Sujet: Une arrivée ni triomphale, ni catastrophique Sam 14 Juin - 7:07 | |
| Invité
Invité | ...Dans l'épisode précédentL’homme eut soudain l’air d’avoir étrangement envie d’étrangler Ethel. Il pouvait toujours essayer, ceci dit, mais elle savait bien se défendre même si elle préfèrerait de loin ne pas le montrer. Il eut l’air de réfléchir à la vitesse de l’éclair puis décréta, en anglais avec un accent que Ethel n’arrivait pas à décrypter, qu’ils se dirigeraient vers la vallée. La jeune femme n'eut pas le temps d'ouvrir sa bouche en une heure ou deux ou bien...Trois… Il parlait vite et le temps passait aussi vite. En tous cas, elle était bien heureuse de ne pas à avoir ouvrir la bouche elle-même, qu'aurait-elle pu dire d'intelligent ? Elle ne savait pas. Ils venaient d'arriver dans la fameuse vallée, Ethel l'ignorait totalement puisque qu'elle ne connaissait pas encore terra bien que le jeune homme lui parlait. Par moment, elle n'écoutait plus, s'émerveillant intérieurement. Quand ils arrivèrent donc, elle découvrit cet endroit... étrange, et fascinant à la fois. C’était bien une vallée comme les autres, pourtant, il y avait toujours ces odeurs, cet air, cette végétation à laquelle Ethel ne s’habituait décidément pas. Elle proposa en anglais : -Nous pouvons faire une petite pause ?Sans lui laisser vraiment le choix, elle s’arrêta. Ethel sourit et se dit qu’elle n’avait pas du tout mal aux pieds puisque dans sa vie passée, elle ne faisait que marcher par moment soit de long en large dans un pièce après ses études, soit dans une forêt soit dans la campagne pour fuir. Mais, en revanche, elle n’avait pas envie de continuer. Elle regardait au loin dans le soleil qui commençait d’ailleurs à descendre. La journée, ou plutôt l’après-midi, avait passé très vite, la jeune femme se taisait, regardait autour d’elle de peur qu'en ouvrant la bouche, une vipère et une araignée en sorte comme dans le conte qu’elle lisait toute seule, infiniment seule le soir dans son lit quand elle était plus jeune. Elle n’aimait pas parler pour ne rien dire et détestait les gens qui le faisaient eux même. Devant le coucher de soleil, ni elle ni Aleksei ne parlait. L’ambiance était apaisante et la jeune femme se sentait bien, enfin, depuis son arrivée à terra. -Tiens… Tu ne m’as pas dit comment tu t’appelais vraiment … ?Dit finalement Ethel en se tournant vers Aleksei avec un sourire en coin, amusé et taquin. Elle essayait malgré tout de détendre l’ambiance, puisque le courant n’était pas passé tout de suite entre eux. |
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Sujet: Re: Une arrivée ni triomphale, ni catastrophique Sam 14 Juin - 22:28 | |
| The Pirate King
Aleksei Boulgakov | Durant notre épopée pédestre, je n'avais cessé de soliloquer que lorsque je buvais quelques goulées d'eau à la gourde d'Ethel. Cette dernière, silencieuse, m'écoutait sans mot dire, agrémentant mon monologue de quelques onomatopées ou hochements de têtes, histoire de montrer qu'elle était toujours là. J'étais si concentré sur mon discours que je n'avais pas vu passer le temps et m'étais à peine rendu compte que nous avions traversé une partie des collines. Ce n'est qu'en apercevant au loin, sur ma droite, le "Divine Oliver Rock" que je réalisai que nous étions arrivés à destination. Ou du moins, à la première étape de notre visite guidée avec commentaires audio. Aussi, je ne fus pas surpris lorsque la femme qui m'accompagnait sortit de son silence pour me demander de nous arrêter. Il semblait même que - bien que je n'en avais pas envie - la chose était entendue puisqu'elle s'était installée dans l'herbe encore humide de la vallée. Soit, très bien, parfait, c'est parti pour une petite pause alors, puisque nous avons le choix... Je la rejoignis en deux pas et me laissai tomber un peu brusquement dans