Sujet: Chantent les arbres Jeu 23 Juin - 4:37 | |
| Faire tenir l'infini dans la paume de la main, et l'éternité dans une heure
Lune Escher | Dans mes oreilles, le murmure éternel des arbres qui réveille en nous comme une voix profonde, un chant primitif Le soleil était bas, mais il montait doucement. Lune était sur la plage, seule pour la première fois depuis des jours. Elle avait passé quelque temps sur la plage isolée en compagnie de son fils Alex et du meilleur ami de ce dernier, Olivier. Lune aimait ces enfants, ce qui ne l’avait pas empêchée d’avoir ressenti beaucoup de soulagement en les ramenant au village. Elle avait maintenant envie de prendre le large et d’abandonner toutes ces responsabilités, au moins pour quelques heures. Elle avait particulièrement envie de visiter l’ilot mystérieux qui baignait au cœur de la baie. Les deux seules personnes à y avoir été, Aleksei et Ashton, avaient décrit une flore colorée et odorante, ainsi que des oiseaux chantant des mélodies entendues nulle part ailleurs. Par contre, Lune savait également que l’ile était gardée par des poissons redoutables, quoique délicieux.
Son regard, porté sur la silhouette de l’ilot lointain, retomba enfin sur son embarcation. Celle-ci avait grand besoin de maintenance. Après avoir été utilisé pour charrier du bois et de la terre sur la plage isolée, il avait besoin d’être nettoyé et renforcé. Armée d’un chiffon trempé dans l’eau salée, elle frottait donc l’intérieur de la barque. Plus tard elle la retournerait pour épousseter les saletés restantes, après quoi elle renforcirait son étrave et ses pagaies.
Le soleil était maintenant haut dans le ciel et Lune contemplait son œuvre avec satisfaction. Avant d’aller sur l’ilot, toutefois, il lui faudrait des provisions : de l’eau et de quoi accompagner le poisson qu’elle pêcherait pendant son voyage. Peut-être des fruits ? Elle aurait bien voulu de la viande rouge, mais n’avait pas du tout envie de faire tout le trajet vers le village, car elle devrait alors certainement attendre le lendemain avant de partir. Par contre, elle avait la chance d’être à seulement quelques minutes de marche de la forêt rocheuse où elle pourrait trouver des racines, des champignons et des fruits sauvages, ainsi qu’un ruisseau pour remplir sa gourde.
Dans la forêt, elle eut la chance de vite tomber sur un arbuste qui portait des baies d’azures précoces... Celles-ci n’étaient pas tout à fait mures et seraient donc acidulées, voire épicées, ce qui n’était pas plus mal pour accompagner le poisson.
Soudain, elle s'est retournée. Elle a cru entendre un bruit étrange qui lui a instantanément rappelé combien la forêt lui est étrangère. Lune n’aurait pas su dire si celui-ci avait été produit par un inoffensif chapin ou par un porcalo enragé, alors le rythme de son cœur accélérait dans sa poitrine pendant qu’elle scrutait les alentours, le vide alourdissant son inquiétude. Moins elle trouvait la source du bruit, plus sa peur grandissait. Après quelque temps, toutefois, son esprit rationnel reprit le dessus, et elle trouva son calme après un grand effort. Après tout, un chapin n’aurait pas le réflexe de se montre devant elle, si ? Alors elle s’efforça de retourner cueillir les baies, mais prête à bondir au prochain son suspect. |
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Sujet: Re: Chantent les arbres Lun 27 Juin - 7:13 | |
| All grown up were first children, but few of them remember.
Orlare Valioce | Cher Journal,
Je n’arrive pas à dormir la nuit, et je me réveille le matin en me demandant ce que je vais bien pouvoir faire. Ma vie d’avant se colle à ma peau comme une combinaison humide qui ne voudrait pas partir même si je tirais dessus. Il faut absolument que je me trouve une occupation pour ne pas devenir folle …
Depuis que j’étais arrivée, j’avais du mal à m’intégrer à la population de ce nouveau monde. Il y avait une sorte de cohésion de groupe que j’avais du mal à appréhender. Ici, parents et enfants vivent en parfaite harmonie, les portes ne sont que rarement fermés à clefs et la vie semble plus simple. Tout le contraire de ce que j’avais vécu dans l’ancien monde.
Alors que tout le monde se levait au petit matin pour vaquer à sa routine familière, je me levais pour … en fait, je ne savais plus pourquoi je me levais le matin et ça me rendait nerveuse, irritable et agacée. J’avais perdu mon but dans la vie : survivre coute que coute. Alors j’allais chasser, revenait avec du gibier et se sentait un peu plus utile.
Ce jour là, je me levais comme tous les autres matins et partie chasser. La forêt résonnait de milles et un bruit si l’on prenait le temps de les écouter. Je trouvais rapidement des traces de passage et m’engagea doucement à la suite du troupeau de Porcalo, espérant en trouver un malade ou affaiblis. La nature se réveillait lentement : les arbres, dépouillés de leurs feuilles au cours de l'automne, revivent sous l'effet des températures clémentes. C'est le moment où les oiseaux migrateurs reviennent et où ceux qui hivernaient se réveillent.
