Sujet: Le loup déguisé en agneau Dim 4 Aoû - 16:39 | |
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Invité | Alexander - R.I.P. Il n’avait même pas eu le temps de froncer un sourcil que le décors avait déjà changé. Le laboratoire du Docteur et ses spécificités dont Alexander ne comprenait qu’à peine le dixième avaient laissé place à une singulière nature, qui bien différente de celle qu’il eu connu, restait familière. Oui, il se sentait enfin revenu chez soi. Il inspira alors une grande bouffée de cet air chaud et humide et ce mit à regarder aux alentours. Il lui fallait déjà reconnaître et identifier la faune et les comportements respectifs de chacune de ces créatures. Un travail qui allait demander beaucoup plus de temps qu’il n’y parait. Cela dit, au vu des similitudes de certaines espèces, il était presque certain de pouvoir reconnaître et chasser le gibier potentiel. Ici il n’était plus l’inquisiteur et il ne le serait sans doute plus jamais. Le jeune homme avait suffisamment fréquenté le Docteur pour savoir que ce dernier emporterait son secret dans la mort. Ce n’était certainement pas de son vivant qu’il pourrait voir la garde de fer poser ses bottines sur ce sol et franchement, il n’avait aucun avis sur la question. Que les humains s'entre-tuent sur Terre ou ailleurs, c’était relativement peu important, sur ce même sol vivaient vingt personnes et le Docteur en enverrai suffisamment assez à l’avenir pour que cette vaste blague ne se termine jamais. D’ailleurs, les autres ne tarderaient certainement pas à le retrouver, aucunement besoin de se mettre en route dans une direction qui pourrait s’avérer être la mauvaise. Après tout, rien ne pressait et il lui était primordial de savoir où exactement s’étaient rassemblés les pionniers et d’en apprendre davantage sur leur organisation ainsi que les moyens en leur disposition. Si ces gens ont réussi à survivre aussi longtemps, la tache risquerait de se révéler bien plus ardue qu’elle ne l’aurait paru. Le Soleil étant encore loin d’être au zénith, il s’allongea sur l’herbe, les bras grand ouverts et ferma les yeux. Dès lors, chaque son, chaque vibration lui apparaissaient d’une clarté telle qu’il se sentait être devenu une partie intégrante de la nature. De ce fait, tout en jouissant de cet état introspectif il en apprenait davantage sur cet environnement nouveau qui était désormais son terrain de jeu. |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Lun 5 Aoû - 9:55 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Des chaleurs suffocantes et sèches, puis humides, jusqu’aux nuits de pluie glacée, l’été s'eut incrustée de force, violant la terre d’ondée et fracassant les côtes avec une brutalité grise et houleuse. La chaleur et l’humidité avaient apporté la faiblesse aux êtres, attaquant férocement et n’épargnant personne. Il y eut plusieurs victimes, bienheureusement, aucun morts, seulement beaucoup de gens faibles, s’épuisant rapidement et qui en profitèrent pour rester inactifs. Autrement, nous n’eûmes pas beaucoup de nouvelles des quelques ermites solitaires qui polluaient les bois environnants, sans doute ceux-là aussi préféraient rester bien au frais, quelque part en attendant les temps cléments, mais comme la plupart des villageois, ils n’osaient sans doute pas sortir dès lors que la canicule donnait place à l’orage torrentiel. Ou bien ils étaient morts. Face à cette éternelle possibilité, je devenais de plus en plus insensible, embrassant en mon for intérieur la réalité que leur attitude n’était pas du tout prolifique et que leurs morts n’étaient donc pas un souci duquel j’avais à m’encombrer. Il y avait tant à faire, si peu de gens, si peu de gens compétents , quelques personnes motivées, toutefois au moins .Lors des semaines précédentes, j’avais moi-même souffert de malaises provoqués par la température changeante, l’on m’a conseillé de me reposer, évidemment, je n’avais pas pu me résigner à écouter ces conseils, aussi sensés fussent-ils, sans doute, je crois, parce qu’ils m’eurent été donnés par le pâle docteur qui me révulsait tant.