l'herbe. En réalité, j'avais glissé, mais j'avais réussi à faire passer l'action pour de la simple nonchalance. Ethel demeurait invariablement muette et contemplait l'horizon, tranquille, béate. Si j'avais recouvré le silence, ma tête, elle, était loin de partager la quiétude régnant dans l'atmosphère. La luminosité se dégradait et si nous ne bougions pas rapidement d'ici, nous allions devoir retrouver le village dans le noir. Cette perspective me fit frémir. Certes, cette vallée et ces collines n'étaient pas les coins les plus périlleux de notre nouvelle demeure, cependant, la nuit, le plus petit faux-pas pouvait nous coûter cher. Sans compter que, de plus, je ne m'étais pas encore penché sur les constellations de ce ciel tout neuf, et si sur Terre j'étais un expert de l'orientation nocturne, ici, et bien... ici je me sentais comme une aiguille de boussole démagnétisée ; à m'agiter dans tous les sens à la recherche d'un Nord impossible à repérer. Le soleil, à l'ouest, commençait son infernale descente et se plantait à chaque minute un peu plus dans les arbres de la forêt rocheuse. Je fis une grimace inquiète et tournait mon regard vers la blonde toujours immobile. L'idée de devoir camper dans la vallée ne serait peut-être pas si désagréable que cela, tout compte fait, si elle restait aussi innocente. Cependant, je n’étais pas un spécialiste du camping. Certes, je savais allumer un feu et faire le minimum vital, mais d’ordinaire j’étais seul et je m’en contentais, justement, du minimum vital. Là, nous étions deux, et je me sentais comme obligé de veiller au bon déroulement de la chose. Après tout, de nous deux c’était moi le plus ancien sur Terra, c’était à moi de prendre les choses en main. Mais nos n’avions rien à dispositions, pas de toile de tente, pas de pierres à feu, rien. Je commençais à paniquer. Mes mains se mirent à arracher frénétiquement les brins d’herbes qu’elles rencontraient. Et pourquoi elle ne disait rien elle ? Pourquoi elle était aussi calme et détendue ? Puis, elle se tourna vers moi : “ Tiens… Tu ne m’as pas dit comment tu t’appelais vraiment … ? “Je vois... on en était là... Moi je pensais feu de camp, survie, tous ces trucs un peu barbants mais $o combien nécessaires, et elle était encore à se demander qui j’étais ! Cependant, le sourire qu’elle m’adressa m’empêcha de lui en vouloir. Je repensais à mon arrivée plusieurs mois auparavant... Moi aussi j’avais mis du temps à assimiler tout ce qu’impliquait la vie ici. Moi aussi, j’avais des priorités bien futiles. " I’m Aleksei, the russian sailor... and great savior in my spare time, dis-je en lui rendant son sourire. Cependant, un voile obscur passa sur mon visage. Oui, j’aimais me définir comme marin, même si ici je ne l’étais plus réellement. Pas de bateaux sur Terra. Pas encore... Mais donc, pas de bateaux, pas de marins.. Et puis, russe… cela voulait-il encore dire quelque chose ? C’était mes racines, mais nous étions tous des apatrides dorénavant. Il y avait tant d’aspects de ma culture que je ne parvenais pas à retrouver dans cette nouvelle vie, alors, parfois, je me demandais ce qui pouvait subsister du marin russe que j’étais. Ouais, j’étais un colon parmi les autres - et certainement pas le meilleur d’entre eux. J’étais le mec agrippé à son bout de plage comme un coquillage sur son rocher, rêvant à un navire qui n’existerait probablement jamais. En fait, je devais sembler bien ridicule... J’avais envie de m’étendre plus sur qui j’étais, ou plutôt, sur qui j’avais été, pour me persuader encore un peu que j’étais vraiment moi. Vraiment encore cette personne-là. Cependant, je me ravisai. J’avais déjà beaucoup - trop - parlé, et le souvenir de ma première soirée avec Pavel eut fini de me convaincre qu’il valait mieux me taire. Lorsque l’on en dit trop, on s’attend à ce que l’autre