordonné à peu près aussi bien que le mien. Documents à perte de vue, sol presque invisible sous les piles d'affaires éparpillées, et je me doutais qu'une partie significatives de celles-ci appartenaient plutôt à l'ancien propriétaire des lieux qu'à l'homme qui se tenait devant moi. L'atmosphère était un peu suffocante, la lumière faible.

En rentrant je trébuchai sur un une pile de papier, me rattrapant tant bien que mal à une commode. Ma main tombait du même coup sur une petite bouteille de plastique, que je fis tombée, m'empressant de la ramasser.

"Those... those are painkillers. This is not a safe concentration either. Who the hell gave you th-"

"Good evening. Miss.... Hawthorne."

Je ne dis rien, il restait impassible. Je reposais la bouteille, un peu embarassée.

"Ah... uh yes... sorry. Hello sir... uh... Sawy-"

Son ton fut un peu plus cassant cette fois.

"Baskerville. You can call me... Baskerville. Or detective. That would work."

Je déglutit un peu, devant la présence de l'homme qui ne daignait pas même m'adresser un regard.

"I... I'm not really sure how to... how do you... say... hum."

"State your business. I am a busy man."

Je me tint un peu plus droite encore.

"S-Sorry! I've been... under the impression that you investigate the... Professor. Nagano. And I think... I have a good idea what he's doing."

Il leva la tête dans ma direction, sans toutefois lever les paupières. Il parut intrigué. Il ne dit rien pendant un moment. Je me contentais de regarder le sol.

"You do then."

"W...Well I... I don't know for sure. But I know for a fact that he stole my formula, and tested it on people and.... I just... I....."

Il ouvre les yeux. Il me transperce du regard. Encore une fois j'ai l'impression de disparaitre.

"You need my help."

C'était simple. Factuel. Sans places à la négociation.

"Yes. I do."

"Let us work together then. I believe we can do great things, and uncover the truth. Together."

Mon malaise persistait, mais un poids se leva de mes épaules. Il allait m'aider. Le grand détective de l'état allait m'aider. J'allais pouvoir réparer mon erreur. J'allais pouvoir me venger. Je souris en entendant ses mots.

"Feel free to leave now, miss Hawthorne. I will be in touch. However, there's one thing I... have to ask you."

Il se leva. Je réalisai encore une fois à quel point il était grand, massif. Il s'approcha de moi, dangereusement près, avant même que je ne réalise qu'il avait simplement bouger. Nos regards étaient intercroisés. Cette fois, j'avais toute son attention. Il me scrutait, il me testait.

"Do you know anything about the Sandman?"

....Sandman... Évidemment que j'avais entendu parlé du Sandman, vu qu'il sévissait dans la région. C'était un fantôme. Il apparaissait, il tuait sa victime, et disparaissait. Très peu de témoins, aucune façon d'identifier son visage, sa taille, si c'était un homme, une femme. Tout ce qu'on savait, c'est qu'il portait un masque de thétatre souriant. Mais il n'y avait rien d'officiel à tout ça. Sandman... ce n'était rien de plus que...

"You mean the spook story? You don't mean to tell me....?"

Il me tournait le dos, désintéressé de nouveau.

"Right. The spook story. I was simply checking something. Apologies, miss Hawthorne. Do notify me if anything strange happens. We shall be counting on you."

Un peu désorientée, et désemparée, je me tournais vers la sortie.

"Y...Yeah. Oh. Uh... it's basically nothing but I think someone threatened me today. Just before I called you."

Il retournait à son bureau sans faire grande attention, prenant une de ses pilules en s'asseyant.

"Threatened, you say? By whom, and how so?"

"Oh I don't really mean threatened... but it WAS weird. The woman looked young, and she sounded a bit french and she kind of vanished. She also had one eye. Probably some lun-..."

Il me parut pâle, d'un coup. Si bien que je m'inquiétais un peu, et m'apprêtait à me rapprocher de lui. Il me fit signe de m'arrêter et m'adressa le sourire le plus faux que je n'ai jamais observé dans ma vie.

