Sujet: [D] Les crustacés n'attendent que nous ! Dim 11 Nov - 21:44 | |
| Pionnier
Félicie Grimson | Avec le village qui s’agrandissait, Lena avait finalement mis en plus un certain système de corvées. Parfois, deux par deux, les villageois étaient appelés à effectuer un petit quelque chose dans le but d’aider le village. Selon Félicie, ce système était nécessaire si l’on ne voulait pas laisser le village dériver jusqu’à l’anarchie. Il fallait cependant veiller à ce que les villageois ne se sentent pas pris dans une inégalité. Pour l’instant, tout allait pour le mieux sur Terra, et les campements devenaient plus nombreux dans la vallée. Cela redonnait du courage à Félicie qui se mettait alors à redoubler d’effort et à se proposer pour presque toutes les tâches. Elle se lançait dans toutes les activités avec entrain. Elle devait bien jouer son rôle de seconde arrivée sur Terra.
Au programme : la cueillette de crustacés ! Félicie avait terminé sa propre corvée, soit de ramasser assez de bois pour alimenter le feu au courant de toute la journée et, ceci fait, elle chercha ce qui pouvait bien être fait d’autre. L’abri de Frederike avançait très rapidement, dès ce soir il pourrait jouir de sa nouvelle maison et de son intimité. Félicie ne se lança cependant pas pour aider les constructeurs, n’étant elle-même pas douée en construction. De toute façon, ils étaient bien assez pour la tâche à accomplir. Que faire, alors ? En approchant de la lisière de la forêt rocheuse, Félicie croisa miraculeusement Lena qui l’informa qu’il fallait cueillir des crustacés et qu’elle ne savait pas si Lola s’y était rendue. À l’aventure !
Lola… Lola… Ah oui, la petite Irlandaise ! Félicie n’avait jamais eu l’occasion de converser avec elle. D’ailleurs, est-ce qu’elle parlait anglais ? Elle espérait bien que oui, car elle se dirigeait maintenant d’un pas décidé vers le Grand Lac avec un des sceaux ramenés de l’Ancien Monde. Aaaaah, l’Ancien Monde. En pleine réflexion, Félicie passa de ce sujet à celui du Dr Oliver, et termina sa profonde exploration de ses pensées en s’attardant sur la date. Bien que sur Terra nous étions début novembre, était-ce de même pour l’Ancien Monde ? Peut-être que le temps ne se déroule pas de la même façon ici, même si on en a l’impression. Comment savoir ?
La jeune femme déboucha finalement sur la plage du Grand Lac où le vent s’engouffra d’un coup dans ses cheveux qu’elle avait omis d’attacher aujourd’hui. Elle tenta de les calmer alors qu’ils virevoltaient dans tous les sens, mais rien n’y faisait. Stupides cheveux, revenez au pied de maman ! Félicie regardait l’horizon à la recherche d’une silhouette qui l’informerait delà présence de Lola. Si elle n’était pas ici, non seulement personne n’aurait ramassé des crustacés, mais la jeune femme serait dès lors portée disparue. L’angoisse montait dans la gorge de la Terravienne.
Elle tenta de se rassurer en se disant que Lola était certainement hors de vue, mais bien là. Elle commença à marcher vers l’ouest, longeant l’eau vide de crustacés. Puis, à l’endroit où la plage redevient forêt, où l’eau se fait plus profonde et les récifs moins nombreux, elle trouva une jeune femme rousse aux cheveux aussi emmêlés par le vent que les siens.
« LOLAAAA »
Cria-t-elle, et ce même si elle n’était pas si loin de l’Irlandaise. C’est que le vent soufflait drôlement fort, et que donc sa voix ne portait pas loin. Félicie s’avança encore de quelques grandes enjambées. La rousse semblait vraiment concentrée dans sa contemplation du sable mouillé. La jeune femme agita la main qui tenait le sceau pour attirer l’attention de Lola. |
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Sujet: Re: [D] Les crustacés n'attendent que nous ! Mer 21 Nov - 2:28 | |
| Je suis un volcan qui se noie de l'intérieur, je m’étouffe avec la vapeur qui ne peux s'échapper
Lola O'Ceann | Le vent frisquet fait danser mes courts cheveux, claque mes joues, remplie ma bouche. Ce vent goûte et sent le sel, il en était tellement chargé, tellement que je pouvais presque le ressentir sur ma peau. Petite jetais déjà allée sur les falaises de mon Irlande natales, hautes et fières, celles-ci surplombaient l’océan. Ici ce n’était pas la même chose, la falaise était étroite et entourée de forêt ou bien elle se mourrait jusqu'à ne devenir que poussière dorée. En Irlande aussi, il y avait des plages, évidemment, mais elles n’étaient pas comme celle-ci. Même la puanteur de la mer n’est point comparable.
