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[D] Le vent nous portera

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MessageSujet: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptySam 11 Jan - 23:13

The Pirate King
Masculin

Aleksei Boulgakov

Aleksei Boulgakov
J'étais assis sur la petite plage au nord du champ de pierres, le regard dans le vague. Enfin seul ! On n'entendait plus que le roulement des vagues(2). J'appréciais cet endroit, le premier que j'avais vu. Je ne me lassais pas d'y revenir, malgré le froid et le vent. Mais, à dire vrai, j'y venais autant pour me ressourcer que pour échapper à la vie communautaire de Terra. J'avais rencontré quelques habitants et j'avais vite compris que la vie ici n'était pas de tout repos. Il fallait se rendre utile à la communauté, autant que possible. Cette idée ne me plaisait pas réellement. Je me sentais un peu perdu, catapulté dans un monde en pleine construction, mais déjà plein de règles. Le doux vent de liberté que ce lieu m'avait insufflé s'épuisait déjà. Et, dans ces moments là, je me sentais seul et las... Mais ce n'était pas une solitude agréable. Alors, je venais ici, sur cette plage et je repensais aux raisons qui m'avaient poussé à suivre les délires de ce fameux docteur. Sur Terre, je n'avais plus rien, aucune attache, ni amour ni demeure. Je n'étais pas même censé être encore vivant... nulle part où vivre, nulle part mourir en quelque sorte.(3) Et ici...

Ici il y avait un problème majeur : aucun bateau n’avait été construit, ou du moins, pas à ma connaissance. Et si je pouvais être “utile” à la communauté, ce n’était vraiment qu’à bord d’un navire. La mer c’était toute ma vie… Je ne pouvais tout de même pas me résoudre à passer mes journées à traquer des cochons ou à cuisiner pour le reste des habitants ! De plus, je n’étais pas certains que les autres apprécient mes “talents” de cuisinier. Même la pêche, activité qui me semblait toute destinée, était d’un ennuie mortel ; ici, les habitants se contentaient de pêcher à la ligne. Je ne sais pas pourquoi ils s’en contentaient… Peut-être la folle impression qu’eux, la pierre, le fil, la canne, le ciel, le lac font partie d’un tout !(4) Pourquoi les gens se sentent-ils le besoin de garder le contact avec la terre ferme ? C’était absurde. et ça ne me suffisait vraiment pas.

Oh, l’idée de construire une embarcation s’était vite imposée. Assurément plus efficace que des cannes à pêche, mais surtout bien plus sûr que la marche à pied pour explorer ces nouvelles contrées. L’idée était là, des plans que j’avais vus il y a longtemps me revenaient en mémoire. Bien sûr, il allait falloir s’adapter aux outils et matériaux rudimentaires de l'île, mais c’était possible. J’avais même trouvé un endroit susceptible d’établir un petit atelier : à la fois proche de la mer, de la forêt et du village. Il ne manquait plus qu’à s’y mettre. Mais la lassitude me regagnait aussitôt. Qui préférerait passer son temps à travailler alors qu’il pourrait se lancer aveuglément vers l’aventure ? Pas moi en tout cas. En fait, je crois que j’attendais un signe, quelque chose qui viendrait bouleverser mon oisiveté et me pousserait à m’y mettre… ou me pousserait dans une direction inattendue. J’avais toujours été comme ça, les évènements extérieurs avaient toujours dirigé ma vie. Certes, je n’aimais pas recevoir d’ordres, mais j’aimais être la proie des éléments et devoir m’y adapter, ne pas réfléchir et suivre la voie qu'ils nous tracent. Encore une fois, seule la nature pouvait être mon maître.

Je me suis levé et j’ai commencé à longer le lac en direction du Nord-Ouest. Au bout d’un moment, je me suis retrouvé sur une immense plage. Et elle paraissait d’autant plus grande que c’était marrée basse. Je marchais, la tête dans les nuages quand ... j'ai trébuché. Lamentablement trébuché. Après m'être relevé et avoir enlevé le sable de mes vêtements, j'ai examiné de plus près ce qui m'avait fait perdre l'équilibre. Il s'agissait d'un cailloux... non, un petit rocher. J'ai creusé le sable, déterrant ainsi la perfide pierre responsable de ma chute. Elle n'était pas ordinaire, un peu polie par l'eau, mais ce qui retenait mon attention c'était les drôles de marques qui y étaient gravées. Des marques qui ne semblaient pas naturelles. On pouvait y voir deux traits parallèles surplombés d'un ovale assez irrégulier. Qui avait pu faire de telles traces ? Un habitant ou bien ... y avait-il eu une autre population ici avant nous ? Envahi d'une vive curiosité, j'ai reproduit le dessin avec mon doigt sur le sable et me suis assis devant. Les idées fusaient sans que je puisse les contrôler ou toutes les comprendre. Ces signes voulaient-ils vraiment dire quelque chose ? Et si c'était le cas, qu'est-ce qu'ils indiquaient ? Était-ce une écriture ? Un message caché ? Un code ? Une direction ?

C’était le fouillis total ! D’ordinaire, je détestais me prendre la tête sur des problèmes, et encore moins sur des énigmes. Mais c’était assurément le signe que j’attendais. Et puis, une idée germait, une idée de gamin qui me faisait persévérer : il y a peut-être une grande découverte, ou mieux un trésor, à la clef ! L’idée du bateau ? Envolée !! Là, sous mes doigts, il y avait bien plus passionnant. J’étais si absorbé par mes réflexions que je ne remarquais rien de ce qui m’entourait, pas même les bruits de pas dans le sable qui se rapprochaient dans mon dos.

