Sujet: Quand on traque une proie, mieux vaut prendre son temps Ven 24 Juil - 16:27 | |
| Eye Of The Tiger
Théodore Lefaucheux | La porte rudimentaire de l'abri se referma sur l'image paisible de Lola, plongée dans le sommeil. La vie avait repris son cours, ébréchée et bancale, et, même si je ne désespérais pas de retrouver le cadavre froid et bouffé par les vers de Jun, mon attention était toute entière tournée vers Lola. Pourtant, il allait falloir que je cesse de me ronger les sangs pour elle ou elle me foutrait dehors sans ménagement. Perdu dans ces pensées, je butai dans un objet en bois. Réprimant un juron, je survolai le champ de bataille qui s'étalait sous mes yeux : fichée d'une flèche à empennage brun, une cible de terre trônait fièrement au centre d'un assemblage labyrinthique d'obstacles en tout genre. La veille, j'avais décoché ma flèche en plein cœur de la cible en sautant par dessus un parapet, et j'en étais fier comme un coq.
J'avais beaucoup travaillé pour m'améliorer. Ma déconvenue estivale, mon rendez-vous manqué avec le cerf à queue de cheval me pesait encore. Il avait été clair que je ne connaissais pas du tout les habitudes de l'animal et je ne pouvais me permettre de traquer à l'aveuglette. Aussi, entre eau et feu, avais-je parcouru la terre et observé, de loin, les troupeaux tranquilles en pleine pâture. Depuis mon retour, refusant de quitter les abords du village, je m'étais inventé mille et un jeux pour m'exercer. Tirs en mouvement, traque (les pauvres moutons d'Émilie-Anne s'en remettaient à peine), planque, travail de respiration et, bien sûr, musculation intelligente de mon corps, ma meilleure arme de chasse.
De fait, je me sentais prêt. L'insouciance ne viendrait plus gambader dans mon sillage et seule la détermination marcherait à mes côtés, aussi silencieuse qu'une ombre. Hier, j'avais prévenu Lola de mon absence et je sentais qu'elle lui ferait du bien. J'étais de trop dans sa reconstruction et même si l'idée d'être loin d'elle m'inquiétait, je ne pouvais la couver plus longtemps. Une chasse, la chasse, MA chasse, était donc le prétexte idéal pour aller se perdre quelques jours en pleine nature. Je récupérai mon sac, accroché en hauteur pou éviter les intrusions nocturnes indésirées. Couteau à la taille, arc en bandoulière et carquois plein, il ne manquait plus que moi. Même le jour se faisait sentir, étendant ses longs bras évanescents dans le ciel de la nuit. Il fallait que je me mette en marche.
Le premier pas fut le plus difficile. Mais si ma volonté ne flancha pas, ce ne fut pas grâce à une motivation sans faille, non, plutôt grâce à la curiosité naturelle qui m'habitait. Là, dans les ombres étirées des cahutes, je venais d'apercevoir la silhouette élancée de Lena. Sans son apparition lointaine (à son image) au milieu des caisses éventrées de ce cher Docteur, qui m'avait inspiré, transformé, ce jour n'existerait pas. Je n'avais jamais eu de velléité de chasse et j'aurais sûrement préféré toute autre activité plutôt que celle-ci. Il m'était donc impossible de faire marche arrière alors que ma muse éclairait ma route. Et, comme tout ce que j'avais entrepris ces derniers jours, mon interpellation muette se transforma en traque, en jeu, où j'espérais piéger Celle-qui-tue. .
Dernière édition par Théodore Lefaucheux le Sam 9 Juil - 13:15, édité 1 fois |
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Sujet: Re: Quand on traque une proie, mieux vaut prendre son temps Sam 18 Juin - 1:50 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Ses pas étaient des rumeurs dans les sentiers sinueux.
Elle se fondait comme une ombre dans les silhouettes des arbres et passait d'un à l’autre tel un coup de vent, avançant ainsi avec une rapide lenteur. Elle trouvait, dans des égratignures et des empreintes laissées par l’animal, le fil qui reliait celui-ci à la vie, le laissait couler au creux de ses mains, puis l'empoignerait au moment opportun pour se hisser vers son triomphe.