Forêts fiévreuses, marais suintant, l’humidité était insupportable, on avait, par certains jours l’impression de nager sur place, ironiquement, la baie était toujours très rafraichissante. J’aurais dû écouter Gavin, j’aurais vraiment, sincèrement du l’écouter, toutefois pas parce que j’aurais eu besoin de repos, seulement parce que la nature était dotée d’un douteux sens de l’humour et qu’elle m’avait joué un bien vilain tour : dans les marais, alors que je ramassais des champignons avec Félicie, un monstre volant : ces vipères ailées craintes depuis l’automne dernier - depuis que l’une d’elles avaient justement piqué ma compagne actuelle - était soudain apparu du nulle part. Félicie avait paniqué et la bête n’eut pas aimé se prendre l’une des gifles lancées à tâtons par cette dernière, ainsi elle s’est vengée sur moi, sur mon épaule gauche, pour être plus précise. Ces sales bêtes apparaissent rarement aussi tôt dans la saison, mais au final, se fut sans doute une bonne chose : j’allais m’être remise avant même l’automne - et la chaleur, bien qu’elle me mise bien inconfortable, m’aida sensiblement à évacuer le poison. Le temps que Félicie me raccompagne jusqu’au village, j’étais délirante, fiévreuse, j’avais mal. Bref, j’ai passé un bien mauvais moment en compagnie de mon docteur préféré . Après une semaine j’étais apte à me lever et faire quelques pas, après deux, je prévoyais déjà reprendre mes activités, mais force du me faire concéder que je n’aurais sans doute pas la force de confronter le moindre obstacle, alors une autre longue semaine passa avant que je recommence enfin à exécuter mes tâches routinières, mais, rapidement fatiguée, je passais tout de même beaucoup plus de temps au village à exécuter des tâches moins physiquement exigeantes que celles que je faisais avant cette rencontre inopportune.
Cinq semaines après cet évènement indu, je semblais en parfaite santé si ce n’était de mon épaule qui était parfois douloureuse. Au matin, je m’étais levée plutôt tard, il devait être autour de 8h ou 9h, vu la position du soleil. Je m’étais assise avec les autres filles déjà levées, échangeant avec elles quelques banalités, j'étais encore un peu étourdie de mon éveil lorsque le mince fil de lumière déchira le ciel. Mes compagnes s’en émerveillaient, souriant bêtement, ne daignant toutefois pas se lever. Paupières papillonnantes, j’attendais une réaction, un commentaire, mais ne reçus que des regards interrogateurs et des sourires . . . Je m’étais donc levée, avais murmuré que j’allais m’occuper de notre nouvel arrivant, légèrement préoccupée par le manque d’implication et de réaction de mes consœurs.
Je réduis à environs une heure et demie le temps du parcours vers l’énorme champ, ce en alternant être la marche rapide et la course, soucieuse de ne pas laisser à mon inconnu le temps suffisant pour se perdre. Inévitablement, lorsqu’enfin je fus sur place, il n’y avait eut personne en vue. Soupire. Soupire. Évidemment, ils ne partent jamais dans la bonne direction, ces gens. . . Évidemment, personne n’avait encore pris la peine d’installer un panneau avec des directives . . .
