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[D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel

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Eye Of The Tiger
Masculin

Théodore Lefaucheux

Théodore Lefaucheux


« L'amour des livres me perdra » songeai-je tout en me retenant tant bien que mal à la paroi que je longeai pour éviter de tomber. À quelques mètres en contre-bas s'étendait un lac d'une eau limpide, presque aussi transparente et pure que celle du lagon. Il était le produit d'une retenue naturelle des eaux de pluie due aux collines qui m'environnaient de toute part. Proche du village, il offrait un panorama à couper le souffle de tout ceux qui s'y aventuraient. De plus, il nous procurait des ressources n'ayant aucun rapport avec celles du Grand Lac. D'ailleurs, il était bien le seul des deux à être, à mes yeux, un véritable lac. Les eaux du Grand Lac, salées, ne pouvaient m'évoquer qu'une mer : ses flux et reflux aussi réguliers qu'une horloge, sa faune et sa flore, le vent qui vous balayait le visage, tout cela me rapportait toujours à ma seule et unique rencontre, magique, avec l'Océan.
Un caillou se délogea de son encoche sous mes doigts, me contraignant à raffermir ma prise tout en me concentrant sur mon parcours. Je relevai les yeux. Devant moi, Ashton suivait sa progression, m'indiquant de temps en temps en grommelant où passer au mieux. Oui. Vous avez bien lu. Ashton. Aka Grumpy. Peut-être l'homme avec lequel j'avais actuellement le plus de problèmes depuis mon arrivée sur Terra. Je m'étais stupidement fait enrôlé par son Altesse pour un projet manifestement abracadabrant dont je ne pouvais pas savoir la moindre chose, à l'exception du fait que ça concernait des livres. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même : à force de tourner autour de la cahute de Gavin à mes heures creuses pour tenter de remettre la main sur l'ouvrage que j'avais extrait de ma première caisse, il avait fini par me repérer.
« Quitte à me coller aux basques, aide-moi donc à faire quelque chose d'utile » m'avait-il dit, dans les grandes lignes. Et voilà que je me retrouvais à flan de colline, surplombant le lac en quête de roseaux. Manifestement, il avait déjà un peu repéré les lieux car j'avais à peine eu le temps de lui poser trois questions qu'il s'était engagé dans le val créé par les collines à l'arrière du village. Avec pour seul bagage une besace offerte par Émilie-Anne et mon couteau, j'espérai qu'il n'avait pas prévu de nous charger comme des bœufs.

« Tu pourrais au moins me dire où nous allons ! » criai-je pour que ma voix porta à ses oreilles. Je raffermis ma prise et me propulsai jusqu'au rebord que je venais de repérer. J'appréciai ma nouvelle condition physique : mon allure déjà élancée était désormais accentuée par des muscles secs, sculptés par mes journées de labeur. Depuis que j'étais sur Terra, mon corps avait bien souffert : fini la ripaille aux repas dignes de banquets qu'organisait Ielena, bonjour repas maigres et souvent succincts. Même si je n'avais jamais été bien en chair, un héritage génétique des deux comparses, j'avais dû faire face à une certaine "privation". Bien entendu, rien de comparable à ce qu'avaient dû endurer les premiers pionniers mais tout de même à des années-lumière de mon régime de privilégié. Nourriture saine et dosée, travail physique et fatigue accueillante avaient fait de moi un nouvel homme. Et chaque jour, je tâchais d'en faire un peu plus tout en guettant la moindre occasion d'apprendre.
Cette soif inextinguible de savoir faisait manifestement de moi une "proie facile" pour les opportunistes : après Alekseï qui m'avait enrôlé pour son incroyable projet de navire et avec qui j'avais fini par lier les prémices d'une bonne amitié, c'était maintenant Ashton qui semblait vouloir me mener par le bout du nez. Mais si je pouvais, à la fin de cette aventure, remettre la main sur le support de mon rêve de paysan, cette expédition serait finalement plus qu'une balade de santé dans d'incroyables décors.
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Dernière édition par Théodore Lefaucheux le Sam 9 Juil - 13:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel  [D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel EmptyMar 7 Oct - 20:36