Lena voulait tuer. Tirer et voir mourir, éviscérer, écorcher, puis rapporter la bête encore chaude au village. Elle avançait, mue par ce besoin immense qui l’habitait toute entière. C’était pour elle un sentiment familier, mais pas moins submergeant : même si elle devait complètement s’immobiliser, elle ne devenait jamais inactive, au risque de s’abandonner à l’émotion et de se mettre à trembler.
D’ailleurs, elle s’était arrêtée, prise d’un doute, et avait plié les genoux pour que sa main trouve une surface froide et rugueuse. Elle avait alors pris quelques instants pour caresser de ses doigts nus les traces fraiches et profondes et pour écouter parler les pierres, puis avait repris sa chasse.
Les pierres murmurent à qui sait l’entendre d’une langue fragile que nous ne comprenons pas toujours. Lena n’avait pas choisi la bonne voie, car sa proie n’était nulle part devant elle. Elle pourrait faire demi-tour et retrouver sa trace, mais pour le moment, elle se concentrait sur autre chose : elle sentait depuis plusieurs minutes la présence d’une nouvelle créature. En chassant, elle était elle-même devenue une proie. Ou pas. Elle avançait sans regarder derrière elle, mais elle écoutait avec une attention accrue. Son prédateur n’était certainement ni une panthère rose ni un porcalo, aussi sa curiosité grandissait avec la distance qu'elle parcourait. Mais avant d’être curieuse, elle était appréhensive, car elle savait que sur Terra, une chose qu’on ne connait est une chose qui peut nous tuer.
Les minutes passaient comme les arbres autour d’elle, et pourtant elle n’arrivait toujours pas à déterminer la nature de son prédateur ; ce qu’elle était arrivée à déterminer, toutefois, était sa position.
Sans un bruit, son arc avait guidé ses bras jusqu’à ce que dans son dos ses omoplates s’embrassent, et soudain, elle s’était retournée, et elle avait tiré.
- What the fuck Théo’ ? Avait-elle rugi, faisant s’envoler tous les oiseaux posés à des mètres à la ronde. Avec leur envol, le chant de la forêt s’était soudainement tu, mais reprenait maintenant lentement sa mélodie habituelle.
La flèche s’était cruellement enfoncée dans le tronc d’un arbre, à quelques centièmement seulement de son ami. En l’apercevant, elle avait de justesse pu faire tourner son arc pour faire dévier la flèche qui se serait certainement violé un chemin dans sa chair. |
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Sujet: Re: Quand on traque une proie, mieux vaut prendre son temps Sam 2 Juil - 5:19 | |
| Eye Of The Tiger
Théodore Lefaucheux | Je ne me faisais guère d'illusions quant à la durée de cette traque. Léna était la première habitante du Nouveau monde et elle était toujours là. C'était une indication assez forte de ce dont elle était capable. La survie, ça ne s'inventait pas. Pour autant, je n'avais pas envie de lui faciliter la tâche et de me faire repérer trop vite, aussi pris-je un peu de distance. L'observer dans cet élément qui semblait être le sien depuis toujours était fascinant. Les arbres donnaient l'impression de s'écarter devant elle, ballerine sylvestre, dessinant le sentier qui la menait inexorablement à sa proie. Chaque mouvement prenait part à cette étrange chorégraphie et je me retrouvai à me caler sur son rythme, à suivre son regard, à observer les indices que lui livrait la forêt. C'est ainsi qu'on s'enfonça sous le couvert des arbres, à pas mesurés sur la mousse, les rocs, les sentiers de terre, à suivre les chemins laissés par les bêtes.
Quelque chose changea dans son attitude.. Elle paraissait plus tendue, plus aux aguets encore. Pourtant, la piste semblait s'être estompée. Avec des gestes lents, elle cala sa flèche et arma son arc. M'étais-je trompé dans mes observations ? A ce rythme, je ne tuerai jamais le moindre gros gibier... Silencieuse comme la mort, elle se retourna brusquement et décocha sa flèche d'un mouvement sûr et précis. Une flèche dont la pointe allait finir dans la chair d'une créature demeurée : moi.
Je pourrais dire que le temps semblait s'être arrêté et que défila devant mes yeux ma vie et mes regrets. Que ma dernière pensée s'envola vers Lola et Ivy. Au lieu de ça, je restai abasourdi par la rapidité à laquelle cette flèche arrivait sur moi, incapable du moindre mouvement, la tête vide, tétanisé. C'est à peine si je l'avais vue faire son mouvement, inconscient que j'étais du pétrin dans lequel je m'étais mis. Si je ne m'étais jamais figuré assez bon pour piéger Léna, je n'avais pas non plus imaginé qu'elle pourrait interpréter ma présence comme celle d'une proie. A quoi pensaient-elles d'ailleurs, ses proies, quant elles sentaient...