Soit, je me faufile entre les hautes herbes, enjambant les morceaux de bois et les tiges qui auraient pu blesser mes jambes nues, évitant aussi les nombreux nids d’eau camouflés sous le tapis végétal, avançant lentement, observant mes environs : une chose m’eut bien rapidement perturbée : de près ou de loin, il ne semblait pas y avoir de sentier, pas la moindre piste laissée par ce nouvel habitant alors qu’il se serait frayé un chemin dans la verdure. Cet élément bien enregistré, je n'eus pas tardé de remarquer un espace troué entre les hautes herbes. J’écoute, mais n’entend rien, j’observe, mais le paysage reste stable. La possibilité qu’il puisse s’agir d’une panthère rose ou d’un cougar à grandes pattes flotte à la surface de ma cognition, mais je la repousse, l’enterrant sous l’évidence qu’il devait obligatoirement y avoir quelqu’un et que cet individu n’avait pas quitté le champ de pierres. Je me glisse, avançant lentement sur la pointe des pieds - Quelques parts entre trois pas silencieux, une main s’était instinctivement faufilée vers la jarretière de fortune, libérant de son fourreau de cuir, un petite couteau de chasse. Non pas qu’un simple couteau puisse vraiment venir à bout d’un cougar à grandes pattes... Mais les habitudes sont ce qu’elles sont. - Un pas, deux pas, puis une pause le temps de contourner l’entrée d’un minuscule terrier, quatre pas, six, dix. Étirant le cou, une silhouette masculine se dessine soudain au sol. Je sens mes sourcils se hausser et un soupire s’évader. Ces gens, ces gens. Il a les yeux fermés, il ne semble toutefois pas dormir. C'est à quelques mètres de lui je m’immobilise d'abord, j’aurais peine à croire qu’il puisse être insouciant au point de ne pas prêter attention aux mouvements autour de lui, ainsi je conclut qu’il m’ignore, aussi je me permets d’avancer d’avantage, envahissant jusqu’à l’espace aplati.
Je peux bien passer toute mon avant-midi penchée près de lui à attendre qui daigne accepter mon existence, ce n’est pas un problème. Hrrr oui, y’a beaucoup de blabla parce que j’aime résumer ce qui se passe entre deux rps et que mon dernier rp avec Lena se déroule à la mi- printemps.
Dernière édition par Lena M. Oliver le Lun 13 Jan - 21:23, édité 2 fois |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Lun 5 Aoû - 11:45 | |
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Invité | Alexander - R.I.P. Et puis, un nouveau son brisa toute cette harmonie. Certains oiseaux s’étaient envolés, les petits rongeurs s’en étaient retournés dans leurs terriers et seul les insectes les plus petits continuaient leur valse. Il s’agissait sans aucun doute d’un bipède et le poids correspondait bien à celui qu’un être humain pourrait avoir. Et l’odeur, bien qu’il ne connaissait rien de ce monde, il était quasiment certain qu’aucun animal ne pourrait posséder une telle odeur. Elle n’était pas suffisamment forte. Et puis, les pas devenaient de moins en moins audibles, comme si l’individu avait voulu se faire plus discret, furtif. Un danger imminent ? Il n’y avait aucune odeur forte, caractéristique de la plupart des prédateurs qu’il avait connu sur l’ancien monde, ni même de bruit signalant la présence d’une telle créature. Une autre possibilité serait qu’on l’ai prit pour une bête dangereuse, une pensée qui ne pouvait l’amuser en sachant qu’il était en quelque sorte, une bête dangereuse. Mais voila désormais que tout redevenait beaucoup plus perceptible et que l’individu semblait se rapprocher de plus en plus de sa position. Puis, il semblait avoir fait une courte pause, peut-être pour constater qu’il s’agissait bel et bien d’un être humain. Finalement, l’individu s’était approché suffisamment près pour qu’Alexander puisse presque entendre sa respiration. Malgré tout, il n’avait pas ouvert le dialogue. Certainement attendait-il que le jeune homme réagisse à sa présence. Qu’à cela ne tienne, il pourrait encore l’observer allongé ainsi encore un peu, l’ancien inquisiteur était bien décidé à le faire attendre. Progressivement, il recommençait à entendre les petits animaux se déplacer et tout reprit de plus belle. Tout, à la seule différence que l’inconnu lui faisait bien trop d’ombre, ne lui permettant de ne percevoir qu’une partie trop peu suffisante des rayons du Soleil. Pas grave, il attendrait que l’astre soit au zénith, lui laissant assez de temps pour appréhender grossièrement le comportement de la faune locale et surtout, il pourrait encore apprécier encore un peu ce moment de calme et de sérénité. Quand enfin il ouvrit les yeux, il n’eut le droit qu’à un blanc éclatant et douloureux, lui forçant à refermer ses yeux, puis les rouvrir, jusqu’à qu’il puisse enfin se raccommoder à la luminosité ambiante. Alors, il posa son regard sur l’inconnu. Et là, là il s’imaginait lui bondir dessus comme un fauve, lui agripper sauvagement le cou de ses deux mains et lui comprimer la carotide par la force de ses pouces. Il s’imaginait regarder lentement la vie quitter le corps de sa victime au travers de ses yeux bleu-vert. Il s’imaginait mouiller ces cheveux châtains de sa sueur, conséquence de l’effort qu’il fournirait en l’étranglant. Il s’agissait là du genre de pensées positives qui ne pouvaient que le mettre de bonne humeur. |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Mer 7 Aoû - 0:08 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Les minutes s’enfuirent péniblement, chaque moment semblait plus long que le suivant, mais dès que l’envie d’engager la conversation devenait trop forte, un regard en arrière me murmurait que tant qu’à avoir déjà autant patienté, mieux valait attendre encore, juste par principe. Le soleil encore jeune tapait fort, la chaleur étouffait et l’humidité noyait tout confort. Je hais l’hiver, je hais l’été. Le printemps et l’automne, ça passe.