Frostbitten Requiem to a Forgotten Elegy
Masculin

S. Ashton Awyer

S. Ashton Awyer
Pourquoi écrivais-tu si tu te savais
immortel, hein, Joshua ?


STEP FIFTEEN.
« Ses mots, ses ratures, ses images, sont tout ce qu’il me reste au monde. Sans eux, je ne suis que ce vide intersidéral qui flotte entre deux dimensions, entre deux souvenirs, informe. Choisir d’exister est une chose, une belle poésie pleine d’intentions et de lyricité. Affirmer cette existence, toutefois, m’apparait beaucoup plus dur. »

-

J’avais attrapé Lena, ce matin là, la saisissant par les hanches et collant mon front au sien dans une apposition d’enthousiasme qui lui paru assurément folle. Je lui avais débité mes plans, mon désir de quitter l’infirmerie pour m’ériger un havre, la tournoyant comme une ballerine près du feu central, usant d’une passion plus désirée que réellement ressentie, mais qui prenait tout de même source dans une tentative de mouvement, de changement. Un petit arbre qui voulait pousser, grandir. Je lui avais donc expliqué, rapidement, sachant qu’elle ne porterait qu’une demie attention à mes propos et n’en conserverait que l’essentiel, les plans qui s’étaient amusés à germer dans mon crâne pendant la nuit. En fait, elle s’était probablement arrêtée à l’information stipulant que je voulais m’adonner à une activité concrète sans qu’elle soit immédiatement nécessaire à ma survie, mais qui pourrait tout de même profiter au village. Elle ne m’avait pas sourit, mais avait eu ce mouvement d’assentiment un peu sec, son regard bercé par un désintérêt dans lequel tentait tout de même de s’infiltrer une pointe d’étonnement. Encore une fois, je fus presque tenté de la trouver belle, belle comme une statue, une idole érigée dans un but ne lui séant qu’à moitié, déchue, effritée, tournant les talons, sans émettre le moindre au revoir. On parlerait d’elle dans les livres, un jour.

Maintenant, midi pointait assurément et je m’enlisais, aux côté de ma nouvelle sangsue de service, dans les profondeurs d’un endroit dans lequel je n’avais pas osé m’aventurer jusqu’à maintenant. La végétation imbibée d’eau claire des collines laissait peu à peu place à une humidité plus étouffante, la verdure gagnant en épaisseur et en hauteur, le sol se montrant plus mou, friable, de sorte que nos bottes s’enfoncent un peu plus dans la boue avec chaque pas. S’enliser dans une terre molle lorgnant un vide s’étendant sur quelques mètres n’avait rien de particulièrement rassurant.

Théodore, j’avais fini par apprendre son nom par l’intermédiaire d’Émilie-Anne, semblait me suivre sans trop de problèmes, capturant des prises de ses doigts et progressant sans daigner tomber derrière. Il se montrait étrangement docile, obéissant à mes directives sans manifester trop de mécontentement. À le lorgner, du coin de l’œil, bottes sales, corps élancé, je me demandais comment la simple envie de remettre la main sur le bouquin que je lui avais dérobé, ce jour là, cet horrible jour là, pouvait le forcer à en faire autant. L’amour des livres le perdrait assurément.

Tout comme il me perdrait aussi. En quelque sorte.