en fasse de même, et j’avais compris que certains préféraient garder leur passé pour eux. Après cela, nous sommes restés immobiles quelques temps encore, jusqu'à ce que le soleil disparaisse complètement derrière les arbres. Je me relevais, tendant la main à la jeune femme pour l'aider à en faire autant. “ What do ya want to do ? Camp here or goin’ to the village ? The sunset’s near, I’m afraid the night catch us before we manage to join it ”En attendant qu’elle prenne sa décision, je lui conseillais de continuer notre route vers le nord-est et ainsi profiter des dernières lueurs du jour pour retrouver le lac. Être proche d’un point d’eau, c’était toujours utile. Pour le reste, et bien, j’aviserai… - Traductions:
* Je suis Aleksei, marin russe... et “sauver” dans mon temps libre. Que veux-tu faire ? Camper ici ou bien continuer jusqu’au village ? Le coucher du soleil est proche, je crains que la nuit ne nous attrape avant que nous l'ayons atteint |
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Sujet: Re: Une arrivée ni triomphale, ni catastrophique Ven 20 Juin - 15:29 | |
| Invité
Invité | Le prénommé Aleksei s'assit lourdement, trop lourdement au goût d'Ethel. Il était devenu beaucoup plus froid qu'a leur toute première rencontre contrairement à Ethel. Les rôles s'inversaient. Si il voulait cela, pourquoi pas après tout. L’humidité de l’air était vraiment désagréable et encore sur l’herbe. C’est pourquoi, au bout de ce long moment, Ethel se leva attendit un instant, qui paraissait sans doute une éternité pour Aleksei, puis répondit à la question (en anglais) : - Essayons de nous avancer au maximum du village, sinon, nous camperons.Elle sourit en coin puis ajouta. - Autre hypothèse, s’il faut vraiment se presser, un jogging ne nous ferra pas de mal.Ce n’est pas qu’elle n’avait pas envie de camper… Pas du tout même, eh puis, vu la nature abondante qu’il y avait ici, le jeune homme devait être habitué à camper avec les moyens du bord. Ethel avait beaucoup de connaissances dans ce domaine en plus de cela, non, tout ça ne lui faisait pas peur mais c’est surtout qu’elle aurait bien voulu retrouver ne serait-ce que pour cette première nuit à terra, un bon lit. Une paillasse au moins. Les nouveautés accumulées avaient provoqués un tel choc chez elle. Bon, en même temps, « madame » pouvait bien se plier pour une nuit, ça serait tout à fait faisable. Elle regarda Aleksei d’un air interrogateur, lui laissant cette fois le choix de sa réponse et pas d’obligation à suivre. Un sourire, tout de même. Les sourires sont les choses les plus précieuses au monde. Celui ci était vraiment amer et non précieux. C’était l’impression d’etheL ; Elle même ne souriait jamais. Ce visage dur… une image dure qu’elle essayait d’enlever en faisant des sourires idiots à son gout. Aleksei… maintenant qu’il le disait, c’était évident ! Le petit accent, le prénom et même le visage, c’était un russe. Marin ? Tiens, dans une présentation, cette… profession faisait très « décor » dans cette petite présentation. Ceci dit, l’heure n’était pas à se présenter. Ethel n’avait d’ailleurs jamais l’habitude d’exposé son nom, sa profession et son âge, enfin tout cela. Elle n’avait pas non plus l’habitude de le demander et elle détestait cela. Mais bon, cette question avait été lancé dans le vide pour pouvoir repartir en douceur, même si elle se serait bien remise sur ces jambes sans rien lui demander car cela n’avait pas du tout « détendu l’attention ». Au contraire. Si il voulait jouer à cela, très bien, elle resterait muette comme un carpe où presque, il choisirait. Les deux personnes étaient différentes, cela se voyait à l’œil nu même pour un aveugle. Pourtant, certaines personnes bien que totalement opposé s’entende très bien ! Mais ça n’était apparemment pas le cas ici. Une mèche de cheveux blonds était tombée sur le visage d’Aleksei quand il s’était présenté. Lui qui c’était joué séducteur au début changeait en effet très vite de cap… tout ce que détestait Ethel. Elle sortit sa gourde pour s’apercevoir dans la seconde d’après qu’elle était vide. Inutile de manger, cela donnait toujours soif à cette petite langue rose qui se cachait dans sa bouche… en effet, tout était contre eux pour camper, il fallait filer, et vite. |