___________________________________________________________________________________

Jeu des références !
Spoiler:
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyDim 9 Fév - 2:47

je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Féminin

Lena M. Oliver

Lena M. Oliver


Routine, routine, routine, chère routine. Enduré un deuxième été, survivre un deuxième hiver et enfin vivre au printemps. Le printemps c’est bien, une fois que la peur de voir éclater une épidémie passée, ça devient même agréable : de la chaleur sur nos têtes et moins de neige sous nos pieds, plus de travail sur nos bras certes, mais aussi plus d’opportunité dans notre horizon.

Après un moment passé ici, on s’aperçoit que la vie n’a pas tant changé, nous sommes des hommes et des femmes qui travaillent de leur mieux afin d’obtenir du confort, seulement au lieu d’avoir pour dictateur un être de notre même espèce, c’est par la nature que nous sommes tyrannisés. Les leçons de mon oncle m’ont permis de constater qu’au fil des âges, l’homme a toujours cherché à s’expliquer une raison d’être via une force supérieure, que ce soit au travers d’autres hommes, d’une force intangible ou de principes plus palpables comme la science ou la nature. L’homme semble être dépendant de ce genre de force directrice, ainsi s’explique la détermination absolue de ces hommes et de ces femmes à aveuglement suivre le régime de fer tout comme d’autres aveugles avant eux ont cherché la lumière en d’invisibles entités divines. A certaines époques, les gens semblaient heureux, toujours seulement jusqu’à ce que quelqu’un, ou un groupe ethnique peut-être, viennent imposer ses idéologies religieuses ou politiques divergentes, empêchant sévèrement les autres de suivre celles qu’elles auraient déjà choisies comme guide.

L’histoire à par de maintes fois prouvées que l’homme n’aime pas vraiment être libre, il aime simplement avoir l’impression de l’être. Choisir un roi, un meneur, un gourou, c’est délégué sa liberté - c’est placer sa confiance en un autre pour avoir l’impression d’avoir en main sa vie, mais au final c’est seulement suivre quelqu’un qui lui-même suit quelqu’un d’autres – un beau grand cercle que tout cela.- Au final, dans une société, même lorsqu’il est possible de la décider, personne n’est vraiment maitre de sa vie.

La liberté serait au final une illusion possible que lorsque nous sommes seulement restreints par une force supérieure et incontrôlable plutôt que guidé par un être de notre propre genre qui aurait exclusivement eu la chance d’avoir eu un chemin facile vers la supériorité stratégique. Maintenant, le problème avec l’idée d’un être supérieur intangible – d’une divinité – c’est que sa parole doit passer par l’humain, à ce point-là, comme en politique, que cette entité soit dotée de parole et que cette parole soit vraie ou non, je l’écarte, je n’en ai que faire, je cherche seulement la liberté et si elle passe par l'homme, elle est impossible.

Ces hautes falaises pâles, fièrement érigées, immuables dans le vent et par nuits de tempête, vivre libre c'est vivre comme elles pour le meilleur et le pire : à la fois ternes à cause de l’hiver tout juste passé et rayonnantes de blancheur dans ce monde vert et ocre. Être libre c’est de pouvoir les admirer par intempéries comme par beaux jours, c’est de pouvoir se plonger les orteils dans le sable argenté qui la borde tout en sachant qu’on court le risque de se faire pincer par une bestiole. Pouvoir disperser les meutes d’oiseaux lunaires et pourchasser pour le plaisir les rares licornes brumeuses qui se seraient aventurées sur la plage, provoquer les poissons ailés pour qu’ils fendent la surface miroitante et se faire éclabousser ou plutôt y admirer le reflet des nuages laineux jusqu’à ce que le ciel nous tombe sur la tête par grosses gouttes d’eau puis devoir courir pour se mettre à l’abri ou bien plutôt risquer de rester seulement pour écouter la colère du ciel et essayer d’entendre les ultimes chants d’amours des habitants marins croyant la fin de leur monde. *

Il faut aussi tout simplement vivre et pour ce faire, travailler, construire, chasser, pêcher, cuisiner, conserver. Chasser c’est mon truc, celui dans lequel j'excelle, mais certains jours, comme aujourd’hui, il fait bon de se reposer un peu : aller sagement pêcher et essayer de profiter des temps d’attente pour rafistoler de vieux vêtements, par rares moments regarder le ciel et ensemencer d’imagination les blancs nuages qui nagent dans les cieux.

Je me dirigeais vers la falaise avec mon attirail : un panier rempli de vieux morceaux de tissus et de peaux de bêtes, du fils de pêche et des hameçons d’ivoires. Une fois sur place, c’est avant même d’avoir repéré un coin tranquille ou d’avoir déposé mes choses que j’aperçus la tête blonde à bas de la falaise, parce que j’avais pris un moment pour admirer l’horizon. Il semblait jouer dans le sable, que sais-je, mais ça ne me paraissait pas bien productif. Peu importe, ou presque ; je m’installe non loin de la descente vers la plage et m’active. Peu de temps après toutefois, alors qu’un vacarme silencieux règne et que mon nez se plisse de curiosité, je retourne au bord de la falaise et me consterne devant sa posture inchangée et son manque flagrant d’animation. Soupire, soupire. Après un regard sur mes choses sobrement déposées sur le sol plat, j’entreprends de descendre le flanc escarpé pour l'atteindre, envisagent avec inimitié de cordialement l’inviter à me rejoindre dans ma partie de pêche.

