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La voisine Campbell

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MessageSujet: Re: La voisine Campbell La voisine Campbell - Page 2 EmptySam 13 Juin - 19:45

Parce que rien ne demeure
Masculin

Yui Valentine

Yui Valentine
-Tu connaissais Allan ?

C’est sans doute la première fois qu’il la voit détourner le regard de cette façon. Une surprise passe furtivement sur ses traits et Yui ne peut s’empêcher de continuer son observation, réalisant la portée improbable de sa question. Il se redresse, se rendant compte après coup de la nature évasive dont il fait face. Derrière le caractère peu bavard de Lorenna Campbell, il n’a pas pris le temps de décrypter ses motifs, trop occupé à survivre dans ce milieu désert de toutes connaissances. Derrière leurs quelques conversations échangées, il s’est habitué à la discrétion de sa sauveuse. Sans pouvoir réellement qualifier ces derniers temps en sa compagnie, entre des jours insipides et un simple respect mutuel, il a cessé de décortiquer l’essence du médecin, pour déverser sa priorité sur son environnement. Au final, un maigre retour pour qui vient de lui retaper la santé.

De la surprise face à un embarras qu’il ne comprend pas, Valentine ne parvient pas à déchiffrer ce que trame Lorenna dans sa tête. Il abandonne la plante, se relève et se retourne vers la jeune femme, à quelque pas de là.

-A quoi tu-penses ?


Ce à quoi elle pense, s’en est-il réellement soucié jusqu’à maintenant ? C’est brusquement un voile qui se lève, un autre élément parmi tant d’autres oubliés qui refait surface. Ce faisant, Lorenna lui rappelle les fondements et tous ceux qu’il a mis entre parenthèses depuis qu’il a été envoyé sur ce monde de nulle part. Pour un ancien psychologue, c’est un étrange retour à la réalité, un rappel à l’ordre, une ancienne fascination sur le mode de pensée humain qui revient à la vie. Il y découvre alors une jeune femme frêle alors qu’elle échappe à son regard dans un affaissement d’épaules, un quelque chose de fragile qu’il a refusé jusqu’à là de considérer sous un prétexte qu’il ne définit pas lui-même. Sans doute parce qu’il y en avait déjà trop à considérer lorsque leur chemin ont brusquement décidé de les croiser.

-…Lorenna ?


Des interrogations se soulèvent mais Yui décide de les laisser dans leur état silencieux, dubitatif face à ce qu’il n’a pas vu arriver.

-Peu m’importe ce que tu as fait avant.

Une tentative pour effacer sa question.
Dans cette gêne, il comprend sa question déplacée ; dans ces non-dits, il y voit un chronomètre qui chavire le temps le poussant à trouver refuge ailleurs. Aurait-il abusé de son hospitalité ? Il ne sait pas ce que Lorenna peut vouloir signifier derrière cette scène. Trop peu de mots ont coulé sous les ponts, trop peu d’humanisme à part vouloir échapper à une mort constante.

-Je ne resterai pas longtemps.

Le soir-même il partait, délaissant les récoltes cumulées depuis quelques jours. Il lui aurait bien proposé de l’accompagner découvrir les terres, trouver un village si seulement il en existait un. Mais quelque chose, une forme de culpabilité l’en empêche et il décide de disparaître. Sa façon –personnelle de remercier celle qui prolongea sa vie, tout en espérant qu’elle préserve la sienne.

Des mois passent.


LA VOISINE CAMPBELL


Des découvertes, des rencontres, un village.
Des attaques, une série de scènes de survie. Encore des créatures et des plantes.
Puis de nouveaux paysages. Une journée peut être longue quand on pense à sauver la peau de ses fesses sans relâche, et ce qui équivaut à un peu moins d’une demi-année terrestre file dans la vie de Valentine. Mais alors qu’un jour le soleil est suspendu à son plus haut point, il redescend sur le complexe d’étang où il a prolongé sa vie pour la première fois.

- Lorenna ?

Encore cette incertitude couplée à l'angoisse de n'avoir que le silence à la place des mots.
Et elle, à quoi pense-t-elle, et est-elle au moins dans cette même hutte que la dernière fois.
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MessageSujet: Re: La voisine Campbell La voisine Campbell - Page 2 EmptyLun 22 Juin - 21:21

Doctor Of Broken Hearts
Féminin

Lorenna Campbell

Lorenna Campbell
-Tu connaissais Allan ?