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Sujet: Re: Une arrivée ni triomphale, ni catastrophique Mer 25 Juin - 21:38 | |
| The Pirate King
Aleksei Boulgakov | Nous nous faisions face de nouveau, échangeant des regards qui ne voulaient pas dire grand-chose. Décidément, qu'il était compliqué de la comprendre. D'ordinaire, la gent féminine n'était pas aussi complexe. Si ? J'avais l'impression de devoir fournir tous les efforts pour construire un semblant d'interaction sociale convenable. Elle, elle se contentait de sourire, parfois gentiment, parfois avec un côté mutin, mais le tout sonnait un peu faux, comme si elle n'avait pas l'habitude ou, plus probable, qu'elle se forçait à être sympathique. C'était réellement difficile pour moi, je ne savais plus par quel bout l'aborder, je ne savais plus comment me comporter. La sympathie, la ruse, la confidence, rien ne passait, ou si, mais tout conduisait invariablement à la même attitude. Tout conduisait à ses foutus sourires. Formidable... Elle s'essuya la main avec laquelle je l'avais hissé sur ses pieds. J'y vis un affront de plus avant de m'apercevoir que mes mains étaient vraiment sales. Un peu boueuses, avec des brins d'herbes collés par l'humidité. De fait, j'époussetais rapidement mes cheveux que j'avais recoiffés un peu plus tôt. Des brins d'herbes tombèrent, mais d'autres devaient certainement être encore prisonniers de ma tignasse blonde. Je me surpris à me demander qui, au village, pourrait bien s'occuper de ça. Quand je dis "ça", je pense à l'horreur capillaire qui se profilait alors sur ma tête. Non pas que je me souciais réellement de mon apparence, mais la longueur de mes cheveux commençait à me gêner, et je n'avais pas envie de devoir les attacher avec un cordon. C'était idiot, mais je trouvais cela vraiment féminin, bien que j'avais croisé un très grand nombre d'hommes aux cheveux longs dans ma vie... et sur Terra. Oui, une fois rentré au village, il me faudrait trouver quelqu'un pour me couper tout ça sans trop me défigurer. Les idées donc complètement ailleurs, j’acquiesçais négligemment à la première phrase de la jeune femme. Cependant, la seconde me ramena les pieds sur terre dans une hilarité non dissimulée. Je ne parvenais pas à savoir s’il s’agissait d’une blague ou d’une proposition tout ce qu’il y avait de plus sérieux, mais je trouvais vraiment cela bien imaginé et très drôle. Je regardais la jeune femme avec attendrissement et réprimais la furieuse envie de lui tapoter la tête ou l’épaule en disant “ Mais oui ! Bien sûr.” Le genre de geste aussi compatissant qu’hautain que l’on accorde à quelqu’un d’un peu idiot - mais que l’on aime bien - qui dit quelque chose tout aussi idiot. Puis, je n’y tins plus, j’ai doucement approché ma main de son épaule et l’ai tapoté, mais ma bouche parvint à rester close. Heureusement pour moi je pense. De l’autre main j’essuyai une larme qui avait pointé dans le coin de mon oeil. Je dois l’avouer, ce rire était réellement exagéré, mais je suppose que la tension semi-présente entre nous depuis le début jouait un peu avec mes nerfs. Une fois mon calme retrouvé, je lui expliquai rapidement mes pensées : il était hors de question que je courre. Tout d’abord, je n’aimais pas ça. Certes, j’étais assez enclin à faire des sprints sur de courtes distances, mais seulement lorsque c’était nécessaire - à comprendre “vitale” - ou