"I wouldn't worry about it. Go home. Miss Hawthorne. Now."

Perplexe, je me retournais vers la porte, que je refermais derrière mois. En retournant vers l'escalier, à mi chemin dans le couloir désert, j'entendis un hurlement bestial, pleins de colère et de rage. Et le bruit du bureau qui se brisait. Je ne voulais pas m'attarder. Je m'empressai de rentrer.

Si j'avais fait attention, j'aurais peut être remarqué l'odeur nauséabonde dans la pièce. Le sang sèché sur le sol. Sur les murs. Si j'avais su ce qui était caché dans cette salle de bain pas même verrouillée qui se trouvait à peine à 2 mètres de moi pendant que l'homme me parlait, nonchalament... Si la colère et la tristesse n'avait pas aveuglé mon âme comme mes yeux... Peut être....

Maybe I wouldn't have made that deal with the Devil.

***
Now, things are going to be moving really fucking fast, and get really fucking fucked up, so you better listen, and listen close.

Historiquement, l'homme est programmé pour cracher sur la vérité alors qu'elle est en train de lui souffler direct dans l'oeil. Ça sonne profond dit comme ça, mais honnêtement j'commence à être un peu pas mal bourrée, et je sais plus trop ce que je dis. Mais j'vais l'dire quand même. Parce que j'suis comme ça.

J'en ai eu des signaux. Pas un, pas deux. Beaucoup. Avertissement sur avertissement. Cri sur cri. Mais quand on a mal, on veut un coupable. Mais pas n'importe quel coupable. Le coupable qui nous arrange bien. Le coupable sur lequel on aurait bien voulu lancer des flèchettes avant même qu'il ne se passe quoi que ça soit.

Et pour le coup, il s'avèrait que le bien aimé professeur Nagano était un fieffé connard.

C'est avec un grand plaisir donc, que j'ai pris un petit congé forcé, et suis revenue en force au travail, prête à enquêter, prête à collaborer, prête à faire rouler des têtes. Il fut un temps, même si on essaie de nous le cacher, où les peuples se soulevaient encore vous savez? Ou les petits gens pouvaient faire une différence, faire tomber les gros méchants. Je m'y croyais un peu. Agente du bien commun.

En fait j'étais une grosse conne naïve qui est tombée dans le premier piège à pigeon qu'on avait voulu me foutre sur la gueule. Quel genre d'idiot fait une révolution en collaborant avec la dictature? Y a des abrutis, puis y a moi, la tarte de service qui-

Du coup j'vais continuer.

Alors là, faut s'imaginer la scène. Je suis de retour à l'hôpital, et la patron sait que je l'aime pas bien fort ces temps-ci, et que je sais qu'il manigance quelque chose. Tout ce que j'ai à mon avantage, c'est qu'il pense que j'ai trop peur pour agir, qu'il a aucune idée que je suis impliquée avec Monsieur le détective qui fait flipper, et que je suis excellente menteuse.

Vous savez ce que j'aurais fait de ma vie si on m'avait pas entraînée dans tout ce bordel d'Orphelinat industrialisé? J'aurais fait-... C'est pas tellement le sujet. En plus j'dois me grouiller, sinon j'finirai pas l'histoire.

Comme ça, je reprend le travail. Pas de problème. Toutes les tâches ingrates qu'on me balance dans la gueule, j'les prend, j'les fait, et j'massure de râler. Parce que si je me plaignais pas, là soudainement ça serait suspects. Il fallait que personne sache ce que je foutais.

Même un parano comme le bien estimé professeur finit par baisser sa garde. La routine ça fait ça. Au début on a peur. On attend le coup venir. Mais quand le coup vient pas, après un jour, deux jours... On commence à se sentir en sécurité.