Nous commencions à connaitre le lac, nous savions qu’il se vidait de son eau deux fois par jour et ce que nous savions davantage encore était que lorsque la marée était basse, le fond du lac devenait un champ de merveille que personne avant nous n’était jamais venu piller. Si mon but avait été de ramasser le plus de choses possible, je n’aurais même pas eu besoin de chercher, j’aurais simplement eu à me trouver une pelle et tout mettre dans mon panier. Certains jours, certains cherchaient pour des coquillages, d’autres jours, d'autres cherchaient pour des mollusques et aujourd’hui, moi, je cherchais des crustacés. Le problème avec les crustacés c’est qu’ils sont généralement vivants (et c’est ce qu’il faut pour pouvoir les manger, évidemment) et donc qu’ils bougent même une fois dans le panier. Il y a encore peu de temps, ce fait nous forçait à devoir les recouvrir (les paniers) d’au moins une couverture et de toujours les surveiller, même alors que nous ramassions des choses plus loin. Depuis tout récemment, nous avons des couvercles pour nos paniers…merci au mec qui fait les paniers, car la tâche est désormais bien moins ardue.
Un autre problème, c’est le poids et les quantités. Le village est plutôt loin d’ici et il est donc hors de question de faire je ne sais combien de voyage pour transporter les fruits de mer ramassés, il faut donc en ramasser énormément avant de rentrer…mais alors le panier est lourd et la route n’en devient pas moins longue…C’est donc pourquoi les cueillettes sont sélectives, on ne prend que les meilleures spécimens ( parce que de toute façon on a moyen d’être difficile avec le nombre de crabes qui populent la marée basse) .
Je pousse un soupir en enfonçant un crabe jaune dans mon panier déjà grouillant de vie, refermant rapidement le couvercle d’osier pour éviter qu’aucun ne tente de sortir une pince et essaye de s’enfuir. Les pauvres bêtes, quand même, leur nombre témoigne que jamais auparavant ils n’ont subi un tel génocide. Ils n’ont jamais dû avoir énormément de prédateurs naturels… Notre arrivée est pour eux une bien terrible catastrophe contre laquelle ils ne pourront rien faire. Mais bon.
Je glisse un nouveau crabe, un rouge cette fois, dans le panier.
La marée remontre lentement. Comme je suis loin vers l’ouest de la plage, je commence lentement à revenir sur mes pas, ramassant encore quelques crabes sur mon passage. Je ramassais aussi parfois les coquilles nacrées les plus sublimes qui me tombaient dans l’œil et que je ne pouvant simplement pas me résigner à les laisser ici , risquant de ne plus les revoir, seulement celles-là je les glissais dans les poches improvisées de ma tenue.
Un crabe de plus. Quelques pas…Et encore un.
On cri mon nom. C’est une voix de femme à ne pas douter. Je me redresse, un crabe bleuté dans une main, scrutant l’horizon du regard pour enfin apercevoir Félicie, la jeune fille française dont les cheveux semblent souvent changer de couleur, un sceau dans une main. Était-elle venue m’aider ? À ne pas en douter. C’est bien, car la marée monte et le large panier cylindrique n’est pas encore plein…C’est bien aussi, car il sera bien plus aisé de le ramener au village en duo ensuite.
Je fous le crabe dans le panier avant de lui envoyer la main.
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Sujet: Sam 5 Jan - 22:14 | |
| Pionnier
Félicie Grimson | Lola envoya la main à Félicie. Cette dernière, contente, souriante, joyeuse, lui renvoya son geste. Elle était contente de retrouver la jeune femme, qui n’était alors pas portée disparue, mais aussi de distraire son esprit par la découverte de sa compatriote. Le vent marin qui faisait voyager ses cheveux d’un côté puis de l’autre sentait le sel et lui rappelait la Gaspésie de chez elle. C’était apaisant. Et un peu douloureux, dans son cœur, à l’endroit où les souvenirs se cachent. L’air marin entrait par ses narines, se faufilait jusqu’à son cerveau qui, lui, faisait sournoisement tourner plein d’images de sa terre natale devant ses yeux. Le cœur gros, la gorge nouée, la jeune femme regarda l’horizon quelques instants, histoire de se rappeler de bons souvenirs. En laissant les souvenirs se mêler à la réalité, elle pouvait presque voir le rocher percé au loin dans la brume.