lorsque j’en avais réellement l’envie. Mais courir sur une si longue distance… très peu pour moi. Puis, l’argument bien plus convainquant était que je connaissais mal ces collines. Aussi, les parcourir en courant, devoir grimper les côtes et descendre les pentes, dans l’obscurité totale - ou presque - c’était complètement stupide… Et je n’étais pas du genre suicidaire. Ma vie me plaisait bien, même si elle n’était pas parfaite. Lorsque je compris que sa gourde était vide, je ne pus m'empêcher de penser que j'avais raison de refuser aussi catégoriquement. Un sourire suffisant s'implanta sur mon visage à cette idée. “ Wi agree. Wi must hurry. There’s a lake farther, let’s try to reach it. When wi’ll be there, wi’ll see what to do.”. Je ne pus m’empêcher, toutes dents dehors, d’ajouter : “ But.. if ya want to run to it, I wont stop you ”. Sous-entendu, moi je te regarderai t'essouffler inutilement de loin. - Traductions:
Nous sommes bien d’accord, il faut nous hâter. Il y a un lac plus loin, essayons déjà de l’atteindre, une fois là-bas, nous verrons bien ce que nous ferons. Mais si tu as envie de courir pour l’atteindre, ne te prives pas Je m’arrête là parce que je ne sais pas si Ethel va effectivement tenter de fuir un peu ou rester à marcher… |
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Sujet: Re: Une arrivée ni triomphale, ni catastrophique Jeu 26 Juin - 7:06 | |
| Invité
Invité | L’humeur des jeunes gens ne faisait que diminuer, il allait se passer quelque chose qui ne sentirait pas bon pour eux. Tant qu’ils resteraient ensemble tout irait bien, Aleksei conduirait Ethel au village et l’aiderait dans ce milieu… hostile pour elle. Quand à Ethel…eh bien, il est toujours utile d’être deux dans des situations comme celle-ci. Aleksei avait un peu besoin d’elle, et Ethel encore plus de lui. Soudain, Ethel remarqua que le jeune homme était d’une saleté… Très… répugnante. Mais elle décida de ne pas y faire attention, se faisant déjà assez remarqué comme cela. Eh puis, il fallait reconnaître, qu’elle même, avait les jambes érafler, couvertes de boue. Les conditions ne faisaient que les mettre dans une situation encore plus embarrassante. N’empêche que les cheveux du jeune homme, étaient couverts de boue séchée, d’eau de pluie et son visage était aussi marron que l’écorce des arbres qui les entouraient. Rien n’avançait à rien. Quand Aleksei lui sortit ce discours « Il était hors de question qu’il cours et blabla. » Eh bien, il faudrait des fois s’y mettre un peu, pensa Ethel, méchamment pour évacuer ses pulsions qui pouvaient la mener très loin, trop loin. Elle s’empêcha de ricaner, se contentant d’afficher toujours ce sourire en coin, taquin qui ne lui convenait pas du tout mais qu’elle était obligée d’afficher pour ne pas faire autre chose d’encore pire. En revanche, quand Aleksei lui tapota l’épaule, elle se dégagea d’un geste vif et rapide et son sourire s’effaça très vite. Il ne fallait pas la prendre pour une idiote non plus ! Décidément, des qu’elle voulait faire de l’humour, ça ne la réussissait pas. Elle lui lança cette fois un regard le priant de mieux se tenir, elle était furieuse. Et elle se dirigea vers le lac puisqu’elle avait eu son accord. Marchant d’un pas vif, impulsif mais sans courir. Au bout d’un moment, elle s’arrêta pour dire quelque chose, s’abstenant puis pour sortir enfin, d’un anglais tranchant : - Je ne prendrais pas la peine de courir pour vous.Elle se rendit compte qu’elle l’avait à nouveau vouvoyé. Le tutoiement ne lui convenait pas elle n’aimait pas qu’on la tutoie, mais elle ferait avec. Ses pulsions, étaient enfin sortit. Elle continua sa route seule, le plantant là. Il pouvait la suivre, cela ne la gênait pas, ou bien, il pouvait pourrir ici. Ethel se rendit compte que la rage et la fatigue l’avaient porté trop