Bref, nos échanges, depuis notre départ du village, s’étaient résumés à mes directives. Je fus donc particulièrement surpris lorsqu’il me héla à contre-gré de la brise. Assez surpris pour sursauter et lâcher ma prise tout juste assez longtemps pour ressentir une hausse d’adrénaline envahir mes veines, une dose de peur. Qui s’avéra au final inutile, considérant que je parvins à rattraper ma cible assez fermement pour ne pas tomber. La chute n’aurait pas été mortelle, mais je n’avais pas particulièrement envie de passer la journée trempé. Je lui lançai un regard furibond de par-dessus mon épaule, mèches folles me tombant sur le front et encadrant mes yeux mordorés écarquillés sous l’émotion. Je le jaugeai un moment, tendu comme un ressort un peu rouillé sur les bords, haletant vaguement sous le joug de l’hormone folle qui serpentait dans mon corps. Je consenti tout de même à cracher après quelque longues secondes chargées d’électricité :

« Au marais. Chercher du mortier et du matériel. »

Parce que lorsque j’étais rentré au village, après mon périple dans les montagnes, après ma rencontre avec la femme-loup, j’avais décidé, très simplement, très puérilement, de vivre. Pour vivre, il fallait d’abord arrêter de dépendre, dresser les fondations de ce que je m’efforcerais à transformer en mon univers. Je voulais du savoir et la possibilité de le transmettre. Ce ne serait assurément pas Lena qui apprendrait aux gamins à lire, à écrire, à réfléchir et, pour toute l’affection que j’éprouvais pour elle, mon monde idéal ne se résumerait jamais à des huttes rudimentaires. À une vie où il me faudrait uniquement survire.

Mes mains s’accrochèrent à la roche suivante et je recommençai à progresser sur la corniche, me satisfaisant de la voir déboucher sur une surface plus plane où il nous serait possible de marcher. Je poursuivi, sans me retourner cette fois, d’une voix moins mordante, mais toujours un brin condescendante :

« De la boue compacte pour faire des fondations et des végétaux ou des cuirs animaux qui pourraient devenir du papier. »

J’étais le seul à connaître les chapitres de l’histoire que les Anghel avaient mis à feu et à sang lors de leur montée au pouvoir, le seul qui s’était baignée dans cette technologie éteinte qui avait été le pain quotidien de bon nombre de gens à mon époque. Pour ne pas répéter les mêmes erreurs, il était impératif de comprendre la suite des événements. Je n’avais pas suffisamment confiance en l’humanité pour me contenter de croire aveuglément en la bonté des pionniers qui peuplaient Terra.

Et puis, quant à être condamné, mieux vaut valait comprendre pourquoi. ( Ironie, étrangle-moi. )

Je lançai un nouveau regard dans sa direction, enjambant une racine qui me signala que nous arrivions à bon port.

« Tu vois où je veux en venir ? »
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MessageSujet: Re: [D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel  [D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel EmptyLun 12 Jan - 8:37

Eye Of The Tiger
Masculin

Théodore Lefaucheux

Théodore Lefaucheux


Ma question l'avait déstabilisé. Quelques petits cailloux s'échappèrent de la roche et sa main glissa. Sans même avoir le temps de penser à faire quelque chose, je bandai mes muscles et ancrai mes pieds au mieux, m'apprêtant à le recevoir en cas de chute. Mais ses épaules se raidirent et sa main retrouva sa place, comme si rien ne s'était passé. Évidemment, il m'en imputa la responsabilité, je pus le voir dans ses yeux, même d'en contrebas. Si jamais j'avais effectivement imaginé l'éclair de son regard, sa voix furibonde me le confirma. Sans pour autant perdre une miette de sa réponse, je détournai la tête pour suivre les fragments minéraux dont la cavalcade endiablée semblait mener jusqu'au lac et mes yeux se perdirent dans le décorum qui nous entourait.
Sans vouloir le reconnaître à haute voix, j'appréciai la sortie. Depuis deux saisons que j'étais ici, je n'avais encore jamais mis les pieds dans ce paradis. Il faut dire que l’appellation "marais" n'invitait pas à la promenade. De suite, j'imaginai des moustiques aussi gros que mon poing et d'autres horribles créatures qui pomperaient tout ce qu'elles pourraient de moi. Mais ces hideuses images avaient cédé place à de magnifiques paysages. De là où nous étions maintenant, le lac se révélait à nous dans sa totalité.
Sur ses bords, on pouvait apercevoir les galets clairs qui en couvraient le fond. Un dégradé de blanc au bleu nuit couvrait sa surface calme et passait par toutes les teintes de bleu, de celles dont je connaissais le nom à toutes les autres. Quelque part en moi-même, je notai qu'il fallait que je revienne. L'été s'en allait, je le sentais. Les brises étaient plus fraiches et les jours raccourcissaient paresseusement. Il était hors de question que j'attende un an pour pouvoir m'y baigner. Mais ce n'était guère le moment propice à de telles réflexions. Et comme une piqûre de rappel, de la bouche d'Ashton venaient de me parvenir des mots plus qu'intéressants.