Mon épaule me faisait un peu mal ; bien que la piqure d’origine ait disparu, une galle encore fraiche dérangeait là où la chair avait enflée et fissurée, c’était un peu violacé aussi, comme si j’avais pris un bon coup ou que je fusse mal tombée, nous avions heureusement déjà vu le phénomène sur la seule autre victime et savions que la peau allait totalement se rétablir sous peu. Ce qui me dérangeait surtout était que c’était visible sous les bretelles de mes robes blanches, ce n’était pas que c’était inesthétique qui me dérangeais, - parce qu’avouons-le, ce n’était pas très joli à regarder - c’était surtout que tous les gens qui avaient eu vent de mon malheureux incident, c’est-à-dire tout le village, – c’est-à-dire 98% de la populace – passaient leur temps à s’attendrir à la vue de ma blessure et à me passer des petits commentaires gentils en me disant de me ménager. Malgré ma haine pour cette compassion, pas question d’échanger mes robes d’été pour quelque chose de plus couvert, pas en cette température, oh que non. J’en venais secrètement à souhaiter qu’une autre personne se fasse piquer, qu’on se préoccupe plutôt de cette pauvre âme que de ma personne. Quelqu’un de pas trop utile pour ne pas nuire au roulement du village… Quelqu’un comme Ashton : de rester couché à ne rien faire, à s’apitoyer sur lui-même ne le sortirait pas trop de sa routine si ce n’est qu’il aurait, pour une fois, une bonne raison ; autrement, dans cette possibilité hypothétique, il aurait à rester avec notre charmant docteur. . . J’aurais ma maison pour moi toute seule. O que ce serait bon. J’avais eu amplement le temps de détailler ce nouveau venu avant de m’égarer dans mes médires aux propos de mon colocataire, sans doute moins longtemps que ce qui s’en fut suivis, évidemment, car le temps s’écoule toujours drôlement plus rapidement en souhaitant des malheurs aux autres, soit, j’avais déjà mémorisé son visage paisible et évaluer sa hauteur approximative. J’attendais sagement, la nuque exposée au soleil depuis que ma chevelure s’était glissée le long de mon épaule, qu’il admette ma présence, soupirant faiblement entre deux visions désobligeantes évoquant mes concitoyens.
J’ajustai brusquement ma posture lorsque ses paupières s’ouvrirent enfin sur deux iris azurés aux pupilles vacillantes, elles passèrent d’abord au travers de mon image avant d’enfin vraiment me saisir, profondes et expressives, encore en plein ajustement alors qu’elles me transperçaient. Je sentis mon propre regard se durcir alors que je lisais et défiais son attaque visuelle, évaluent aussi les nouveaux éléments qui s’ajoutaient à son visage, guettant tout mouvement éventuel. Je fus moyennent étonnée de constater que ma main avait instinctivement resserré le couteau que je tenais jusqu’alors mollement, encore plus quand, plus spontanément encore, mes lèvres s’étaient étirées en un sourire.