loin. Elle s’arrêta donc pour s’asseoir sur un rocher, à l’abri de la pluie battante qui revenait. Elle attendit qu’Aleksei apparaisse. Elle avait déjà fait un bon bout de chemin, le lac était dépassé, on voyait déjà quelques lueurs, di village sans aucun doute. Elle attendrait là quelques instants le jeune homme, et si, par malheur pour elle, il n’apparaissait pas, elle continuerai vers le village seule, ne sachant pas quoi faire d’autre. *Du coup, à toi de choisir si tu continue avec moi jusqu’au village, ou d’autre personnes pourront nous accueillir, ou je continue seule et j’arrive au village ou d’autres personnes m’accueilleront quand même.* |
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Sujet: Re: Une arrivée ni triomphale, ni catastrophique Dim 29 Juin - 11:36 | |
| The Pirate King
Aleksei Boulgakov | Je fus ravi de voir qu’Ethel prit mes mots au pied de la lettre, ou du moins, presque, car si elle ne courrait pas, elle marchait d’un pas rapide qui m’étonna et eut vite fait de me distancer. Je l’ai imité, me gardant bien toutefois de la rejoindre complètement. En moins d’une heure de cette marche forcée nous avions atteint le lac. Bien que la demoiselle continua alors vers le nord, sans prendre même la peine de remplir sa gourde, je fis une pause. Je n’étais pas réellement fatigué, mais j’avais soif. De plus, au bord des berges il y avait quelques buissons dont le bois pourrait nous être utile. Je coupai quelques branches qui étaient restées au sec, m’assis sur une pierre et commençai à tailler les bouts en fines lamelles pour créer des ersatz de torches. Ces branches étaient plutôt fines et s’éteindraient rapidement, mais avec une quantité suffisante, nous pourrions peut-être atteindre le village sans être dans l’obscurité totale. D’ailleurs, le ciel commençait à se charger de lourds nuages. Je grimaçai : “ Comme si la nuit ne suffisait pas... “ Je bus rapidement un peu d’eau saumâtre, puis j’ai coincé mes branches dans mon dos et suis reparti. Des yeux, je cherchais la blonde, mais elle avait complètement disparu de l’horizon. Je me hâtais, courrais presque, pour la rejoindre au plus vite. Grand bien m’en avait pris, car quelques minutes après le début de ma course des gouttes commencèrent à transpercer le ciel pour venir s’éclater lourdement sur le sol. “ Putain de merde ! ” On commençait à ne plus rien distinguer à quelques mètres alentour, aussi je ne parviens pas réellement à comprendre comment j’ai pu la retrouver si facilement. Elle était assise sur une pierre à l’abri de l’averse. Moi, je commençais à être vraiment trempé. Sans réellement savoir pourquoi, je lui décochais un sourire. Peut-être parce qu’elle avait su trouver une planque avant que la pluie ne la surprenne. Maligne petite fille. Au nord, nous pouvions distinguer le feu central du village qui brûlait, mais pour combien de temps encore ? La pluie finirait bien par l'éteindre et, à ce moment-là, comment allions-nous faire ? Je regrettais de m'être autant attardé au lac, avec cette pluie, mes frêles torches devenaient complètement inutiles, et puis nous aurions gagné du temps. “ Wi’re going to walk along the lake, the village’s above. Come. ” Je lui tendis une nouvelle fois la main et l'emportai avec moi. Longer les berges était une bonne idée, un peu risquée, mais pas mauvaise, car le lac arrivait jusqu'au sud du village. Nous trottions, n'essayant même pas de passer entre les gouttes mais plutôt d'assurer le posé de nos pieds. Mais même en faisant attention... j'ai glissé. La boue sous nos pieds m'avait pris une nouvelle fois en traître et j'ai glissé, m'assommant presque la tête lors de ma chute. Et comme nous étions sur une pente, et bien, j'ai glissé encore... J'essayais d'attraper les herbes hautes pour me retenir mais l'humidité les rendait aussi glissantes qu'une