C’est non sans bruit que je gagne la plage, et lorsque je m’approche sans d’aucune façon masquer ma venue et qu’il reste concentré sur je ne sais quoi, je commence à me demander s’il ne serait pas finalement bien en train de travailler sur quelque chose. Pour le coup je m’attendris, mais tant qu’à être descendue jusqu’à lui, je me permets d’aller jusqu’au bout de ma curiosité. Faisant comme toujours fi d’une quelconque inhibition quant à l’espace personnel, je me penche par-dessus son épaule avec intérêt, cherchant des yeux l’objet de son attention. Un haussement de sourcil indigné parcourt d'abord mon front, mais l’exaspération se mut presque aussitôt en perplexité lorsque j’aperçois la source - potentiellement – originelle de son inaction.

« What the hell . . .? » Ce n’est pas plus qu’un murmure et ce n’est même pas à son adresse, ça à a seulement oublié de se perdre dans ma gorge alors que mon esprit s’égarait sur la surface mystérieuse.

*Ce bloc est une reformulation hybridée des deux premiers paragraphes de « je voudrais voir la mer » de Michel Rivard.

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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyMar 18 Fév - 20:21

The Pirate King
Masculin

Aleksei Boulgakov

Aleksei Boulgakov
J’avais beau tourner dans tous les sens ces signes, rien ne me venait à l’esprit. La lumière sembla baisser tout d’un coup et un souffle chaud vint rencontrer ma nuque, accompagné par quelques mots inaudibles. Enfin, je présumais que ce fut des mots, car ils avaient été si faibles et si fragiles qu’ils m’étaient apparut comme des sons bien plus qu’autre chose. Curieux de savoir à qui appartenaient ce souffle et ces mots perdus, je me retournai pour découvrir Lenna penchée au-dessus de mon épaule. Nos visage se frôlaient presque, c’en était… très gênant.

La brune regardait avec insistance mon dessin, sans comprendre - elle non plus - ce qu’il pouvait bien signifier. Je le voyais à ses sourcils légèrement froncés, à son air interrogateur. Perturbé et un peu incommodé par sa présence, je ne trouvais pas tout de suite les mots pour lui expliquer le sens de tout ceci. Je me suis légèrement reculé de son emprise et lui lançai un léger “Hi…”, dans une sourire timide, tout aussi peu audible que l’avait été son murmure.

Je profitai de cet éloignement pour l'observer plus en détail. Cette fille était particulière : musclée, sauvage, naturelle, loin des clichés féminins. Loin des femmes que j'avais pu connaître et aimer, ne serait-ce qu'une nuit. Je me doutais que mon oisiveté ne lui ferait pas plaisir, mais apparemment, elle était bien plus curieuse que furieuse. Je me détendis, poussant un très léger soupir. Quoique... qu'avait-elle l'intention de faire ? M'avait-elle approché pour me demander mon aide ? Si c'était le cas, il me faudrait refuser... les histoires de chiffons c'était très peu pour moi. D'autant plus que j'étais très "busy" à cet instant précis.

Ne prenant pas même la peine de connaître ces réponses, je tentai une première explication de mon attitude. Ses yeux perplexes me fusillaient et me mettaient mal à l'aise. Certaines personnes ont un don je suppose. Ils vous mettent dans tous vos états d'un simple regard. J'allais naturellement m'expliquer en russe, avant de me souvenir qu'elle ne comprendrait certainement rien. J'optai alors pour l'anglais, langue que j'écorchais souvent...

“ I … well.. it’s funny to find you here… I… you see that… I was… thinking about … this thing…”

Alors que les derniers mots bafouillés sortaient de ma bouche, j'aurais bien frappé mon front avec la paume de ma main ; geste de honte par excellence. Mais je me retins, mes mains me servaient d'appui et je craignais de chuter en faisant cela... si tomber plus bas pouvait être possible. Cependant, mon immense ego se réveilla et m'interdit de m'en vouloir plus longtemps. Je décidais de me lever pour ainsi dominer la demoiselle qui jadis se penchait sur moi. Pour rétablir l'équilibre de l'ascendance en quelques sortes. Ca ne loupait pas, je me sentais bien mieux ainsi. Je m'époussetai négligemment, tout en réfléchissant.

Cette fille pourrait m'être utile. Je supposais qu'elle connaissait une partie de l'île comme sa poche. De plus, ses talents de combattantes m'avaient été rapportés de nombreuses fois par des villageois. En clair, si l'on devait parcourir la moitié de ce nouveau monde à la recherche de ... quelque chose, ce n'était pas une mauvaise idée que de l'avoir à ses côtés. Cependant, je voyais deux ombres au tableau : la première - et non la moindre - c'était la possibilité de quelconques représailles à mon encontre. Après tout, j'avais passé un temps inimaginable assis là. Il était facile de se dire que je ne faisais rien... Et même si ce n'était pas le cas, j'appréhendais : l'espoir hypothétique de percer un mystère vous menant à des trésors ce n'était pas très sérieux comme occupation. Et puis, si on trouvait vraiment quelque chose il me faudrait partager la gloire avec elle. Mon ego se mourrait à cette idée.

Je ne la regardais plus, tentant de fuir ses yeux. Les miens se perdaient sur le sable qui s’envolait un peu sous le vent de cette journée grise. Mon dessin s'estompait lentement. Et c’est en le regardant de plus haut que j’eus une intuition. Non, plus qu'une intuition : la solution ! J’avais trouvé ! Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je levai de nouveau la tête vers Lenna, elle ne devait vraiment rien comprendre à mon attitude. J’allais tout lui expliquer, et clairement cette fois-ci. J’étais trop heureux pour garder cet éclair de génie pour moi. Car oui, c’était du génie, rien de moins.