J'aurais aimé lui dire que non mais je n'oserais pas lui mentir. Par dignité, bien sûr, mais aussi par respect. La vérité ne me pose aucun problème, il est vrai que je l'ai connu et j'aurais tort de le démentir mais si seulement je pouvais effacer cette vie... Depuis mon arrivée tout ses souvenirs semblaient s'envoler au vent. Je me sentais libérée d'un poids et plus légère seulement seul son nom, son prénom suffit à me refaire tomber dans cet état d'angoisse. Je ne cesse de me dire que j'aurais du la voir ce jour là. J 'aurais du la saluer et partir avec elle. Après tout ce n'est pas si hideux que ça et je la verrais bien un jour, c'est notre douce fatalité. Or je suis là et tout ça car j'ai fais preuve de couardise. J'ai fui comme une lâche, le fait que ses accusations soit mensongère ne justifient en aucun cas ma fuite. Chaque jour je regrette d'être venue ici et encore plus quand je suis seule avec mes pensées, c'est l'une des raisons pour laquelle j'apprécie la présence du psychologue à mes côtés... Je n'osais pas le regarder, je n'osais pas lui répondre. J'étais tétanisée...

-A quoi tu-penses ?

J'ai relevé la tête, il était là debout et imposant face à moi. Une silhouette immense qui cachait la lumière du soleil et j'étais prise d'une angoisse soudaine. C'était l'une des rare fois où une proximité avait lieue entre nous. Je ne supporte pas les proximités, je hais les proximités. Je hais les autres, mon dieu qu'est-ce qui m'a pris ? Pourquoi l'ai je sauvé ? La Nature me l'avait prédit, elle m'avait avertie et sotte que je suis je ne l'ai pas écouté. Je suis comme les autres après tout, un être égoïste et rebutant à la capacité cérébrale limité seulement guidé par ses bas instincts. Je ne suis qu'une brute dans un monde de brute. Je me déteste, je déteste cette situation et j'ai l'impression d'être cloîtré dans cette situation.

-…Lorenna ?

Sa voix me semblait si distante et j'aurais aimé ne pas être là. Son regard semblait me disséquer vivante. J'étais là sur la table de l'opération et lui regardait mon corps ouvert en deux. Son seul regard semblait lire mes pensées. Il le sait, il sait tout. Après tout c'est lui le psychologue et je ne suis pas quelqu'un de compliqué à décrypter. Une fois qu'on a compris le mécanisme, il n'est pas dure de jouer avec ses rouages. C'est ce qu'il m'a fait après tout et je suis tombé dans ce maudit jeu. Suis-je en train de rêver ? C'était mon pire cauchemar, depuis ma tendre enfance j'ai su, pour mon bien, effacer mes émotions et faire preuve d'intégrité. Je suis un être agnostique et insensible aux autres. Généralement moins j'en sais sur vous mieux je me porte. C'est horrible de dire ça mais après tout c'est la vérité, m'intéresser aux autres ne m'apporte que des problèmes. En voilà un problème, cette silhouette immense que je ne peux quitter des yeux.

-Peu m’importe ce que tu as fait avant.

J'aurais aimé parler cependant j'étais tétanisée. J'aurais adoré lui dire que je l'apprécie, que cela ne me dérange pas. Si seulement je n'avais pas honte, si seulement je n'avais pas peur je lui aurais dis ma vie toute entière mais j'étais incapable de bouger. Mes membres étaient engourdies, mes doigts étaient crispés et ma respiration semblait être lente. Mon cœur battait si lentement que j'avais l'impression de mourir par son simple regard posé sur moi. Je souffrais tellement et je me détestais pour ne pas réussir à me mouvoir.

-Je ne resterai pas longtemps.

Il partait vers la hutte et je le suivais machinalement sans un mot. Je ne réfléchissais plus, je suivais mes instincts. La nuit tombait doucement et il partait. Mes peurs étaient fondées, il s'en allait mais après tout c'était de ma faute. Tout était de ma faute. Je le voyais partir à l'horizon et une fois qu'il était hors de vue je revenais à moi même. Mes pensées remontaient et cette paralysie était partie. Il n'était plus là et j'étais seule. Seule à sangloter dans la hutte.

