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Il y a une passion pour la chasse qui est profondément implantée dans le cœur de l’homme

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MessageSujet: Il y a une passion pour la chasse qui est profondément implantée dans le cœur de l’homme Il y a une passion pour la chasse qui est profondément implantée dans le cœur de l’homme EmptySam 23 Mai - 12:39

Eye Of The Tiger
Masculin

Théodore Lefaucheux

Théodore Lefaucheux


» début du rp : La maisonnette d’Émilie-Anne Larose «



Après avoir marché de longues minutes, mes pensées perdues ailleurs sans qu'elles ne me rendent de compte, concentré uniquement sur mon souffle, mes pieds, mon allure, le mur sombre de la forêt rocheuse emplit mon panorama. Au devant, Pavel s'enfonça dans les premiers bosquets et je me forçai à accélérer. Pas question de le perdre maintenant, je n'avais même pas les bases de la traque ! Une fois distancé, je risquais fort d'être incapable de le retrouver.

Passé la lisière, je fus étonné du changement d'atmosphère. Le soleil approchait lentement de son zénith, la marche m'avait donné chaud et je transpirais. L'air soudainement frais que prodiguait le feuillage déjà épais me surprit agréablement. Pavel s'était arrêté et observait l'environnement alentours. Il semblait plus à l'aise maintenant, comme s'il était revenu dans son état naturel. Je ne pus m'empêcher de voir en lui un ours. Ses manières un peu brusques, son caractère indéniablement solitaire tendait à le rapprocher de cet animal qu'avait su apprivoiser Émilie-Anne. Un mouvement de sa part me recentra. Il pointait pour moi quelque chose dans les buissons. Mais j'eus beau écarquiller les yeux, je ne distinguais rien. Tout semblait calme et, hormis le vent dans les branches supérieures, rien ne bougeait. En dehors des bruits de la forêt, je n'entendais rien non plus. Il me fit signe de le rejoindre, toujours sans prononcer un mot. Était-ce dû à une possible barrière de langue ? Ou bien au simple fait qu'il était désormais en chasse et que seul le doux bruissement de ses pas devaient se faire entendre ? N'osant pas demander, je pris le parti de faire de même.
A deux mètres de lui, il me montra une branche cassée où trônaient quelques poils bruns. Certaines extrémités du buisson paraissaient avoir été grignotées. Il pressa l'éclat de bois et frotta ses doigts l'un contre l'autre. Je fis de même. La sève était sèche, l'animal devait être passé depuis longtemps. Inconsciemment, j'assimilais ma première leçon : observer.

Et c'est ce que je m'efforçai de faire pour l'entièreté de cette journée. Malgré le fait que la vue soit le sens le plus utilisé par l'homme, je me rendis compte rapidement qu'on ne savait pas regarder. On se contentait de survoler les choses, pensant avoir compris au premier coup d’œil l'essentiel. On ne pouvait être plus dans le faux. Si l'impression d'ensemble nous donnait une impression de calme, les détails contredisaient cette pensée. Il se passait énormément de choses dans un paysage calme ! Et pas seulement dans le temps présent. Le passé avait été mouvementé et toutes sortes de traces étaient encore là pour en témoigner, prédisant ainsi l'avenir.

Et si observer requérait un meilleur usage de ses yeux, il fallait y ajouter les autres sens. Ce fut ma deuxième leçon : la vue est trompeuse. Seule, elle ne donnait qu'un point de vue de l'histoire. Il fallait l'allier aux autres pour avoir un aperçu plus juste. On appliquait ses règles inconsciemment lorsqu'on mangeait. Rien n'est pire que de manger son plat favori le nez bouché ! Rien n'a plus la même saveur, parce que goût et odeur sont importantes en duo pour l'établir. Malheureusement, on dissociait cette importance dans beaucoup trop de domaines. J'allais devoir réapprendre à m'en servir. Guetter les traces mais aussi les odeurs, les sons. Me laisser guider par ces sens, parfois moins trompeurs.

A partir de là, je m'efforçai de reproduire le comportement de Pavel. A chaque arrêt, il me fallait voir, ou plutôt regarder, entendre, ou plutôt écouter, sentir, ou plutôt flairer. Et peu importait qu'on ne parle pas la même langue ou si peu. Les gestes étaient tout ce dont il avait besoin pour m'indiquer ce que je ne percevais pas.

A la fin de cette journée, éprouvante tant physiquement que mentalement, j'appris enfin ma troisième leçon : on ne tue pas à chaque chasse. L'acte de tuer n'était en réalité que le possible point final d'une très longue phrase qui finissait le plus souvent en suspensions. C'était tout ce qui se passait avant qui était important.
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