anguille. Ne l'avais-je pas dit que courir dans le noir était une mauvaise idée ? Finalement, le lac quelques mètres plus bas acheva ma fâcheuse descente. Fort heureusement, seuls mes pieds finirent à l'eau. Vu la pluie battante qui tombait depuis près d'une demi-heure à présent, j'aurai pu m'y plonger entièrement que l'on n'aurait pas vu la différence, mais j'appréciais tout de même le fait de ne pas avoir eu à me débattre pour ne pas me noyer. Vite remis sur mes pieds, nous repartîmes de plus belle. Je commençais à être éreinté ; mon corps tout entier m'envoyait des signaux d'alerte que je m'évertuais à ignorer. Le souffle se faisait court, les muscles refroidis et battus par la pluie me criaient d'arrêter ma course délirante, mon cerveau me faisait visualiser ma tombe et l'épitaphe cynique qui y serait inscrite. Plus nous marchions, plus j'avais l'impression que le village s'éloignait... Non, non !! Il fallait que je me concentre... Le feu central était complètement mort, mais quelques loupiotes accrochées aux abris s'étaient éveillées et nous montraient d'un air fébrile la direction à suivre. Oui, ne pas les quitter des yeux, ne pas penser au noir, au froid, à la pluie, à la mort, non... Il faut penser lumière, penser chaleur, penser feu, penser vie. Enfin, nous atteignîmes le champ accolé à l'abri d'Emilie-Anne et Pavel. Pour un peu j'aurai presque crié de joie ; j'avais l'impression que cela faisait des jours que nous cherchions à rentrer. Nous parcourûmes les derniers mètres qui nous séparaient de mon abri. Sans un mot, j'invitais cordialement Ethel à rentrer. Enfin au sec… Home, sweet home.Le petit abri était plongé dans l'obscurité, alors, à tâtons, j'ai cherché une chandelle et me suis évertué à l'allumer en quelques coups bien maîtrisés de briquet à silex. La flamme emplit faiblement la pièce, mais suffisamment pour que je retrouve facilement les quelques autres bougies qui traînaient dans un coin. Puis, toujours sans mots dire, j'allumais un feu dans la cheminée. La chaleur qu'il dégagea était si douce, si revigorante. C'était aussi bon que le vent battant à nos tempes lorsque l'on se perchait en haut d'un mât, aussi agréable qu'un verre de vodka après une dure journée, aussi exquis qu'un baiser volé, aussi délicieux que l'étreinte d'une femme… Sans pudeur, j'ôtai mes vêtements détrempés. Je les ai disposés près du feu, pour qu'ils sèchent puis en ai attrapé des secs que je passais avec un certain plaisir. Voyant Ethel grelotter dans ses frusques ruisselantes, j'en récupérai d'autres et les lui tendis. Elle serait sans doutes mieux ainsi. Je m'assis près du feu et fermai les yeux. L'abri dégageait une bonne odeur de cendre et d'iode, des odeurs chaudes et réconfortantes. J'avais disposé ci et là des coquillages, parfois pour leur utilité de contenant, parfois simplement pour décorer, bien que cette activité n'était pas réellement mon fort. A vrai dire, je passais plus de temps à l'extérieur et parfois je ne rentrais pas pendant plusieurs jours, aussi, il n'y avait que le strict minimum dans l'unique pièce. Une petite table - en réalité une grande écorce posée sur deux souches - une autre souche servant de siège, une coupe plongée dans le sable humide pour conserver mes fruits - les fameux fruits ressemblants aux pommes -, dans un coin du bordel était entassé : un mélange de vêtements, de fourrures, d'outils et de carnets. J'avais également fixé deux attaches sur un mur et contre un poteaux où d'ordinaire j'accrochais mon hamac pour dormir, bien qu'il y ait un lit de fortune bien caché sous mon amas de bordel, je préférais dormir ainsi. Cependant, le-dit hamac était resté à la lisière de la forêt. Je soupirai. Et maintenant ?- Traduction:
" On va longer le lac, le village est plus haut. Viens. " |
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