***


- Lorenna ?

Était-ce la douce chaleur qui me jouait des tours ? J'étais sous la hutte à attendre que le soleil daigne quitter son trône et nous illuminer de sa chaleur ardente. Aujourd'hui était une bonne journée, j'avais étrangement bien dormi et décidé de prendre une journée de repos. Je m'étais baignée dans la matinée et l'eau semblait plus azur encore que d'habitude. Je me reposais à l'ombre de la hutte et mes cheveux étaient encore mouillés quand j'entendis sa voix.
Ce ne pouvait être que chimère, cette journée était trop belle pour être vraie. Je n'y croyais pas et je me disais que jeter un coup d'œil ne risquait rien puis ce fut ses yeux perçants qui m'accueillir et son visage angoissé. Je ne me portais pas mieux, j'avais réussi à l'oublier lentement. J'oubliais lui et tout le village comme je l'avais fait précédemment. Je survivais seule comme j'aurais toujours dû et le revoilà. Est-ce donc de la malchance ou de la chance ? Je ne savais pas et je m'apprêtais à commettre un acte jamais commis. Je le pris maladroitement dans mes bras. Cela devait être la première fois que je me rabaissais à ceci et j'espérais secrètement la dernière.

-Merci d'être venu me voir.

Puis je reculais et levais la tête vers lui, intimidée de croiser son regard après cet échange maladroit de reconnaissance. Je souriais avec une gêne non dissimulée. C'est véridique, je ne suis vraiment pas doué en relation humaine.

-Je suis heureuse, voilà à quoi je pense.
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MessageSujet: Re: La voisine Campbell La voisine Campbell - Page 2 EmptyDim 12 Juil - 16:13

Parce que rien ne demeure
Masculin

Yui Valentine

Yui Valentine
Le teint halé de Valentine tranche avec ses premiers temps sur Terra. Des choses, imperceptibles autour de lui ont changé mais c’est sans doute la réaction de Lorenna qui le surprend le plus. Il connait cette femme comme étant sans zèle et sans grands excès, difficile à percer de son silence platonique et quotidien. Difficile de retrouver la même ambiance lorsqu’il la réceptionne dans ses bras et l’encercle aussi maladroitement qu’elle a pu le faire. Entre un médecin et un psychologue, il manque parfois cette alchimie qui relie les deux disciplines ; leur étreinte est d’ailleurs brève mais elle suffit à Valentine pour confirmer que son ancienne sauveuse est bien en vie. Il la remercierait presque d’être restée en vie mais en fait, elle est la première à briser le silence. Et Lorenna Campbell n’est pas douée en relation humaine, mais ce n’est pas une surprise. Des cas plus marginaux que Lorenna avait croisé sa route ces derniers mois (…).

-D’accord d’accord…,
rattrape Valentine en la ramenant contre lui alors qu’elle recule avec un sourire embarrassé, je suis heureux de te retrouver là Lorenna. J’ai cru un instant que tu n’y serais plus... Il y a eu pas mal de morts humaines, près du champ de pierre. Lors des expéditions égaleme... bref. Tu es en vie.

Réaliser combien compte réellement une vie n’apparait jamais aussi clairement que si on a été près de la perdre. En partant du complexe d’étang, le psychologue avait subitement barré la possibilité de revoir la jeune femme, refusant de fait qu’elle ait pu accepter de le suivre jusqu’au village sans jamais le lui avoir clairement demandé. L’aurait-elle suivi ? Il doute. C’est après avoir suivi un périple sur plusieurs mois, découvrant des paysages insolites et toujours aussi dénudés d’inventions technologiques qu’il était finalement arrivé à la conclusion qu’il irait construire un semblant d’habitacle près des étangs. Il relâche enfin Lorenna et jette un œil aux alentours.

-C’est tout de même plus vivable qu’en hiver…


D’une conversation pauvrement alimentée à une absence prolongée, Valentine a soudain l’impression d’avoir quelque chose à raconter, un quelque chose entre un peu de tout et un peu de rien, mais qui lui donne plus de consistance que sa frêle impression à son arrivée. Il a eu un sourire amusé et s’est dirigé vers le refuge de la jeune femme.