Je m’éclaircis la voix et, de façon décidée je lui dis :

“ I think I found something interesting. Look... " J’attrapai la pierre au dessin… “You see this sign, it is a direction, an index that tells us where to go. The two lines it’s the beach, and the oval the sunset. This is the West ! Someone wanted to us find this, someone wanted we to walk westward.”

Ni, une, ni deux, je saisis la jeune femme par la taille sans lui laisser le temps de réagir.

"Come ! I'm sure we'll find exciting things !"

Je lui laissai peu le loisir de se défaire de mon étreinte et l'entraînai avec moi. Le vent soufflait dans nos dos et nous portait. La marée commençait à décliner, ce qui offrait à perte de vue du sable blanchit par la lumière de ce jour gris. S'en était presque aveuglant. Mais peu m'importait, tout en marchant vers l'ouest, j'allais m'appliquer à scruter le moindre signe d'une nouvelle énigme.


[-->> Action Découverte : Promenez-vous vers l’ouest, alors que la marée descend]

[HRP : Comme je te l'ai dit, j'ai un petit peu violé la langue anglaise. Du coup, si tu veux des traductions, n'hésite pas x) ]
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyMar 18 Fév - 20:50

Je suis le son que personne ne fait, je suis l'ombre dans la nuit, et le vent dans tes cheveux
Féminin

L'Espace

L'Espace

Vous êtes aller vers l’ouest
Félicitation, vous venez de découvrir un lagon!

Un sous forum va être ajouté de suite et sera bientôt lui aussi disponible dans le cadre de l'évent Découverte !
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyVen 21 Mar - 15:06

je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Féminin

Lena M. Oliver

Lena M. Oliver

Les quatre ou cinq secondes que je dû consacrer à essayer de saisir où demeurait la touche amusante qu’il eut mentionnée furent sans aucun doute bien soulignées dans mes traits confus, j’abandonnai finalement très vite, décidant en balayant la réflexion d’un haussement de sourcils qu’il était sans doute un peu aliéné.

Le blondinet se faisait tout petit : je me sentais comme en pleine croissance devant lui alors qu’il bafouillait, hésitait, réfléchissait. Sans que ça me plaise, je semblais souvent me retrouver dans cette position depuis que Je-Ne-Sais-Qui avait je ne sais quand décidé de m’étiqueter comme guide incontestée. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, malgré mes démonstrations rudes lors de moments de flemmardise, ou bien de mes élans d’affection lors d’activités utiles, je ne me proclamais aucunement comme la chef pour cette communauté naissante, mais considérais tout juste que les gens qui m’identifiaient comme telle, voir me craignaient comme telle, avaient seulement un instinct de survie décent, parce qu’il n’y avait sensiblement actuellement personne de mieux placé pour coordonner les taches nécessaires à notre survie. Ce genre de moments me laissaient à vrai dire quelque peu mal à l’aise et amer : je préfèrerais nettement vivre avec des gens plus indépendants et simplement capables de s’accorder avec ma façon de penser – soit celle de mon oncle, c'est-à-dire celle qui vise à la survie durable de notre espèce dans cette colonie isolée - sans que j’aie à directement interagir avec eux , plutôt que de me retrouver dans le rôle d’une inquisitrice devant ces hommes-enfants doucereux et cachotiers, j'apprécierais d'être épaulée par d'égaux pionniers.

Tout cela pour dire que bien que j’aurais estimé le surprendre en train de faire quelque chose de véritablement constructif, mais l’aurais désormais préféré franc plutôt qu’ainsi perdu dans ses excuses et ses explications; j’aurais alors pu de suite lui faire une remarque mielleuse sur combien il serait meilleur pour tout le monde, pour lui y compris, s’il pouvait s’autodiscipliner. . . Mais je devais toutefois lui accorder que ce mystérieux objet était fort intriguant et possiblement possiblement, digne d’intérêt, aussi je m’imaginais - en ignorant sciemment la petite voix pessimiste qui me soufflant que c’était sans doute trop beau pour être possible - qu’il prévoyait, peut-être, à la base, faire quelque chose de plus productif que de l’étudier stérilement. Après tout je ne connaissais pas encore bien ce jeune homme et pouvais ainsi lui accorder le bénéfice du doute.

Tout d'un coup le garçon intimidé pousse et devient un homme qui me lorgne d'yeux fiers. Suivant son mouvement, je me redresse moi aussi en soutenant son regard, mais il reste légèrement plus grand que moi, même une fois élevé à mon plus haut. En voilà une attitude de champion, pensais-je en haussant davantage des sourcils, attendant qu'il daigne ou bien piquer mon intérêt, ou bien le perdre totalement, au lieu de quoi il détourne encore une fois son regard, ce qui est légèrement venu m'irriter. Je préférais encore lorsqu'il me toisait avec son injustifiée arrogance - j'ai en effet récemment constaté trouver plus intéressants les hommes avec de forts caractères, car ils semblent à mon sens moins susceptibles de mourir jeunes et je ne puis cacher trouver fort attrayant ce potentiel de survie. Je ne savais pas grand-chose de lui : je crois avoir entendu dire qu'il fut marin, ou en tout cas qu'on le suspectait de l'avoir été, sinon je savais qu'il était russe, blond, pas très grand, mais je remarquais tout juste que sa musculature était mieux formée que je l'aurais imaginée.