Ce que ce pouvait être bon de se croire un peu chez soi.
Félicie soupira et s’ébroua un peu, pour sortir toutes ces images de sa tête. La vie était devant elle, la plage et ses innombrables crustacés s’offraient à elle. Pourquoi résister, réfléchir, se perdre dans le passé ? Elle accrocha un magnifique sourire à ses lèvres et alla à la rencontre de Lola. Ses pieds dans le sable mouillé s’enfonçaient un peu, laissant une légère trace de son passage. Le vent soufflait tellement fort que la jeune femme pensa s’envoler, mais ses pieds ne quittaient heureusement pas le sol. Tant mieux !
Arrivée à la hauteur de l’autre jeune femme, souriante et semblant insouciante, Félicie déposa son propre sceau et tendit la main à Lola. Parlait-elle français ? Dans le doute, essayons l’anglais.
« Need help ? »
L’accent de Félicie n’était pas le meilleur, il était même plutôt basique. Même si elle avait une très bonne connaissance de l’anglais dû à son séjour dans la bourgeoisie de Montréal, ville bilingue, son accent avait toujours été médiocre. Elle pouvait converser durant des heures, son anglais était très bon, son accent, lui, ne s’améliorait jamais. Son mari se plaisait souvent à le lui rappeler et à la taquiner. Félicie, en bonne joueuse, rigolait.
Puis le vent, qui s’était légèrement calmé entre temps, se leva à nouveau, plus fort cette fois, plus violent. On aurait dit qu’une tempête approchait. Un orage, peut-être, vu les nuages grisonnants. Ou peut-être que ce n’était qu’une journée venteuse. Qui sait. Les cheveux de la jeune femme claquaient dans son visage et des feuilles de la forêt non loin leur parvenaient. Ne quittant presque pas son interlocutrice des yeux, Félicie se débattait contre ses cheveux qui n’en finissaient plus de lui boucher la vue. Bonjour les nœuds ! La jeune femme regrettait amèrement de ne pas avoir attaché ses cheveux qui décoloraient du rose bonbon au blond cendré. L’idée de les couper traversait souvent l’esprit de la jeune Québécoise qui repoussait toujours cette idée avec violence. Son mari avait toujours apprécié sa tignasse longue et colorée. Il n’était pas question de la couper.
Lola, qui semblait avoir son seau à moitié rempli, s’adonnait toute seule à la cueillette de crustacés. Plus pour longtemps, cependant, car Félicie mit le premier crabe sans son sceau, un tout petit bleu qui s’approchait dangereusement de ses pieds. Par ici, petite bête. Nous te mangerons ce soir autour du feu. Un vrai délice. Déjà, l’estomac de la jeune femme appelait les crabes. Les papilles gustatives réclamaient le goût de la chair de crabe grillée, et elle salivait dangereusement en pensant au prochain repas. Miam, des crabes.
« You speak english, right ? »
S’assurer d’être comprise, quelle bonne idée. Et hop, un autre crabe dans le sceau métallique de Félicie.
[Désolée du délais et de la médiocrité de mon post♥]
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Sujet: Re: [D] Les crustacés n'attendent que nous ! Sam 9 Mar - 14:10 | |
| Je suis un volcan qui se noie de l'intérieur, je m’étouffe avec la vapeur qui ne peux s'échapper
Lola O'Ceann | La jeune fille est souriante, elle l’a été à chaque fois que je l’ai aperçue depuis mon arrivée. Depuis que je suis ici, je ne fus pas autant sociable que j’aurais pensé l’être lorsque je rêvais d’une liberté perdue sous la cape de Carley. Les hommes me rendent nerveuse et la compagnie des femmes m’était étrangère et malaisée, fut-il que j’en fus isolée trop longtemps lors de mon mariage imposé.