De mon côté, j'faisais ce que j'avais à faire. J'tentais d'oublier la fille de l'autre soir et ses alertes, je tenais Lukas au courant du progrès de mon enquête, sans rentrer trop dans les détail. Bien vite, j'avais des micros - j'ai dit que j'devais faire espionne à la base? Si seulement, ça aurait été sympa - un peu partout où le patron allait régulièrement. J'donnais les enregistrements à l'impossible à cerner détective, anonyment, et les écoutais moi même.

C'était étrange. Il y avait des menaces au téléphone, des engueulades, et une certaine assurance dans tout ce qu'il disait. Mais rien d'incriminant. Jamais rien d'incriminant. Une semaine qui passe. Il se passe beaucoup de choses en une semaine. Il y avait de l'info... toujours plus d'info.

Mais pas l'info que je voulais.

Si je voulais vraiment savoir quelque chose, il fallait prendre un risque. Un gros risque. Avant de faire ça, j'voulais parler au détective. Question de... savoir ce qu'il en pensait. Et... si ça tournait mal... avoir un plan de sauvetage.

Il était de l'état. Il me protègerait bien du méchant monstre qui me servait de patron? C'est pour ça que l'état était là non? Me protéger?

On m'a averti. Elle m'a avertie. Et MERDE que je suis une abrutie. Aller... encore un peu de... peu importe ce qu'on me sert depuis tout à l'heure. Ça va aller... J'peux y arriver... Lizzie... Elle abandonne pas... Même au bord du précipice.

Alors... je retourne à l'appartement. J'appelle pas d'avance, parce que, bon, c'était une requête importante... il fallait la faire en personne. Et... en y allant... j'ai ce sentiment... qu'on me suit. Je vois personne bien sûr. Il était tard, il faisait noir... apercevoir quelqu'un c'était beaucoup trop demandé, à moins d'avoir des sens monstrueux.

J'avais vite fait de mettre ça sur le dos de ma propre parano, et d'arriver à l'immeuble. Et arriver à la chambre, jeu d'enfant. Dans le bâtiment, je me sens plus suivie. C'est comme si on avait pas oser me suivre.

Je dis c'est comme si, mais en fait c'est ça. Faut jouer le jeu un peu. C'est une histoire que j'raconte.

La porte de l'appartment est fermée. Je cogne, je dis le code de plus tôt qui je dois reconnaître me parait bien moins évident maintenant, même si je le connaissais par coeur y a pas longtemps. Je sais pas ce qu'il y a dans ma nouvelle bouteille, mais ça me déplait pas. Et de toute façon... 2 tonnes d'opium et je pourrais pas oublier la suite alors... ça devrait aller.

Vous savez, plus tôt, quand j'ai dit que je savais ce que ça sentait, la mort?

C'était mignon.

Parce que après avoir renifler pendant une demi seconde, j'avais une bien meilleure idée. Et la senteur de cerise qui m'avait fait faire des cauchemars? Soudainement je me trouvais bien naïve.

Mais visiblement... pas encore assez naïve. Parce que ma première pensée, en étant là, devant la porte, c'était "Oh non! Qu'a-t-on fait à mon pauvre détective!"

Et je me sentais courageuse. J'étais en mission, pour sauver l'opprimé. Peur de rien. Alors j'ai défoncé la porte.

Une fois à l'intér-

En fait, j'veux préciser. Je dis "défoncer la porte", vite fait comme ça... comme si ça avait pris 2 secondes, un coup de bien, boom boom, porte ouverte. En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est plutôt "J'ai passé 20 minutes à me torcher l'épaule en essaynt de défoncer une porte en bois avant de réaliser qu'il fallait plutôt utiliser un coup de pied, et qu'à moins de frapper au niveau de la poignée ça marche pas vraiment, et que j'aurais probablement dûe passer plus de temps à m'entrainer parce que mon dieu que je fatiguais vite"

....ouais.