Le son mat de son impact me ramena à moi. A quelques centimètres de ma joue, pointe entière enfoncée dans l'écorce, la flèche vibrait encore.
« What the fuck Théo’ ? »
Je restai hébété, réalisant à grand peine qu'il s'en était fallu d'un cheveu pour que s'arrêta mon existence. Stupide !
« J' Je... wow » bégayai-je, avant que le son de ma voix, que l'effort de parler ne me réveilla complètement. « Ce n'est pas comme ça que j'imaginai cette journée... »
La peau de ma joue flambée claqua, rougissant de plus belle sous la portée du coup. Mes jambes me lâchèrent et je retrouvai appuyé contre l'arbre qui avait pris le tir pour moi dans un soupir. « Complètement malade » me murmurai-je, m'en collant une seconde pour m'achever.
« Sorry, I didn't realised... I wasn't thinking... It was so fascinating to watch you... » (« Pardon, je n'ai pas réalisé... Je ne pensais pas... C'était tellement fascinant de t'observer... »)
Rien de ce que je pourrais dire ne serait assez bon pour justifier un comportement aussi stupide. Avais-je seulement réalisé que je m'étais amusé - amusé ! - à traquer la Mort ?
« I just wanted to see how you hunt, I was thinking you'd unmasqued me way sooner... Sorry, I'm aware none of this excuses are good enough... Oh my... » (« Je voulais juste voir comment tu chasses, je pensais que tu me démasquerais bien plus tôt... Désolée, je suis conscient qu'aucune de ces excuses n'est assez bonne... »)
J'avais manqué de mourir. Pour de vrai. Rien à avoir avec la panique que j'avais ressenti près du feu de joie, cette sensation irréelle que j'allais fondre, me répandre. Étrangement, je me sentais plus calme que jamais, malgré mon babillage. Enfin, la flèche que je m'évertuai à récupérer s'extirpa du bois en faisant voler l'écorce et je la lui tendis, contrit.
« Can you teach me ? » (« Tu peux m'apprendre ? »)
Pavel était bon, très bon, il brillait à cet art de tuer, tout en lui dès lors que commençait la chasse se transformait. Plus de mouvements inutiles ou de paroles superflues. Juste l'essentiel. Mais Léna... Léna ne dégageait pas cette sensation d'arme, de machine de guerre que j'avais toujours trouvé effrayante chez lui. C'était plus induit, naturel. Et cela m'avait fait oublié à quel point elle excellait en la matière.
« Please ? » .
Dernière édition par Théodore Lefaucheux le Sam 9 Juil - 13:16, édité 2 fois |
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Sujet: Re: Quand on traque une proie, mieux vaut prendre son temps Sam 9 Juil - 4:23 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Son air de cerf affolé s’effrita pour s’écrouler de son visage figé de stupeur. Quelques secondes plus tard, ce fut au tour de son corps de vaciller et de se fondre contre un arbre.
De son côté, le cœur de Lena battait si fort qu’elle avait cru sentir sa poitrine se gonfler au bord de l’explosion, mais un vide absorbant l’aspirait maintenant qu’elle vu Théodore tomber. Il était l’une de ces rares personnes en lequel Lena avait entièrement confiance. Sans qu’ils ne soient particulièrement proches, elle l’avait vu s’installer au sein de son village et ériger les fondations d’une survivance solide. Il était arrivé de l’Ancien Monde sans talents particuliers, mais il s’était adapté mieux que n’importe qui. Il n’était pas simplement stable, mais stabilisateur. Autour de lui, le village prenait place, et contrairement à ce que certains villageois diraient, probablement beaucoup plus autour de lui qu’autour d’elle-même. Du point de vue de Lena, la civilisation du Nouveau Monde qui lui collait à la peau était encore plus visible que la cicatrice qui dégoulinait sur son visage.
- Teach you ? Répète-t-elle d’une voix légèrement aigüe et qui vient se prendre dans les supplications de son interlocuteur.
Elle se tenait droite et solide et l’observait avec appréhension. Elle prit le temps de respirer, de se calmer et de scruter son expression sincère, son admiration, son aplomb.