Dernière édition par Lena M. Oliver le Lun 13 Jan - 21:29, édité 3 fois |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Mer 7 Aoû - 2:15 | |
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Invité | Alexander - R.I.P. Toujours allongé au sol, Alexander ne portait plus vraiment attention à l’environnement, bien qu’il ne connaissait pratiquement rien de la faune locale, le jeune homme restait persuadé qu’aucun prédateur ne viendrait les déranger. Après tout, son hôte n’avait même pas pris la peine de le déranger et ne montrait aucun signe d’une personne pressée. Non, la jeune femme serait maintenant le principal sujet de son attention. Dès lors, il croisa ses bras d’un geste si lent qu’on eu cru que la scène avait durée des heures. Son regard bleu s’était déjà longuement attardé sur son visage, il était désormais intrigué par cette étonnante cicatrice laissée à découvert sur l’épaule de cette fille. Il avait vu plus élégant. Cela dit, quel genre de créature avait pu laisser une telle marque ? Ce genre de mutilation étaient-elles courantes en ces lieux ? Bien que légèrement curieux, il ne lui poserait pas la question. Sur la vingtaine de pionniers il y en aurait au moins un pour lui raconter l’anecdote sans même qu’il ne le demande vraiment. Et puis, il avait bien mieux à faire pour le moment. Il descendais maintenant plus bas, remarquant alors que la jeune femme tenait fermement son couteau. Pourquoi ? Aurait-il vraiment surestimé ses capacités d’observations, étaient-ils à la merci d’un prédateur ? Non, évidemment, il en était la raison. Il remonta alors de nouveau au niveau du visage, pour constater que celui-ci était désormais affublé d’un sourire qu’il ne manqua pas de rendre à son tour. À tout moment, il pouvait décider d’orienter la tournure des événements. Il savait désormais, au moins, où se trouvait grossièrement la provenance de cette inconnue. Alors, il pouvait simplement s’en aller. Ou alors, il pouvait tout aussi bien se risquer à s’attaquer à elle, au péril de sa propre vie. Mais il pouvait aussi satisfaire sa curiosité, qu’est-ce qu’il le lui en empêcherait ? Et surtout, pourquoi s’en priver ? Il en était persuadé, il ne pouvait pas passer à coté de tout renseignement, de toute indication et de cette intrigante rencontre. Il devait continuer, ne serait-ce que pour sa propre survie. Et puis, il n’était pas pressé. Tôt ou tard, ses mains se retrouveraient à nouveau baignées de sang. Il lui fallait juste le mériter. |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Sam 17 Aoû - 4:07 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Mes yeux, comme animés d’une volonté propre, s’étendaient sur chacun de ses mouvements, crépitaient, consumant chaque impulsion qui animait mon interlocuteur. Il était calme, il bougeait lentement, sans doute par bonne foi et lentement mes épaules se détendirent ; je voyais, je sentais qu’il n’était pas comme les autres au village. Pas nécessairement malintentionné, ou peut-être que si, mais en tout cas pas candide comme tous ces autres avec lesquels j’ai été enfermée dans cette liberté nouvelle. je n’avais pas l’impression d’être devant un danger immédiat, ainsi je me permis de desserrer la mâchoire et de détendre un minimum ma vigilance, néanmoins je fis bien attention à ne pas desserrer ma poigne de sur ma lame, ne serait-ce que pour symboliser que ma garde n’était et ne sera jamais totalement baisée. . . À vrai dire, ce fait s’applique à toute personne prenant part à ce projet, seulement le besoin de le communiquer autrement que verbalement m’était inédit.
Notre inaction s’allongeant en longues minutes silencieuses, quelques espèces reprenaient leurs activités : le gazouillement lointain d’oiseaux, les frottements des longues herbes au passage d’un coureur des champs, le chant de quelques grillons indigènes. Je crois que c’est un bon signal nous informant qu’il serait peut-être temps de bouger un peu.