Félicie me demande si j’ai besoin d’aide. Je la regarde logement, un crabe gigotant entre les doigts. Oui, j’ai besoin d’aide, pensais-je en me mordillant une lèvre, seulement pas que pour ramasser des crustacés. J’aurais besoin de quelqu’un pour m’aider à vivre, pour me prendre par la main et me préparer à l’hiver qui arrive bientôt, cet hiver qui me fait si peur qu’il m’empêcher de dormir la nuit, mais qui est aussi la seule raison qui me donne l’énergie de travailler le jour. Quelqu’un qui n’était pas nécessairement elle, franchement je préfèrerais un bel homme avec de longs cheveux fins qui volent dans le vent, mais tout de même. De l’aide…Le rêve. Je lui fais un petit sourire. « Yah, I speak english » mon fort accent déformât quelque peu les mots prononcés. Gamine je ne m’en étais jamais rendue compte, j’avais toujours, comme tous les gens de mon entourage, mélangé l’anglais et l’irlandais et c’est seulement lorsque je vécut aux États unis avec mon époux que je constatai ma différence et que je dû réapprendre l’anglais, car dans mon innocence j’avais appris les deux langues ensemble et ne dissociais souvent pas lesquels mots venait de quelle langue. Un moment d’égarement m’eut hanté suite à ma réponse, j’étais restée plantée debout, un crustacé bougeant mécaniquement ses appendices et ses pinces dans une main. Ce furent finalement quelques perles d’eau froides qui me sortirent de ma léthargie, la marée montait de plus en plus et ce furent des gouttes d’une petite vague qui mourut avant de nous atteindre qui m’eurent éclaboussée.
« So. I've heard yah were married in thy…Aul world »
Dis-je après un moment d’hésitation tout en fourrant la bête dans mon panier. Lorsqu’on essaie d’être amie avec quelqu’un, il faut se trouver des points communs, non? Je ne me souviens plus trop où j’ai entendue dire qu’elle était mariée, de quelqu’un du village, sans doute, ou peut-être même du Docteur à l’époque ou j’étais chez lui et qu’il délirait sur des gens que je ne pouvais connaitre, mais qu’aujourd’hui je reconnais un peu plus de jour en jour au travers de ses babillages encore en ma mémoire.
Une vague d’eau glacée s’avance jusqu’à nos pieds avant de reculer sur la plage. Je pressais le pas pour rejoindre la plage, ramassant quelques belles bêtes au passage, ne demandant pas son avis à Félicie, m’imaginant qu’elle non plus ne voudrait pas restée si loin de la plage, si près des falaises alors que les vagues nous rattrapaient. De plus en plus, encore et encore plus, l’eau frôlait nos pieds, puis cessa de se retirer, laissant quelques centimètres d’eau dans lesquelles marcher. Action Event - Marchez dans l’eau peu profonde.
Une douleur vive me saisit et je fis un bond, reversant le panier au passage en éloignant mon pied des dards de la mer, bien cachés dans son lit de sable. Prestement je le remis droit avant que le fruit de ma récolte n’en sorte, bien heureusement nos crabes ne sont pas les bêtes les plus véloces et brillantes du monde et presque aucun ne s’échappa. En voulant reprendre la marche, je découvris bien rapidement que de mettre du poids sur mon pied n’était pas une bonne idée, qui plus est ma sandale se fessait de plus en plus inconfortable. J’y posai les yeux avec résignation, découvrant sans surprise qu’il commençait déjà à enfler.
Je. Hais. Cet. Endroit.
Dernière édition par Lola O'Ceann le Sam 24 Aoû - 6:12, édité 1 fois |
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Sujet: Re: [D] Les crustacés n'attendent que nous ! Sam 9 Mar - 15:45 | |
| Je suis le son que personne ne fait, je suis l'ombre dans la nuit, et le vent dans tes cheveux
La Faune | |
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Sujet: Re: [D] Les crustacés n'attendent que nous ! Jeu 27 Juin - 12:15 | |
| Pionnier
Félicie Grimson | Lola semblait hésiter. Repassant mentalement les mots qu’elle avait dit et le sens de ceux-ci, Félicie s’assurait qu’elle n’avait pas créé de malentendu entre l’Irlandaise et elle. Elle qui avait côtoyé un bon nombre d’anglophones et appris leur langue qu’elle connaissait déjà en partie, elle ne se voyait pas, maintenant, faire des erreurs de syntaxes et de vocabulaire. Alors peut-être qu’effectivement, la jeune femme ne parlait pas anglais. Alors là, les choses seraient plus compliquées. Félicie ne parlait pas un traitre mot d’Irlandais. Ouch. Comment allait-elle communiquer, alors ? Ce serait compliqué de se faire des amis si le docteur passait son temps à leur envoyer des personnes qui ne parlaient pas la même langue. Il devrait peut-être revoir ses critères de sélection, se disait Félicie. Le français, elle ne le demandait quand même pas, mais l’anglais, c’était un minimum, non ? Et puis comment des gens qui ne parlaient pas anglais avaient pu communiquer avec le docteur, alors que c’était sa langue ?
