Il était revenu avec l’eau peu de temps après son départ. La viande encore rosée écumait dans la marmite de terre cuite, entourée des morceaux d’ognons. Les pommes, elles, c’étaient défaites, mais avait légué au début de ragout un fumet aigre sucré très appétissant. C’était quand même maigre comme ragout, juste comme ça, avec seulement les gros morceaux de viande et d’oignons.

Un doute me prit…Ces autres sacs là, près des oignons et de la farine, auraient-ils pu contenir d’autres légumes ? Priant, je fis de nouveau le court voyage jusqu'à son abri pour y découvrir, on sans joies, des carottes. Et elles étaient à la limite de ne plus être très bonnes en plus, alors c’était même mieux de les prendre, plutôt que de les gaspiller! J’en pris quelques-unes et les coupas en mirepoix, en quatre dans mes mains et le reste au-dessus de la marmite de fortune. L’écume légère devint rapidement plus orangée et le fumet le plus en plus agréable. J’avais faim ! Je n’avais pas mangé au matin lorsque le Docteur me força à entrer dans sa grosse machine…et ensuite j’avais attendu sur la grosse branche toute la journée, plus inquiète de voir quelqu’un que de manger.

Les carottes commençaient à s’attendrir, je pouvais désormais ajouter la farine. Le bouillon ambré s’éclaircit, devenant plus blanc, moins translucide. Le jeune homme revint peu de temps après, avec du bois. C’était définitivement quelqu’un de silencieux, pas même un bonjour en revenant ! Il c’était simplement assis pas trop loin du feu et là il me regardait. Je me suis concentrée pour finir sans me déranger de lui qui m’observait d’un air blasé. Ah oui, son nom! Je devrai le lui demander, peut-être en mangeant, ou après, qui sait s’il ne serait pas ceux qui croient que les repas doivent être prisent dans les plus lourds silences.


-Je crois que c’est prêt… Je regarde autour de moi avec l’idée de nous servir, mais malheureusement, je n’avais aucun bol dans mon sac. Lui en avait-il? « Y aurait-il des bols ou je ne sais quel plat…pour manger? » Lui demandais-je doucement, timidement en m’efforçant de croiser son regard. «Sinon il faudrait presque manger directement du chaudron…» commentais-je ensuite, futilement, parce que c’était une évidence, c’était seulement que le silence m’intimidait soudainement beaucoup.

Il avait trouvé des couverts et nous avions mangé. En silence.

Le lendemain, il me guida vers le village, ce qui ne m'a pas empêché de lui rendre visite par la suite. Nous ne parlions jamais beaucoup, mais son abri devient vite familié et réconfortant.