Il avait croisé les bras : résultat d’un très lent mouvement. Ses mains étaient vides, sa posture inoffensive, alors que moi j’étais armée et présentement en position de force. C’était une impression étrange que celle de devoir se sentir comme dans un combat. Je me surprenais en pensant « j’ai présentement l’avantage ». Certaines personnes gagnent facilement ma confiance ; a aucun moment je ne me suis vraiment méfiée de Félicie ou de Mia, ni d’Ashton parce que je le connaissais avant le début de projet, ni même de Gavin malgré mon aversion envers sa personne, parce que l’énergie qu’il dégageait était calme et chaleureuse. Inversement, des gens comme Erik ou Damon m’eurent d’abord inquiétée, mais davantage à cause de leur comportement asocial et de leur manque d’habilité à s’intégrer aux autres – d'ailleurs, cet idiot d’Erik s’obstine à faire partie de l’infime minorité préférant vivre en solitaire dans les bois et nous n'avons pas de nouvelles de lui depuis quelques semaines. - ainsi je les eus gardés à l’œil, mais jamais en ayant cette étrange impression de mener un combat quelconque. Ces quelques minutes de lutte visuelle en devinrent d’autant plus singulières et inquiétantes. Intrigantes. Mon sourire se fana graduellement, lentement, se muant en une expression nuancée entre la neutralité et la perplexité passive.
Un cri, horrible, grotesque, ressemblant presque au cri déchirant qu’un homme au bord du désespoir aurait pu pousser retenti au loin, venant la forêt de la falaise. Je sursaute d’abord, mais avant même d’avoir le réflexe de me detourner de l'inconnu, l’évidence qu’il ne s’agissait que du cri d’un hurlevent s’impose dans mon esprit : ces oiseaux communs, petits et frêles en apparence qui ont l’habitude de hurler ainsi autour de midi. Ils ne sont pas tellement nombreux, mais les quelques spécimens et leurs cris saugrenus ont été suffisamment agressants pour que nous baptisions une région entière de l’ile, là où ils sont le plus prolifique, en allusion à leur présence, avec une référence littéraire quelconque sortie de la mémoire d’Ashton. Soit. «Are you waiting for me to leave or something? Because if you want to be of those who just go wander alone in the wild, tell it now so we won't go looking for you once you drop dead.» Mon antipathie envers mes camarades solitaires me remonte dans la gorge alors que j’articule cette salutation, la rendant plus directe encore que je l’anticipais.
Pardon pour le retard, j’espère que ça te convient. <3- traductions:
- Attendez-vous mon départ ou bien quoi ? Car si vous compter être de ceux partent errer tout seul dans la nature, dites-le toute suite qu’on ne vous cherche pas lorsque vous serrez mort quelque part.
Dernière édition par Lena M. Oliver le Lun 13 Jan - 20:23, édité 1 fois |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Dim 18 Aoû - 2:52 | |
| Invité
Invité | Alexander - R.I.P. Le hurlement qui venait de retentir avait eu raison du sourire du jeune homme. En premier lieu perplexe, il supposa rapidement que cela n’avait pas vraiment d’importance dès lors que son hôte s’était mise à prendre parole sans même y accorder un bref coup d’oeil. Elle lui demanda alors si il comptait se la jouer en solitaire, comme d’autres. Il s’agissait d’une information importante. Ces personnes étaient des cibles de choix. Alexander ne pu cependant pas s’empêcher de lâcher un léger ricanement. Évidemment, pourquoi avaient-ils pris la peine de faire le voyage jusqu’ici pour vivre en ermites ? L’ancien monde n’avait-il pas également son lot de coins perdus ? Bien que l’idée de se débarrasser des marginaux semblait séduisante, il fallait garder en tête que si ces individus avaient réussi à survivre seul suffisamment longtemps, ils ne seraient pas dépourvus de ressources. Alors il se sentait un peu con. À l’heure actuelle, il n’avait quasiment aucunes connaissances, aucunes habitudes, pas d’expérience. Il n’était pas assez inconscient et bien trop prudent pour ne devoir sa survie qu’à ses facultés de traqueur et sa vieille expérience de survie en solitaire dans l’ancien monde. Le jeune homme redressa alors la partie supérieure de son corps tout en dégageant ses bras, replia ses jambes et s’en