- Tu sais de l’autre côté, il y a bien un village,
a commencé Valentine sans se retourner, il y dépose près de l’entrée un sac plein de vivre ramassé lors de sa descente aux étangs. Des genres de fruits et baies comestibles, un maigre prix contre une vie mais un quelque chose à sa portée. Certains parlent anglais… si un jour tu veux bouger.

Une simple information.

Il ne sait toujours pas bien ce que Lorenna cherche à faire ni ce qui la motive à survivre en milieu hostile. Tout comme il ne lui dirait sans doute pas directement combien il lui était reconnaissant d'être toujours en vie au jour d'aujourd'hui encore. Il se retourne de nouveau.

-Je t’accompagnerai.


Un haussement des épaules.

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MessageSujet: Re: La voisine Campbell La voisine Campbell - Page 2 EmptyVen 24 Juil - 18:59

Doctor Of Broken Hearts
Féminin

Lorenna Campbell

Lorenna Campbell


-D’accord d’accord…


Puis ses bras qui m'aggripent et tout devient plus coloré. Les odeurs sont plus fortes, le soleil est encore plus radieux, l'herbe encore plus verte. Le monde entier s'épanouit devant moi, un paroxysme de beauté que je n'ai jamais su apprécier. Cette sensation douce qui me remplissait comme une patisserie chaude au miel qui fond sur la langue et nous brûle à la fois. Une sensation nouvelle dont on ne sait rien. C'était si étrange que j'en devins presque malade, toutes ces couleurs, toutes ces odeurs... Puis cette peur noire et terrifiante dans le bas de mon estomac qui dévore mes entrailles. Une peur nouvelle, la peur de perdre un être chère. Je ne l'ai jamais eu et je sais pourquoi il ne m'est jamais venu l'idée de m'attacher à un de mes compères ou de rechercher un de mes parents. L'amour c'est à double tranchant.
J'étais le dos voûtée tandis que penchée sur moi l'épée de Damoclès tremblante attendait sa retombée fatale. Qu'est-ce qui m'a pris à vouloir m'attacher d'un autre humain et même de m'amouracher... Le Docteur lui n'était qu'une passion, elle n'avait ni sens ni futur. Elle me détruisait de l'intérieur mais j'en étais consciente alors que ceci... C'est l'inconnu, le x de l'équation. Le temps s'était arrêtée, les animaux s'étaient tûs et tout cela juste parce que nous sommes proches. Qu'arrivera-t-il dans le futur ? Je ne savais pas et ça me brûlait les lèvres. Cette relation sans définition, cette amitiée ? Cette... Je ne sais pas, je n'ai jamais su. J'ai sauvé un homme ce jour là et je ne réalisais pas que c'était bel et bien lui. Cet homme dont je me suis occupé pendant des bois, celui que j'ai nourri, ressourcé. Juste de mes petites mains... Non, non il s'est blessé à cause de moi, je ne l'ai pas sauvé tout cela était de ma faute. Ma seule et unique faute comment ais-je pu m'imaginer avoir le droit de l'aimer ?

-Je suis heureux de te retrouver là Lorenna. J’ai cru un instant que tu n’y serais plus... Il y a eu pas mal de morts humaines, près du champ de pierre. Lors des expéditions égaleme... bref. Tu es en vie.

Comment ne pourrais-je pas éprouver des sentiments envers cet homme ? Le seul qui appréciait ma vie, le seul à qui ça importait ? Même moi je n'apprécie pas réellement ma vie, je la vis pour les autres. Je fais mes choix comme je le souhaite mais aux tréfonds de mon âme je ne pouvais me mentir, sans les autres je n'en serais pas là. Ils ne s'en rendaient pas comptes ces dénonciateurs, ils ne réalisaient pas... Je suis froide, franche mais pas cruelle. Jamais je ne ferais du mal à quelqu'un pour mon seul, jamais je n'oserais faire preuve d'une telle ignominie... Je les aimais bien ces personnes, ils ne s'en rendaient juste pas compte. Je les aimais à ma façon, associable et maladroite... Je les aimais du mieux que je pouvais.
Puis il me parla de ces morts... Je sentis mon estomac se tordre. Je suis un médecin, enfin d'une certaine manière, aurais-je pu les sauver ? J'aurais pu les aider si seulement je n'étais pas une égoïste qui vit seule sans jamais soigner qui que ce soit à part le seul homme que j'ai blessé. Ils sont morts et moi je suis vivante. Des pères, des amies, des proches sont morts et moi je suis vivante. Moi l'inconnue, l'égoïste, la solitaire. Ma vie je l'aurais échangée volonté contre les leurs. Comment ais-je réussi à survivre tandis que eux... Ce n'étaient pas leur fautes ! Les connaissais-je ces morts qu'ils m'énoncent ? Des inconnus, des amis, des connaissances ? Combien ? Mon cœur se serre, combien aurais-je pu réconforté ? Combien aurai-je pu aidé ? La douce chaleur quitte mon estomac et fait place à la froideur de la tristesse.