Alors que je profitais de son moment d'égarement pour prendre quelques notes mentales, sa posture, son attitude, mais surtout son regard qu'il osa enfin poser sur moi changèrent soudain et ce fut à mon tour d'être légèrement intimidée, car j'étais quelque peu prise au dépourvu d'avoir ainsi été surprise en train de l'évaluer. Avec sa confiance nouvelle, il prend parole et m'explique le mystérieux dessin. Je ne dois pas semblée bien confiante devant ses élucubrations ; après tout, qui aurait pu nous laisser un tel message ? Le ciel sait combien je répugne d'imaginer des gens abandonnés que nous n'aurions jamais rencontrés et qui seraient morts quelque part sur l'île. . . Mais il ne laisse pas place au débat, car ni sans deux, ni sans trois, je me retrouve entrainée par ses bras forts - encore une fois, plus forts que je l'aurais imaginé - d'abord, il m'eut toute enlacée, mais après m'avoir dirigée vers là où il comptait m'entrainer, c'était avec un hybridage de gentilles, mais fermes pousses et d'étreintes accidentelles avec ces bras desquels il englobait mes mouvements qu'il me dirigeait. J'ai d'abord essayé de me retourner pour freiner cette expédition improvisée, mais sans effort il contournait, je crois sans même s'en rendre compte, mes tentatives et me remettait vite exactement où il me voulait, alors j'abdiquai et me résolut à suivre son fol élan.

On marche, on marche sans jamais ajouter davantage sur sa promesse de découvertes palpitantes. J'ai de mon côté osé ajouter à mes notes mentales cet aspect nouveau de son caractère et ma reconnaissance de sa force, mais je n'ai pas le moindre indice de ce qui se passe dans son esprit. Je suppose que son imagination déborde de possibilités ; possibilités que je préfère ignorer et risquer de les découvrir avec surprise en temps en lieux, au profit de fils cognitifs plus égrillards. On avance et on en bouge du sable : pas assez humide pour rester un amas ferme, mais pas assez sec pour engloutir nos pas, s'en forme de petits nuages qui viennent gratter nos mollets et emplir nos souliers, quoi que déjà, lui, il peut être heureux de ne pas, comme moi, être nu-jambes. Alors oui, bref, on marche. On dépasse des rochers caractéristiques et des paysages d'arbres particuliers, mais c'est du pareil au même : on longe la plage. Il serait difficile de dire avec certitude si nous avions déjà franchi ou pas la zone explorée. . Personnellement je ne suis jamais allée bien loin dans cette direction, simplement parce que la partie de la plage qui est directement attachée à la falaise offre bien suffisamment de possibilités et que le sable et la mer ne sont pas mes éléments de prédilection. On marche encore et à l'horizon, très loin sur le large, on pourrait imaginer une ombre sur l'eau. Comme je suis certaine de n'avoir jamais aperçu cette ombre, je conclus qu'on a franchi ma limite personnelle. On marche encore. Aleksei n'hésite pas, quant à moi, bien que je doute fortement de l'issue de notre équipée, j'apprécie timidement de suivre plutôt que de guider. N'était-ce pas en quelque sorte ce que j'espérais avoir ? . . . C'est déjà un point sur deux : il ne restait plus qu'à rendre le tout productif. Baby steps. Et puis devant nous, on aperçoit bien vite un tournant drôlement modelé dans les dunes mariées au sol rocailleux de la forêt. Je ne sais pas pour lui, mais moi je l'observe avec de plus en plus d'attention à mesure où on s'en approche et que la forme se définie. C'est comme si . . . Comme si la plage entrait dans la forêt - Pas seulement que la plage : de plus près encore, on remarque que le lac lui-même s'y glisse.

Un lagon. On est devant un lagon. Il faut être bien devant son entrée pour vraiment le voir malgré qu'il soit immense. Je me surprends à en trouver la vue très belle : il est tout doré et ambré et il tournoie et s'avale. « That sand looks funny. » Dis-je finalement, car le tapis du lagon était en effet drôlement plus coloré que tout le reste de la plage, même lorsque la marée était à son plus bas.

Spoiler:


Je trouve le narcissisme naïf de mon personnage à la fois mignon et horrible */Out/*


Dernière édition par Lena M. Oliver le Lun 7 Avr - 16:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyLun 7 Avr - 16:42

The Pirate King
Masculin

Aleksei Boulgakov

Aleksei Boulgakov
Le vent avait redoublé d'intensité et soufflait violemment dans nos dos, comme s'il nous poussait à continuer notre marche. Et moi j'obéis toujours au vent. Lenna se tenait contre moi, bien retenue par mon bras. Elle était fine, gracile et, à ma grande surprise, elle n'avait pas essayé de glisser comme une anguille entre mes doigts quand je l'avais entraîné. A croire que je l'avais convaincue, ou qu'elle abdiquait. La raison m'importait peu, car j'appréciais de l'avoir près de moi, juste au cas où. Et puis, je devais l'avouer, le fait d'avoir une femme dans mes bras me faisait du bien, même s'il s'agissait de ce genre de rapport froid. Car depuis mon arrivée sur Terra, je n'avais pas eu l'occasion de goutter à la chaleur d'une femme. Ici, les femmes n'étaient pas comme dans l'autre monde, on travaillait avec elles d'égal à égal, on cohabitait, on coopérait comme si le sexe n'avait aucune importance. Or, cette situation était vraiment nouvelle, je n'avais jamais fait toutes ces choses auparavant, ou bien lorsque j'étais encore tout gamin. Et les seules femmes que je fréquentais une fois adultes coopéraient de toutes autres façons. Je sentis soudainement ce parfum de mes années mortes*. Et c'était pourquoi, je pense, j'avais un peu de mal à m'y faire. Être entouré par autant de femmes sans pouvoir rien en faire, il y a de quoi devenir un peu fou. Je n'étais pas habitué, tout simplement... et en attendant la suite, j'appuyais lourdement mes pas sur le sol, comme pour enterrer ma libido dans le sable.