« Du papier. »

Oui, bon, il n'avait pas prononcé que ces mots-là, évidemment mais ils étaient ceux qui m'avaient ramené à la conversation et mes yeux sur lui. Après avoir tâté le terrain d'une main, il se hissa, presque sans efforts, sur une surface relativement place. Je me hâtai de le rejoindre, escaladant les derniers mètres sans écouter mes muscles endoloris. Si je voyais où il voulait en venir ? Hell, yes.
Du papier !
Rien que d'y songer, je sentais un sourire irrépressible monter à mes lèvres. Je restai un instant ainsi, tentant de me contenir mais aussi de retrouver la sensation que procurait le grain du papier sous les doigts. Mais ça n'était plus qu'un souvenir fugace, à peine ravivé lorsque j'avais pu tenir entre mes mains l'ouvrage qui causait aujourd'hui ma perte.

« Je devine plus que je ne vois au travers du brouillard de tes réponses. But I like it. »

Les projets d'Ashton venaient de gravir beaucoup d'échelons en quelques secondes. À cet instant, il détrônai presque le cadavre d'embarcation qui trainait sur la plage. Il allait d'ailleurs falloir qu'Alekseï et moi y mettions les bouchées doubles si on voulait l'étrenner avant l'arrivée des grands froids ! Et, accessoirement, qu'on en construise un autre, plus léger et maniable, pour ce lac-ci. Nous aurions pu nous éviter cet effort physique, certes agréable mais fatiguant, et transporter avec nous plus de matériel. Enfin, il serait toujours temps d'y penser pour la prochaine expédition. J'étirai mes bras et mon cou afin de ne pas leur laisser le temps de refroidir de trop, les yeux survolant le nouveau décor qui s'offrait à nous.
Est-ce que nous nous rapprochions insensiblement de la source donnant naissance au lac ? En tout cas, là où nous étions arrivés, les eaux n'étaient plus du tout les mêmes : de limpides, elles étaient devenues troubles et légèrement vaseuses. La flore aussi semblait différente, bien que ce ne soit pas évident à déterminer lorsque les vingt dernières minutes n'ont donné à contempler que de la roche. Toujours était-il que nous nous trouvions devant une forêt de petits bosquets d'une plante à la tige fine et droite surplombée d'une ombrelle découpée en multiples lamelles, séparés par deux bras d'eaux brunâtres. Ça et là se trouvaient aussi des arbres minces, un peu tortueux, comme s'ils étaient restés coincés au beau milieu d'une danse sensuelle et langoureuse.

« Pour les cuirs, il faudra voir avec les chasseurs. Je demanderais à Pavel qu'il nous en réserve avant qu'Émilie-Anne ne mette pas la main dessus. Mais pour les végétaux, tu penses plutôt à quoi ? Des écorces ? » lui demandai-je en me dirigeant plutôt vers le bras de gauche, plus clair et agréable à l'eau que son opposant.
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MessageSujet: Re: [D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel  [D] L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres, parce qu'il se sait mortel Empty


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