-C’est tout de même plus vivable qu’en hiver…

Il m'avait relaché et je me sentais déjà mieux, débarassé de ces émotions maladroites... Son regard se baladait doucement sur le paysage. Il avait raison, après tout c'est l'une des raisons pour laquelle j'ai choisi cet endroit. L'eau était accessible, les fruits, les baies et puis la courte distance par rapport au village. Si jamais je me mourrais peut-être avais-je une chance de ramper jusqu'à là-bas... Hypothèse que je me suis déjà prouvée comme fausse, la fièvre et la perte de fluide affaibliraient rapidement un corps comme le mien en très peu de temps. Dans l'état où je serais je marcherais très lentement et je dois bien prendre une journée entière à y arriver. Je serais morte mais j'aime me complaire dans l'idée que mon hypothèse a une chance de s'avérer véridique, j'aime me dire que je ne suis pas condamné.
Il s'est dirigé vers mon abri et je l'ai suivi comme un enfant suit sa figure paternelle, silencieusement, sans poser de questions.

-Tu sais de l’autre côté, il y a bien un village...

Il déposait délicatement un sac de provision et m'avait parlé sans même se retourner. Il ne savait donc pas... L'abri près du courant, c'était le mien. L'est-ce encore? La question me brûlait les lèvres mais je m'avisais de ne pas la poser. On ne parlait donc jamais de moi, je n'était qu'une souillure sur la douce robe de soi, quelque chose qu'on aimerait effacer. Une tâche, je n'étais qu'une tâche.

-Certains parlent anglais… si un jour tu veux bouger.

Il s'était retourné vers moi et mes yeux se perdait à l'horizon, je n'osais pas le regarder. J'avais honte de lui expliquer que j'étais déjà aller là-bas et que j'ai fuie par simple égoïsme, honte d'avouer que ces morts j'aurais pu les sauver, honte d'admettre que je me sentirais mal à ses côtés car c'est lui seul qui m'importe. Pourtant je ne disais rien, j'étais muette comme le jour de son départ.

-Je t’accompagnerai.

Il haussait les épaules et par ce simple mouvement mon monde s'écroulait pourtant extérieurement rien de moi n'avait changé, c'était à l'intérieur que le tumulte avait lieue, incessant et inépuisable. Je regardais toujours un point dans l'horizon et je n'osais pas le regarder lui. J'admis d'un ton froid et dure :

-Tu ne peux pas.

Puis je ne sais pas ci furent des secondes, des minutes mais quelque chose s'est brisé. Cette roche inébrenlable s'était brisé en mille morceaux. J'étais le scientifique tué par sa propre créature, j'étais le fils qui assassine le père. Je me suis détruite par mon orgeuil et mon égoïsme malsain. Je n'étais qu'un être absurde et incongrue incapable d'exprimer un peu de sentiment et maintenant que tout s'est brisé... Plus rien ne me retient et tout se déverse dans un flot continue. Mes épaules s'affaissent et mon regard plonge dans le sien. Puis quelque chose monte et je ne peux le refouler, pour la première fois de mon existence ce sont des larmes froides qui carressent ma peau pâle et je parle d'un ton faible et fragile.

- Je ne mérite pas de vivre au village, je n'y étais d'aucune réelle utilité. Un fardeau voilà ce que j'étais... Comme pour toi d'ailleurs, c'est moi qui t'ai blessé. Je ne te mérite pas et je mérite encore moins de t'apprécier comme je le fais.
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