Une fois à l'intérieur... c'était... un peu bizarre. L'odeur de putréfaction était bien là... mais il y avait eu une métamorphose. Tout était propre soudainement... comme si... "Baskerville" n'avait jamais foutu les pieds ici. Plus une miette de poussière, pas un document, pas un seul meuble mal placé. Tout était... impeccable... Sauf... la porte des toilettes... qui étaien déjà allumées.

Honnêtement, je savais pas à quoi m'attendre en poussant la porte. J'y avais pas tellement réfléchi, avant de le faire.

".....What.... What the FUCK... What is THIS...? Oh dear... god....."

Je tombai à genou. Si il y avait eu un cadavre, il était plus là. Du moins pas entièrement. Mais... du sang... sur les murs... partout.

Splatter... after splatter... after splatter....

Sur les murs, sur les rideaux, sur le plafond, sur les toilettes, dans la baignoire... oh mon dieu la baignore... Elles étaient fines. Géométrique. Des trainées en courbe parfaite. Sans que ça coule. Du bon travail. Comme un chirurgien. Mais il aurait fallu... pas un... ou même trente coup de couteau... C'était plus du meurtre... c'était de la boucherie. Deux paire de menottes, tachées de sang noirci sur la barre du rideau...

Et finalement... quand on en a eu marre... une balle dans la tête... et pas n'importe quelle balle... le genre qui fait boom une fois rentrée dans le crâne. Le genre qui décore entièrement le mur du fond.

Mais... ça s'arrête pas là... l'odeur... le spectacle... tout ça c'était... rien... à côté des lettres rouges vite faites... paniquées... grossières... Dessinées avec le sang d'une victime torturée puis abattue d'un seul coups... Quel genre de dégénéré aurait pu faire ça... Quel... animal aurait...

YOU ARE DEAD YOU ARE DEAD YOU ARE DEAD
PLEASE BE DEAD PLEASE BE DEAD PLEASE BE DEAD
NO NO NO NO NO NO NO NO NO NO
DIE DIE DIE DIE DIE DIE
I AM NOT SCARED
I AM THE HOUND



And then my slow little brain started to realize it.
Realize just how truly badly I had fucked up.
But this wasn't over. It couldn't be over.

***

"Tu sais, j'pense pas que te cacher sur le toit de ton immeuble va vraiment te rendre service, mais ça c'est moi..."

Au point où j'en étais, la surprise que j'aurais du avoir en entendant la voix de la fille sur le toit s'avèrait être... pas tellement une surprise. J'étais en boule dans le coin de la cloture qui empêchait que les gens tombent - où se jettent - du haut de la bâtisse. Parce que bon, si on veut mourir, y faut quand même que ce soit à leur terme. Des gens qui meurent quand ils veulent? Anarchie absolue!

Un petit rire, c'est tout ce que j'avais l'énergie d'articuler.

La voix s'approchait, mais j'entendais personne marcher. Cette fille... elle était... elle est - si Dieu veut - vraiment douée.

"Atkins. John Atkins. J'imagine que tu as... vue par toi même ce qu'il en reste."

"...Mm."

J'ai déjà été plus loquace que cette fois là. Que ça soit dit.

"...Il est mort," me dit-elle, "personne n'était là pour lui."

Il y avait du réconfort dans ses mots. J'veux dire, j'étais sur le toit en train de regarder dans le vide depuis plus d'une heure, mais... sa façon de parler... le regret, la tristesse. Ça avait quelque chose de profondément... humain. Et l'humain, j'en étais en sérieux déficit depuis un bon moment on dirait. Je lui réponds, cette fois. Ma voix est faible, sans énergie.

"...Pourquoi...? Pourquoi moi? Pourquoi tout ça...? Y a une logique? Parce que... je cherche, je cherche. Mais je trouve pas. Ça a aucun sens... qu'est-ce qu'ils me veulent? Qu'est-ce qu'ils me veulent tous!? Merde!"

Elle s'assoit, son dos contre le mien.

"J'ai... pas de réponses pour toi. Mais j'peux te dire ce qu'on m'a dit avant. This world, it's not natural. It's manmade. It's designed. Designed to break every single good thing in you that you can still call good. Designed to force you to let go."