Le silence vibrait entre eux et aménageait une distance prudente.
- Are you f’cking insane ? Demanda-t-elle enfin d’une voix sévère.
Elle voyait briller l’émotion dans son regard et dans ses yeux déterminés nageaient les pensées galopantes de créatures qui n’attendaient que lui. Malgré tout, elle considérant que le jeune homme avait suffisamment à faire au village. La chasse était importante, mais de risquer sa vie pour des chimères était tout simplement stupide.
Par contre, elle savait que Pavel l’avait déjà initié, et elle savait où il se tenait présentement. Ses motivations, aussi illusoires soient-elles, l’avaient amené à être coincé entre elle, l’arbre et la flèche, et c’était une situation qu’elle ne voudrait pas voir se reproduire si elle refusait de reconnaitre son enjouement.
Au mieux, il deviendrait bon, et au pire, il se désintéresserait, conclut-elle.
Son expression dédaigneuse de muta en considération.
- Rule number one : never give me a reason to shoot you ever again ! S'exclame-t-elle avec une pique de ressentiment qui a au moins l'attrait de crever la bulle de colère qui flottait encore dans sa gorge.
- Rule number two… Don’t you dare die for some shitty reason whatsoever. Conclut-elle pour résigner ses inquitudes.
Le silence assourdissait maintenant les bruits de la forêt.
- Is that clear ?
- Traductions:
Moi, t’enseigner ?
... Est-ce que tu as perdu l’esprit ?
Règle numéro un : Ne m’amène jamais à te retirer dessus.
Règle numéro deux : En fait, assure-toi surtout de ne jamais crever pour rien.
Est-ce que c'est clair. |
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Sujet: Re: Quand on traque une proie, mieux vaut prendre son temps Mer 21 Sep - 15:23 | |
| Eye Of The Tiger
Théodore Lefaucheux | « Teach you ? » Sa voix s'éleva, particulièrement interrogative. Pour un peu, je crus avoir mal dit quelque chose ou inverser des mots tant cette répétition de ma requête semblait incongrue. Le silence qui suivit pesa sur mes épaules, m'intimant de me rétracter, de renoncer à cette folie et de retourner à mes pièges à lapins. Mais je m'étais dressé contre moi-même et avait affronté Pavel, j'avais supporté son regard bleu et la froideur de son ombre. Et j'avais gravi un échelon. Je n'allais pas m'arrêter là. Si Léna me faisait - à tort - bien moins peur physiquement, ses prunelles traversées de dédain menaçaient de me renvoyer à la lisière de la forêt. Je me redressai complètement, déroulant mon dos meurtri par le bois de l'écorce. Je n'avais pas l'intention de me laisser éconduire. Bien qu'elle n'en sache rien, elle était la raison de ma présence dans ces bois. Mon insouciance avait peut-être manqué de me faire tuer mais, même sans cette initiative stupide, j'en serais arrivé au même point.
« Ruler number one : never give me a reason to shoot you ever again. »
Je manquai de peu de sauter de joie en hurlant. La Chasseresse consentait à me prendre comme apprenti. Cette acceptation, c'était comme une confirmation, la validation du sentiment qui m'avait envahi lorsqu'elle m'était apparu à la fin du printemps outremer. Je revoyais sa silhouette se découper sur l'horizon après la chute des envois du docteur. Je n'aurais su dire aujourd'hui ce qui m'avait attiré immédiatement mais la sensation était toujours là, vivace.
« Rule number two... don't you dare die for some shitty reason whatsoever. Is that clear ? » « I won't. » acquiesçai-je comme une promesse, réalisant que je n'avais pas été le seul retourné par ce qui aurait pu finir en un terrible accident. Je lui rendis sa flèche, polie par mes doigts inquiets.
« Pavel taught me the basics but he let me loose since I have done my first hunt solo. I manage small animals but I have no experience when it comes to porcalos and deers. » (« Pavel m'a appris les bases mais il m'a lâché la bride depuis que j'ai fais ma première chasse solo. Je me débrouille quant il s'agit de petit gibier mais je n'ai aucune expérience quant on en vient aux porcalos et aux cerfs. »)
Je lui emboitai le pas alors qu'elle reprenait l'observation des alentours.