Bref, nous marchions, et mes yeux se perdaient dans le paysage. Je ne savais pas ce que je cherchais, un signe, un indice, quelque chose qui me sauterait aux yeux. Mais le temps passait et rien ne venait retenir mon attention. Il n’y avait que la plage et la forêt. Rien que du sable et des foutus arbres. Je commençais à désespérer, à douter de mes déductions. Mais… non, c’était forcément ça ! Quoi d’autre sinon ?

C’était forcément ça.

Puis le paysage changea subtilement ; la plage s’était déformée, mais il était difficile de constater cette métamorphose de loin. Intrigué(s), nous nous sommes approché de cette curiosité géographique : en fait la plage essayait de s'aventurer dans la forêt et avec elle, un bout du lac, pour former un lagon. C'était vraiment... PARFAIT !! Exactement ce que j'attendais ! Je relâchais soudainement mon étreinte pour me diriger vers ce méandre Ses couleurs étaient extraordinaires ; du vert, de l'ocre, du gris... Des couleurs pas très normales, mais ô combien magnifiques. Je crois que j'aurais pu me perdre à regarder ces tourbillons de peinture.

Cependant, ce lagon était vraiment grand, si un indice devait se trouver là, comment le dénicher ? Je n'allais tout de même pas m'y tremper et retourner le sable le reste de la journée ? Si ? Et puis, la marée avait, me semblait-il, finie de descendre et je n'étais pas certain que le lagon reste au sec/ une fois remontée. Sans compter que l'ombre des arbres se projetait à la surface et nous empêchait de voir clairement le fond. Je me posais devant, un brin énervé, quand j'entendis derrière moi : " That sand looks funny " Je fus étonné d’entendre cette voix s’échapper si doucement. En fait, c'était les premiers mots que la demoiselle avait prononcés depuis notre rencontre fortuite - du moins, les premiers que j'avais clairement entendu. Et quels mots ! Funny ? Funny !? Tous mes espoirs de trouver quelque chose facilement et rapidement ici étaient tombés dans cette eau et elle trouvait ça amusant ? Je la foudroyais du regard sans scrupules. J't'en donnerais moi du funny ! Te pousser dans l'eau, ça ce serait vraiment funny. ... histoire de tester la profondeur... Mais rien à faire, elle restait à bonne distance de moi. Pfff.... Dommage.

Je m'agenouillai près de l'eau, prenant soin de ne pas glisser sur le sable humide ou sur la mousse étrange recouvrant les pierres. Je trempais un doigt, puis deux, puis finalement toute la main d'ans l'eau froide du lagon. J'agitais les doigts, percevant les minuscules courants qui animaient ces eaux et formaient des spirales de teintes étranges et envoûtantes. Le contact avec l'eau avait le don de me calmer, comme si je revenais à mon état originel. Je pense que j'aimerais revenir à cet endroit. Mais pour l'instant nous ne pouvions rien y faire. Il me faudrait revenir plus tôt le lendemain pour avoir plus de lumière et la journée entière pour draguer ce lagon. Et j'étais vraiment gêné de devoir renoncer aussi rapidement, et encore plus de devoir admettre cet échec. Je me relevai et fit face à Lenna.

“ Ok, let’s go out of there ”

Le ton était sec, comme pour inciter la jeune femme à ne pas contester ni poser de questions. Je n'avais pas envie de me justifier, et je me fichais pas mal de savoir ce qu'elle pensait de tout cela. Il me fallait un peu de temps pour me remettre de ma frustration. Une fois revenus au village, je serais sans doutes plus apte à tout lui expliquer, voire même lui proposer de m'accompagner de nouveau. J'étais donc prêt à faire demi-tour cependant, en posant un dernier regard à l'Ouest, quelque chose attira mon attention. Il y avait comme une tache, une couleur vive qui tranchait avec le décor. On n'arrivait pas à distinguer ce que c'était, mais dans cette journée grise, on pouvait clairement deviner que ce n'était pas commun.

[ Action découverte >> Vous apercevez une tâche vers l’ouest, alors que la marrée est basse, non loin du lagon.]

“ What the …? ”

Lenna avait-elle vu cela également ?

Plus question de rentrer au village à présent, nous allions vers l’Ouest pour voir ça de plus près ! Certaines mauvaises langues diront sans doutes que je ne sais pas ce que je veux, mais ils ont tort : je le sais pertinemment, et savoir changer d’avis, au grès de la situation est ma plus grande force. Ce n’est pas de l’indécision, c’est savoir saisir les occasions quand elles se présentent. Ma journée ne pouvait pas se terminer ainsi ; la nature m’envoyait clairement des signes pour que je persévère.

N’ayons pas peur de la route* et suivons les.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyLun 7 Avr - 17:20

Je suis le son que personne ne fait, je suis l'ombre dans la nuit, et le vent dans tes cheveux
Féminin

L'Espace

L'Espace
Vous vous êtes approché d’une tache visible non loin du lagon:
Félicitation, vous venez d’officiellement découvrir le récif de corail!

Un sous forum va être ajouté de suite et sera bientôt lui aussi disponible dans le cadre de l'Évent découverte.
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyJeu 5 Juin - 5:09

je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Féminin

Lena M. Oliver

Lena M. Oliver

Les tourbillons enluminés qui s’absorbaient étaient bien intrigants, certes, mais il ne fallut au final pas une bien longue observation pour leur faire régurgiter plusieurs secrets ; ces courbes luxurieuses étaient d’argile et de sable fin. Les roches mousseuses qu’il vomissait joliment restaient, elles, un mystère, mais duquel naissaient moult nouveaux trésors. On y voyait de loin des courbes qui formaient des ombres et des surfaces, des replis, des angles, des coins -- Des coquillages qui renfermaient sans nul doute des mollusques. Qui sait, avec ce sable, c’étaient peut-être même des perlières ! Voilà qui rendraient heureuses les coquettes demoiselles du village . . .