"...And if I don't want to let go?"

"It tries to break you."

Je reste en silence. Elle m'aurait dit un truc comme ça quelques chose auparavant, je lui aurait dit d'aller se faire foutre. Mais... pas aujourd'hui. Aujourd'hui c'était différent. J'avais vu des choses... Fait des choses... On retourne pas en arrière après ça. On peut pas. On peut simplement pas.

J'inspire, elle soupire. Ma respiration irrégulière paraissait affolée à côté du calme de la sienne. Chao et sérénité. J'avais encore aucune idée de qui elle était, oupourquoi elle était là. Honnêtement, je m'en fichais. La française à 1 œil était un mystère, certes, mais pour le moment... elle était chaleur, tranquilité, paix. Et chaque souffle que je prenais était un peu plus lent que le précédent.

Elle attendait. Elle voulait une réponse à une question qu'elle n'avait pas posée. Tout ce que j'avais à faire, c'était réfléchir. Profondément, calmement.

Mon patron utilise ma formule pour tuer des innocents en grands nombre.
Je suis en colère.
Je suis désespèrée.
Je fait appel à un détective de l'État, ne sachant pas vers qui me tourner.
Je tombe sur un dégénéré encore pire que le précédent.

Qu'est-ce que je fais? Qu'est-ce que Elizabeth Hawthorne fait? Quel camps je prend? Je continue à suivre les directives du dérangé qui veut arrêter mon patron? Je laisse filer mon patron? Fait comme si jamais rien ne s'était passé? Non... Non... trop tard pour ça. J'étais trop impliquée. J'avais déjà un bras dans la gueule du loup...... Fuir? Je pouvais fuir. Je pouvais prendre un train. Aller loin. Mais alors je laissais ma formule derrière. Je laissais Nagano s'en sortir, créer je ne sais quoi avec mon poison. Mais si je restais... quelle chance j'avais de m'en sortir...?

Eh. Eheh. Mais qu'est-ce qu'on s'en foutait au fond. Y avait qu'une seule solution.

"I'm not going to let go."

Je ne la voyais pas, mais je pouvais deviner le sourire qui s'était dessiné sur son visage.

"Then we'll not let it break you. Bonne nuit Elizabeth. À bientôt."

Elle se relève, elle s'éloigne sans un son. Je me retourne pas. Je fixe toujours droit devant moi. Mais pas dans le vide cette fois. Je savais ce que j'avais à faire. C'était risqué, très risqué. Mais je m'en foutais. Éperdument. Pour tous les gamins morts par ma faute. Pour tout ceux qui sont encore en danger. Pour moi. Pour John Atkins.

They were gonna understand what it meant to cross me.
I am no hero. I am no devil. I'm hardly even a doctor.
But for them, I was going to be all these things.
I would stop them all if it was the last thing I ever did.

Et à peu de choses près... ça l'a été.
***
"Oh, Elizabeth, we haven't seen you in a long time, what's up?"

"Eh, not much. You know, conflict with the boss and all. Can't always agree, you know me."

"Oh then do you want to see him? That's a shame, you just missed him, he's off to his car."

"Oh shoot! I really need to see him now. Where does he park maybe I can catch up."

"Level 4, row 7, the big black one. Can't miss it!"

"You're a dear!"

Et une imbécile. La secrétaire du professeur devait être le pire juge de caractère de l'histoire. Elle était complètement aveugle à toute sorte de conflits, et était persuadée que tout le monde qui travaillait dans l'hôpital était un ange. Toujours souriante, toujours heureuse. Je sais pas ce qu'elle prenait, mais j'en voulais.