« I want to kill a deer... » ajoutai-je d'un souffle, comme un désir inavouable. (« Je veux tuer un cerf... »)
Un porcalo serait sûrement un plus gros défi car l'animal n'était pas facile à abattre mais le cerf m'attirait plus. Peut-être étai-ce dû à sa prestance naturelle, à cette fascination qui m'envahissait lorsque j'avais le loisir de l'observer de loin, veillant sur sa harde. Je n'avais pas pour ambition de devenir un chasseur d'excellence, être suffisamment efficace pour pourvoir aux besoins m'était amplement suffisant. Mais je voulais me mesurer à celui que je considérai comme le roi des forêts.
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Sujet: Re: Quand on traque une proie, mieux vaut prendre son temps Jeu 13 Oct - 2:38 | |
| je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Lena M. Oliver | Les yeux de Theodore étaient grands et pleins de rêves et de joie, exactement la même expression qu'Ève lorsqu'on acceptait de se prêter à ses jeux d’enfants. Bien que ne comprenant pas encore le concept de chasse et de vie animale, la gamine pétillait elle aussi d'excitation à l'idée de la suivre dans la forêt... et comme Ashton l'avait si sournoisement habituée à s'adresser à elle en utilisant le nom Mama, elle n'aurait un jour pas d'autres choix que d'y concéder.
Theodore lui servirait de pratique.
Elle l'observa ensuite étaler verbalement ses plans en fronçant des sourcils.
- And Just why does it HAVE to be a deer ?
Certes, elle ne l’aurait pas laissé approcher un porcalo, mais quelque chose dans la volonté qu’il exprimait la dérangeait. Elle n'attendit pas sa réponse avant d'enchainer.
- I dont know, and I dont want to know how Pavel introduced you to it, but let me get this straight: if you kill an animal, it has to be because it's a necessity, not for fun, and not for pride. This is survival, not roleplaying. You may kill as many deer as you want, but try to do it for the good reasons.
Elle aurait menti en prétendant ne jamais avoir tiré du plaisir de la chasse. Tuer une bête longtemps pourchassée était l'un des plus grands plaisirs de son existence. Dès sa première prise : un lapin gris, dans l’Ancien Monde, alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’années, elle avait aimé la chasse. Même si elle avait pleuré en tenant contre elle le corps du petit lapin, même si elle avait fait des cauchemars par la suite, elle avait aimé le fait d’avoir pour la première fois touchée sa prise, puis la déguster et conserver sa peau. Elle avait d’ailleurs toujours la couverture confectionnée avec cette toute première peau – ainsi que les quelques suivantes, bien entendu – et cela même si le travail du cuir n’était en rien comparable à ce que les couturières du village auraient pu produire.
Elle ne voulait pas baser tout son art sur ce plaisir de tuer. Ce n’aurait pas été sain. Elle avait un code auquel elle avait longtemps réfléchi, et auquel elle pensait encore souvent. C’est en le pensant, en le répétant et en l’appliquant qu’elle se l’était approprié, ce qui lui permettait de rester en harmonie avec son environnement, avec elle-même, et qui selon elle, faisait d’elle une très bonne chasseresse. Ce que les autres chasseurs faisaient chacun de leur côté ne lui importait guerre, mais s’il fallait vraiment qu’il soit son apprenti…
- So where’s your bow anyway ?
Il était pendu à son épaule, toutefois, lorsqu'il le saisit pour le lui présenter, la corde se rompit soudainement : elle avait été abimée lorsqu'il s'était laissé tomber contre l'arbre. Son arc était inutilisable et il devrait retourner au village pour le réparer. Un sourire escalada doucement ses joues alors qu’elle l’observait dégringoler du haut de ses ambitions.
- Oh well. Go fix it, then come find me. I’ll be…Somewhere. I’ll teach you once you somehow manage to find me again. - Traductions:
- Et pourquoi faut-il absolument que tu chasses un cerf ? - Je ne sais pas, et je ne veux pas savoir ce que Pavel t’a montré, mais laisse moi tout de suite mettre quelque chose au clair : si tu dois tuer, c’est par nécessité...Pas pour le plaisir, et pas pour nourrir ton orgueil. Tu le fais pour survivre, par pour y prétendre. Tu peux tuer autant de cerfs que tu veux, mais tâches de le faire pour les bonnes raisons. - Maintenant que c’est clair, où est donc ton arc ? - Eh bien. Va le réparer, ensuite retrouve-moi. Je serai…quelque part. Je t’enseignerai tout ce que tu veux quand tu trouvas un moyen de me rejoindre |
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