Aleksei me lorgnait orageusement, en réponse à quoi mes traits concentrés se soulevèrent avec une indifférence complice. Sans formuler ce qui avait déclenché sa soudaine attaque visuelle, il se replia sous ma contemplation. Pas bien brusquée par son intrusion optique, je n’eus aucune gêne quant à reluquer par-dessus sont épaules alors qu’il caressait presque lascivement l’eau excitée qui s’infiltraient dans cette bassine naturelle. Il confronta bien vite mon voyeurisme. Il voulait partir. Son ton, comme son regard, était sec et autoritaire, mais ce peu était loin d’être suffisant pour m’intimider. Il m’incitait à le suivre hors du petit lagon, en réponse à quoi je restai immeuble, enracinée comme une mangrove vertébrée, défiant effrontément ses ordres non seulement par fierté lasse, mais surtout en prévision de l’amusement prochain que la présente situation pourrait engendrer. . . Seulement pour me rendre compte que je n’avais personnellement rien à faire dans le lagon, aussi que m’inactivité était totalement contre –productif. Bref, après avoir regardé une dernière fois autour de moi, je me saisis d’une huître qui reposait près d’une roche violacée avant d’enfin suivre l’empressement de mon triste compagnon. Ce coquillage était le seul à être détaché de l’agglutination nacrée et, allons savoir pourquoi, j’avais eu l’ultime envie de me l’approprier. Une fois nettoyé, ce serait mon consubstantiel souvenir de ce lieu lequel je ne risquais pas de revisiter de sitôt.

Le russe semblait vouloir retourner au village, point sur lequel je fronçai un peu : rentrer au village alors que si peu de travail avait été abattu ? Si la découverte du lagon était bien un avancement, il était un peu maigre contre le précieux temps que nous avions investi dans sa découverte. On l’engraissera avec le temps, à mesure que son argile allait trouvera utilité… Mais en ce jour, c’était tout juste une très jolie pataugeuse peu probablement capable de mettre de quoi à manger sur notre table, malheureusement.

Poings sur les hanches, coquillage dans une main, je montais déjà sur mon aise, m’apprêtant à gronder son manque de discipline lorsqu’il s’exclama. Son regard était trop lourdement porté sur l’horizon pour remarquer mon grand air, de toute façon, alors je pus le joindre dans sa concentration sans devoir m’offusquer du vent qu’il m’avait involontairement mis. Je crus bien vite trouver ce qui avait ainsi détourné son attention de ma prépondérance : une tâche. Une ombre colorée au loin. Aleksei y accourait déjà en m’entrainant une fois de plus avec lui, je n’avais toujours pas l’impression que ça allait être bien productif, mais je suivais son élan, encore une fois seulement pour le timide et honteux plaisir de ressentir son autorité.

Encore une fois, nous foulions le sable, seulement cette fois il se collait aux bas de mes jambes à cause de l’eau du lagon dont elles s’étaient humectées. Un regard suffisait pour observer la croute meuble qui s’y formait plus ou moins également ; j’aurais aussi bien pu porter de bas de soie couleur crème.

Les ombres, les éclats et les formes colorées gagnaient en définition à chaque pas que nous faisions, parallèlement, des hypothèses et des doutes germaient dans mon esprit, puis s’épanouirent ou fanèrent dès lors que nous eûmes une bonne vue du champ solide aux couleurs saturées. C’était un trésor vivant. Il respirait, battait, grondait. Nous avions bien suivi les indications mystérieuses et avions finalement trouvé le trésor. En comparaison, le lagon était un coffre vide : utile et accommodant ; cette géode biologique était un trésor bien rempli. Pas d’or ou de bijoux fiduciaires, mais de matière. De coraux, d’algues, des crustacés.

- Good job Blond Beard, you actually did find something useful ! Dis-je d’un air perplexe, sincèrement appréciative et béante devant le plateau décoré qui s’offrait à nous.

Sur une note plus sinistre, je me demandais surtout qui avait bien pu nous laisser les indications. . .

Spoiler:

Arf. Je ne puis m’excuser suffisamment pour la longue attente et la piètre qualité de mon post.




Dernière édition par Lena M. Oliver le Jeu 24 Juil - 0:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [D] Le vent nous portera [D] Le vent nous portera  EmptyJeu 24 Juil - 0:01

The Pirate King
Masculin

Aleksei Boulgakov

Aleksei Boulgakov
Ignorant la peur, le vertige, le vide d’une déception de plus, je m’étais élancé vers cette promesse colorée. Mon coeur battait fort tant il espérait un petit bout de trésor seul, perdu au milieu du sable, qui n’attendait que moi. Les couleurs montaient en puissance, la merveille traçait son dessin. Puis elles éclatèrent. Ce que j’avais devant les yeux, je ne réalisais pas bien que ça puisse exister. Cela ressemblait à ce rêve d’exotisme que j’avais fait autrefois. Que j’avais fait tant de fois sans penser un jour pouvoir le vivre… C’était la poésie incarnée en une déstructuration chromatique, à la fois organique et minérale, libre et aliénée, inerte et terriblement vivante… Ce spectacle effaçait immédiatement toutes les beautés que j’avais pu voir dans ce monde ou dans l’autre.*

J’étais plongé dans un état indescriptible, flottant entre l’extase et la léthargie. Mais le froid et l’ironie me firent sortir de mon ivresse plus rapidement que je ne l’aurais souhaité. A dire vrai, j’avais oublié que je n’étais pas seul, et la voix un peu cassante de l’américaine eut l’effet d’un saut d’eau glacée lancé au visage.