Perdue dans ses réflexions, fixant Lola, la jeune Québécoise la vit sans vraiment l’entendre s’exprimer en anglais. Bingo ! Elles pouvaient maintenant communiquer, malgré le fort accent de l’Irlandaise. Félicie aussi avait un accent, alors elles trouveraient un moyen de passer outre ce petit détail technique. Déjà, Félicie se voyait amie avec sa compagne, parlant de l’Ancien Monde, du nouveau, des hommes et de leurs rêves. Le soir, autour d’un feu de camp, apprenant à se découvrir, à s’épauler, à se supporter. Lola aurait quelqu’un pour la rattraper lorsqu’elle tomberait, et vice versa. Peut-être un peu trop excitée par les choses, Félicie souriait de toutes ses dents à la rousse, heureuse d’enfin trouver un prétexte de l’aborder.
« Hum… Yeah... I’ve been married… » Dit doucement Félicie, redescendant de son nuage de coton. Elle était à court de mots. Comment expliquer qu’elle était encore mariée, dans son cœur et dans sa peau. Que son mari venait la visiter toutes les nuits en rêves, l’empêchant d’avancer et de se recréer des repères. Comment expliquer à une étrangère que, bien que ce fut sa décision de partie, il y avait des jours où elle regrettait amèrement, qu’elle donnait presque tout pour retourner en arrière et tout refaire autrement. Comment expliquer sans paraitre trop sentimentale que cet amour la faisait souffrir atrocement. Elle leva un peu la main, mettant sa bague de mariage simple, mais jolie, quoique pleine de terre, à sa nouvelle amie.
« I’m kind of still married… »
Souriant à moitié, tentant de retrouver sa bonne humeur, elle tendit la main vers Lola qui semblait s’avancer vers elle. La marrée montait, menaçant des rattrapées et de les prendre au piège si elles n’y prenaient pas garde. Félicie regardait son amie s’avancer dans sa direction en attrapant quelques crabes qu’elle déposait dans son panier presque rempli. Il semblait lourd, et sur de longues distances, impossible à ramener seul. À deux, tout serait plus facile. Tout est toujours plus facile quand on est deux pour soulever un fardeau.
« Be careful! » chuchota-t-elle plus pour elle-même que pour Lola. C’est à ce moment précis qu’elle se décida à faire un bond gigantesque, renversant son panier, donnant l’opportunité à deux crabes de s’échapper. Malgré la douleur évidente qui déformait son joli minois, la jeune Irlandaise rattrapa son panier, sous l’œil inquiet de la Québécoise.
« Everything’s fine ?! »
Le regard agrandi par l’inquiétude, Félicie prit la main de son amie lorsque celle-ci fut assez près. Elle descendit le regard vers le pied enflé de sa compagne et poussa un petit cri. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire dans un tel moment, comment réagir, comment la soigner. Était-ce comme dans l’Ancien Monde, avec les méduses, où de l’Urine calmait la douleur ? Fallait-il l’amputer ?! Cette idée à elle seule fit frémir la jeune femme.
« MERDE! » S’était-elle exprimée en français. L’Irlandaise ne pouvait probablement pas comprendre le sens du mot, mais la ton indiquait clairement que ce n’était ni positif, ni un mot de la haute littérature. « Oh mon dieu. Heuu.. We need to see a doctor. Can you walk ? » Félicie était déjà hystérique. Elle déposa son panier au sol sans se préoccuper de le mettre debout et traina Lola sur quelques mètres pour s’éloigner de l’eau. « Let’s go back to camp. »
Oh non, oh non, oh non. Félicie ne voulait pas perdre un membre du village, une de ses futures amies qui plus est. |
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