Je remarquais quelques arbres fruitiers inconnus couverts de bourgeons restés fermés durant tout l'hiver. Quand ils vont s'ouvrir et que de nouvelles feuilles vertes feront leur apparition, la forêt va être magnifique. Je pensais a revenir plus tard pour examiner ces fruits de plus près.
Je suivait depuis quelques heures déjà mon gibier lorsque d’autres traces attirèrent mon attention … comme … comme des sabots … . Intriguée, je les suivis jusqu’à tomber nez à nez avec une magnifique créature : comme un cheval mais avec une excroissance au niveau de son chanfrein. On m’en a parlé au village, ils appellent ça une licorne, comme dans les vieux contes pour enfants. La créature était majestueuse et aussi puissante qu’un cheval de l’ancien monde. Je restais là, à contempler l’animal, ayant complètement oubliée l’existence des porcalo et de leurs trace toutes fraiches.
Ce n’est que lorsque la licorne pris la fuite que j’entendis des froissements de feuilles non loin de là, du coté de la falaise. Merde, ils sont ou ?
Sans bruits je me dirigeais vers le bruit, grimpais sur un arbre et de branche en branche suivis le bruit. En contrebas, une femme que je pensais être Lune Escher cueillait des baies sans se douter qu’une des créatures les plus dangereuses de la nature de terra se tenait pas loin. En essayant de ne pas lui faire trop peur je chuchotais à son intention :
- Hum … Lune, psitt. Là haut.
J’attendis qu’elle me trouve.
- Il y a un ou plusieurs Porcalo de ce coté ci de la forêt, à moins de 30 pas je pense.
Je lui fis signe de me rejoindre sur la branche. Je savais que c’était une entreprise assez difficile pour une personne non habituer mais a part sauter du haut de la falaise pour échapper à ces animaux, c’était la seule solution.
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Sujet: Re: Chantent les arbres Jeu 30 Juin - 3:47 | |
| Faire tenir l'infini dans la paume de la main, et l'éternité dans une heure
Lune Escher | Lune écoutait le chant de la forêt : l’écho lointain d’oiseaux, le chant des insectes, les percutions des branches, les murmures des arbres. Elle cueillait ses baies sans entrain, son esprit courant devant des chimères dangereuses. Elle était si attentive aux bruits étrangers que les murmures d’Orlare auraient aussi bien pu être criés. Elle avait été saisie d’un sursaut aussi violent que le fut le bond de son cœur affolé.
Le regard nerveux de la jeune femme parcourait les formes des troncs, puis des cimes, pour enfin se porter jusqu’à la silhouette de la jeune femme brune. Elle était rassurée d’avoir trouvé la source des sons, ou en tout cas, jusqu’à ce que celle-ci lui apprenne que des porcalos étaient à proximité.
Elle s’approcha de l’arbre en guettant pour les monstes, sans pourtant n’en apercevoir aucun, mais elle n’avait aucune raison de douter d’Orlare. Elle se souvenait assez vivement de ses prouesses pendant l’été des tortues, et la devinait capable de gérer ce genre de situation… Contrairement à elle-même qui les redoutait par-dessus tout.
Elle posa ses mains sur l’arbre sans trop savoir quoi en faire. Des yeux désespérés cherchaient la jeune femme perchée, pour finalement monter ceux-ci jusqu’à ses formes visibles. Les muscles de ses bras reconnaissaient l’effort de grimper à même titre que celui de pagayer, alors exécutait celui-ci sans mal, mais ses ongles et la peau délicate de ses mains refusaient catégoriquement de rester contre l’arbre. Après être retombée sur ses pieds et avoir manqué de s’affaler à la renverse, elle prit du recul pour inspecter l’arbre.
- Je dev’riais juste correr ? Dit-elle à l’avis d’Orlare, mais un peu trop fort peut-être, car elle eut pour réponse les bruits sans équivoques de sabots qui s’approchaient d’elles.
Lune se précipita contre l’arbre, l’entourant de ses bras, puis de ses jambes, et en gesticulant, parvient à gagner quelques centimètres de hauteur. Son gilet remontait et exposait maintenant son dos alors que sa poitrine ondulait contre le bois et que la peau sensible de son ventre s’irritait. Plus bas, ses shorts s’incrustaient inconfortablement à la jonction de ses cuisses alors que ses hanches battaient le tronc pour continuer l’assertion. Elle avait l’impression étrange de faire l’amour à un arbre. Ça n’avait jamais exactement fait partie de ses fantasmes, et ce n’était pas non plus l’expérience la plus concluante de sa vie. Par contre, le fait d’atteindre la première branche fut d’une jouissance non dissimulée par ses gémissements victorieux. Elle y agrippa ses jambes, et s’y pendit pour quelques instants avant de se hisser sur le dessus pour enfin s’affaisser, le ventre contre l’écorce.
Elle était essoufflée et les muscles de sa poitrine exprimaient déjà leur désaccord.
- Ils sãon encore lá?
Demanda-t-elle, les yeux fermés, une joue contre la branche. |
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Sujet: Re: Chantent les arbres | |
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