servi d’appuis pour se lever. Pas vraiment pressé, il prit même la peine de s’étirer un peu, jetant quelques regards à droite et à gauche. Il lui tardait d’explorer ce monde en fredonnant les airs guerriers du régime de fer. Sa seule déception aura été de ne pas avoir pu emmener son uniforme, il adorait son uniforme, surtout ses bottines noir aux semelles argentées qui produisaient ce son de sabot particulier si joli et craint. Alexander se focalisa de nouveau sur la jeune femme. Elle ne lui avait même pas encore donnée son nom. À en juger par ce qu’elle avait dit et la mimique qui avait suivit, cette personne n’avait pas l’air d’apprécier les initiatives solitaires de certains. Était-elle autant investit que cela dans ce projet ? Peut-être même qu’il s’agissait là du pilier du groupe. Après tout, n'était-elle pas venue le chercher ? La personne à abattre. Qu’à cela ne tienne, il lui tendit sa main et lâcha un sobre “Alexander”. Il souriait de nouveau. |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau Jeu 29 Aoû - 12:02 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Pas pressé, il avait fini par lentement se redresser. Malgré son manque d’émoi manifeste face aux dangers omniprésent, je n’avais pas manqué de voir son expression changer lorsque le cri du hurlevent avait retenti, mais il passa, tout comme moi, rapidement outre. Ce cri glaçait encore le sang de certains pionniers plus anciens ; il n’était pas rare de voir des vagues de sursauts dans la foule, au village, malgré l’ubiquité constante de cet élément sonore. . . Ce n’était tout simplement pas un cri auquel on s’habituait facilement.
Son manque de réaction face à cette première rencontre avec cet élément singulier n’était pas tant dérangeant que le moment de réflexion qui avait suivi mes paroles, juste avant qu’il daigne enfin se lever. Je m’étais prise à me demander à quoi il pouvait bien penser, ayant presque un haut-le-cœur de dégout en me disant qu’il débattait peut-être entre rejoindre la communauté ou bel et bien partir en solitaire. Cette première pensée s’était bien vite dissipée, toutefois, parce que pour une vague raison, je n’avais pas l’impression que sa réflexion nageait dans ces eaux-là, bien que je n’aurais nullement pu dire pourquoi j’avais cette impression et à quoi il pouvait alors bien penser. Malgré qu’à mon sens, il ne pouvait théoriquement pas y avoir pire que de songer partir en solitaire dans ce monde inconnu et dangereux, j’étais soudain prise d’un bien vilain sentiment, quelque chose comme une mauvaise impression qui me prenait au ventre et qui ponctuellement figeait mon souffle directement dans ma gorge. Soudain, un nouvel hurlement très similaire au premier fit vibrer le champ de pierres, à nouveau prise dans ma vigilance face au nouveau venu, le cri m’avait encore tiré un petit sursaut. Deux fois de suite. . . c’était inhabituel pour moi. Lorsqu’un troisième cri résonna, un peu plus tard, par contre, je n’avais pas du tout réagi, j’avais cependant eu l’envie urgente de mandater quelqu’un afin d’éradiquer de notre territoire cette espèce indigène dérangeante.
J’avais fixé d’un œil incertain sa main tendue, un spasme traversant ma lèvre supérieure et le côté de mon nez alors que je levais à mon tour ma main. Alexander, soit. « Lena. » Articulais-je à mon tour lorsque nos mains se rencontraient enfin. Le fait de devoir donner son nom lorsqu’un autre le faisait d’abord était encore un phénomène social un peu lointain à ma conception, bien que le réflexe se faisait de plus en plus automatique depuis que Félicie me grondait chaque fois que j’omettais de le faire.
Je n’avais étrangement pas envie de lui faire dos malgré que je trouve le moment idéal pour entreprendre la route vers le village et après un moment de complète immobilité qui m’arracha un nouveau petit sourire, je me résignai finalement à le faire, mais pas sans rester bien à l’affut des mouvements avoisinant. Je crois que ça conclut le topic. |
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Sujet: Re: Le loup déguisé en agneau | |
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| | | Le loup déguisé en agneau | |
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