- Good job Blond Beard, you actually did find something useful !

Comment venait-elle de m'appeler ? Oiseau blond* ? Cela n'avait aucun sens ! Je restais interloqué. De tous les surnoms stupides dont j'avais écopé le long de ma vie, celui-ci était de loin le pire, le plus surprenant, le plus déconcertant, et le moins inspiré. Blond, je pouvais le concevoir, mais oiseau ? Sérieusement ? Je crois que j'ai dû rester immobile durant un moment, comme figé dans du marbre. Fort heureusement, le regard de Lena se perdait dans l'admiration de ce mélange absurde de teintes qui se trouvait devant nous, et je pense qu'elle ne se rendit même pas compte de ma stupeur. J'avais envie de répliquer, mais aucun surnom ne me venait à l'esprit... J'avais toujours été mauvais pour ce genre de choses et je le regrettais bien à cet instant, car j'aurais souhaité trouver quelque chose d'aussi absurde et tranchant. Tant pis pour moi...

Boudeur, j’ai préféré me concentrer sur ses autres paroles. Nous étions bien d’accord sur un point : J’avais trouvé quelque chose d’utile. Certes, ce trésor était plus métaphorique que réel pour moi (j'aurais préféré un coffre avec des bijoux ou des pièces), mais ce récif devait foisonner d’espèces qu’il serait agréable d’attraper et manger. Toutes les aspérités de ses rochers, sous toutes les algues souples qui dansaient lentement, et même enfouis dans le sable fin et doré, devait se cacher de nombreuses merveilles délicieuses.

Et tant qu’à être arrivé jusqu’ici, autant ne pas repartir les mains vides. Les signes nous avaient conduis ici, la nature elle-même avait voulu que je trouve ce lieu. Et je n’allais pas la décevoir. De mes mains, par tous les moyens et toutes les ingéniosités que je pourrais trouver, j’allais puiser un peu de bijoux dont regorgeait ce lieu pour l’offrir et le partager avec le reste des pionniers. Même sans outils, nous allions faire fructifier ce que beaucoup allait considérer comme une perte de temps. Me sentant l'âme pédagogue, je souhaitai apprendre à celle qui m'accompagnait alors le véritable art de la pêche. J'avais ôté mes chaussures et mes chaussettes, remonté mon pantalon, et avait foulé de mes pieds ainsi nus l'eau encore fraîche du lac. Certes, ce genre d'eaux chaudes n'étaient pas ma spécialité, mais je connaissais suffisamment les choses de la mer pour en comprendre les fonctionnements basiques. Je me demandais si l’américaine serait de mon avis et voudrait bien s’attarder quelques heures de plus, jusqu’à ce que la marrée remonte, pour attraper le plus d’espèces possible. Et, même si nous n’avions pas de quoi les recueillir, nous allions bien trouver une solution. J’y réfléchissais, accroupi près d'un rocher, tout en observant cette eau où toute la vie marine s’était, semble-t-il, donné rendez-vous.

Ce récif offrait de parfaites cachettes : sous les pierres, dans les trous et les failles des rochers, sous les algues... Là nous devrions trouver des crustacés. Sûrement beaucoup de crabes. J'en salivais presque d'avance, le goût du crabe m'avait toujours énormément plu, mais j'avais - ironiquement - eus peu d'occasions d'en déguster jusqu'alors. Raison de plus pour s'acharner à les capturer, car, si peu outillés, ils restaient notre proie la plus simple. Car, s'il y avait des bancs entiers de petits poissons, nous n'avions aucune chance d'en attraper sans filet. Et pour ce qui était des autres crustacés souvent présents dans ce genre de configuration océanique, comme les crevettes, là aussi le manque d'outils nous lésait.

Oui, nous allions devoir nous contenter de nos mains, et tant pis pour les risques de pincements, le jeu en valait chandelle.

- I’d really want to fish. ‘cause we’re here, then, it would be stupid not to take the avantage. Are ya tempted ?

Même si la demoiselle répondait à la négative, pour ma part il était clair que j’allais rester. Je disposais de tout au plus 3h pour mettre à profit cette folle escapade. Je le lui fis comprendre, avec un brin de malice, puis remis mes chaussures afin de me diriger vers la forêt. Pourquoi donc m’éloigner ainsi tout d’un coup ? Tout simplement car j'avais un plan : je voulais récolter des branches fines et de quoi les lier entre elles afin de créer une sorte de cage primaire qui recueillerait nos prises. Pour les poissons, si nous avions la chance d’en attraper, il nous suffirait de les empaler sur un bâton bien taillé en pointe. Pour le reste, il nous faudrait revenir avec plus de contenants. Mais cette partie de pêche improvisée nous donnerait déjà un bien bel aperçu des espèces vivant là. J’avertis Lena de mon plan et me suis dirigé rapidement vers l’orée de la forêt. Outre ces besoins matériels, j’avais également un besoin naturel de plus en plus pressant à satisfaire.

J’ignorais ce que l'américaine avait l’intention de faire ; m’aider, partir, ou même arpenter la lisière du bois avec moi pour recueillir plus rapidement ce dont nous avions besoin, tout était possible. Pour l’heure, je m’activais pour trouver l’arbre adéquat - c’est-à-dire assez éloigné du récif - pour faire, eh bien, ce que j’avais à faire. Je découvrais avec étonnement un certain côté pudique de ma personnalité.

Spoiler:

Et vraiment pardon pour l'attente. En plus j'aime tellement ce Rp !
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[D] Le vent nous portera

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