Après une semaine de réflexion et d'observation, et avec des coups de main de Lukas, j'avais réalisé une poignée de choses. Les heures de Nagano ne correspondaient pas au travail et au congé qu'il avait l'air de prendre. Un solide tiers de ses heures étaient, pour ainsi dire, impossibles à retracer. En plus de ça, personne ne voyait jamais le professeur quitter les lieux, si ce n'était sa secrétaire. Il prenait son propre ascensceur, évitait tout le monde, et partait comme un voleur. Un petit niveau de paranoïa, signe d'un homme qui ne veut ni qu'on sache qu'il parte, ni où il allait.

Considérant les derniers évènements, on est arrivé à la conclusion suivante. Nagano conduit une partie de sa recherche en secret, dans un laboratoire isolé, et il ne voulait surtout pas que quiconque sache où il était. Mais maintenant, grace à sa cruche de secrétaire, je savais ce qu'il conduisait. Information que j'ai vite pu communiquer à Lukas, pour qu'il place un traceur sur la voiture de l'éminent professeur.

Quoiqu'il ait fait ou compte faire avec CSD, j'allais le savoir très vite. Dès que la puce était en place, on s'est tous les deux précipité hors de l'hôpital, et retrouvés plus loin, dans un café. L'ambiance était morbide. En attendant qu'il me rejoigne, j'écoutais distraitement les autres conversations. Autre victime du "Sandman". Personne n'ose en parler. Retrouvé brutalement exécuté dans une ruelle. On voulait taire les rumeurs. Le "Sandman" est réel! Il n'existe pas! Même le détective m'avait parlé de lui. Des gens et des gosses assasinés par une arme chimique, un détective qui trucide un type dans sa salle de bain, un tueur en série dont on est même pas sûrs de l'existence. D'ailleurs, pas une seule nouvelle ou apparition du détective depuis une semaine. Pour le meilleur comme pour le pire.

Qu'est-ce qui clochait avec ce monde pourri, bordel?

Lukas me rejoint assez rapidement. Le traceur avait fonctionné. Nagano semblait se douter d'absolument rien, et notre intuition semblait s'avérer juste. Il s'était arrêté à des coordonées correspondant à une vieille base désaffectée, bien en retrait de la ville. C'était ça. C'était son laboratoire. C'est ça qu'on cherchait. Que je cherchais.

"What's the plan then?"

"I don't know yet. Let me think for a while."

J'ai menti. Je savais c'était quoi le plan. Je savais aussi quels genres de risques j'encourais en suivant le plan. Je pouvais pas me permettre de le laisser venir. Risquer ma vie c'était une chose. Risquer la sienne, c'en était une autre. Il fallait que je fasse ça seule. C'était ma seule option. Lukas semblait m'avoir cru, et on partit chacun de notre côté.

C'était la fin. C'était mon "Endgame". Le lendemain, tout serait règlé. J'suis allée au stand de tir. Il me fallait un peu de pratique.
***


Dernière édition par Elizabeth Hawthorne le Dim 28 Aoû - 13:26, édité 15 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Elizabeth Hawthorne Elizabeth Hawthorne EmptyLun 5 Aoû - 21:28

Fais ta fiche. Luv Yah.
Féminin

Elizabeth Hawthorne

Elizabeth Hawthorne
Mon histoire




[/i]


Dernière édition par Elizabeth Hawthorne le Mar 6 Jan - 14:14, édité 11 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Elizabeth Hawthorne Elizabeth Hawthorne EmptyLun 16 Sep - 2:22

Fais ta fiche. Luv Yah.
Féminin

Elizabeth Hawthorne

Elizabeth Hawthorne
(Je reviens à la vie, donnez moi juste un peu de temps pour réparer mes affaires <3. Sowwwy >>)

. . .
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Elizabeth Hawthorne Elizabeth Hawthorne EmptyMar 25 Avr - 2:54

Rien ne fera jamais entrave à la réussite de mon Projet.
Masculin

Dr.Oliver

Dr.Oliver
Spoiler:

TON HISTOIRE EST FINIE JE TE VALIDE. 8DDDDD
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Elizabeth Hawthorne Elizabeth Hawthorne Empty


Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas

Elizabeth Hawthorne

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Terra  :: Préambule :: Registre-