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Il était un avant-midi

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MessageSujet: Il était un avant-midi Il était un avant-midi EmptyMar 1 Mai - 22:24

Pionnier
Féminin

Félicie Grimson

Félicie Grimson
Quelque chose me chatouillait les chevilles. Quelque chose de doux, mais de plutôt froid. Je baissai la tête, cherchant ce qui effleure me peau ainsi, mais ne vis rien. Il y avait tant de brouillard que même mes pieds n’étaient pas à la portée de mon regard. La panique m’envahit. Ça aurait pu être n’importe quoi, autant des serpents que de l’herbe tous ce qui a de plus ordinaire. Je levai un pied, puis sautillai sur l’autre. Le toucher désagréable resta malgré tout présent, et alors je n’eus plus qu’une solution : avancer. Cela faisait maintenant déjà une bonne dizaine de minutes que j’avançais dans ce brouillard, et c’était lorsque que j’avais senti les odeurs de mon monde me quitter pour faire de la place à de nouvelles que j’avais su que j’étais sur le bon chemin. Ce fut ensuite de nouveaux bruits caractéristiques de la nature qui m’accueillit, et finalement je sentais ce chatouillement aux chevilles. Je gardais espoir d’arriver enfin dans le Nouveau Monde, alors que je savais qu’il ne restait qu’à ma vue et à mon goût de découvrir ma nouvelle maison.

Mes pas se firent plus pressants, d’abord parce que je voulais me débarrasser - ou du moins découvrir l’origine - de ce chatouillement, puis ensuite parce qu’il me tardait de voir les alentours. Bientôt, cette chance s’offrit à moi. Ce fut d’abord le soleil qui m’aveugla, et je mis quelque temps à pouvoir distinguer les alentours. Derrière moi s’étendait le brouillard duquel je sortais et qui cachait toute cette partie du monde. Je me demandai si le monde s’arrêtait à cet endroit où s’il continuait au-delà de ce brouillard. Peut-être la première arrivée pourrait répondre à mes questionnements. Si jamais elle n’était pas déjà morte… Car cette possibilité était bien réelle. Le docteur m’avait bien dit qu’il croyait en elle et qu’il mettrait sa main au feu qu’elle était encore en vie, mais je ne pouvais m’empêcher de tous de même garder cette éventualité en tête.

Devant moi s’étendait un grand champ aux herbes hautes et chatouilleuses et aux pierres de toutes les grandeurs qui parsemaient l’espace de plusieurs touches grises pâles. Je regardai à ma droite, perdant mon regard dans cette plaine qui n’avait de fin que l’horizon. Puis, finalement, je découvris les alentours à a gauche, remarquant le scintillement de l’eau très, très loin. La beauté de ce monde presque vierge me coupait le souffle. Je ne sentais aucune odeur chimique ou non naturelle. Tous ici respiraient la nature et ce qu’elle a de plus beau. Le ciel était d’un bleu clair, les nuages d’un blanc immaculé. Il n’y avait que cet épais brouillard gris qui faisait tache dans ce décor paradisiaque. Ainsi que.. Oui, c’était bien ce que je croyais. Il y avait une colonne de fumée au loin tout droit devant moi. Cela annonçait un feu, et donc de la vie. Ce serait donc la direction à prendre.

C’est alors que je fis un pas vers l’avant que je butai sur quelque chose de plus au moins dur, mais surtout sur quelque chose qui fit quelques tonneaux. Surprise, je baissai mon regard et remarquai une petite boule de poil couleur fauve. Elle était si petite et recroquevillée sur elle-même que j’en fus émue. Sans attendre, n’écoutant que mon cœur, je me précipitai aux côtés du petit animal qui était blessé – et ce, par ma faute. Je me sentais terriblement coupable d’avoir ainsi frappé une petite bête sans défense. J’approchai mes mains de l’animal, doucement pour ne pas l’effrayer, puis posai mes doigts timides dans sa courte fourrure. Je flattai quelques instants cette petite boule jusqu’à ce qu’elle s’ouvre un peu sous mes caresses. Elle me regardait, terrifiée, et je pouvais voir toute sa détresse dans son regard. Peut-être était-elle gravement blessée ? Quoi qu’il en soit, quelque chose me disait que personne ne pourrait s’opposer à ce que je garde ce bébé matou. Doucement je l’attirai vers moi, puis contre moi, et finalement je la soulevai du sol. Je sentais l’animal blessé trembler contre ma poitrine, et bien qu’il était lourd tout comme tous mes sacs accrochés à moi, je repris la marche vers cette colonne de fumée. D’ici la tombée de la nuit, je devrais être enfin arrivée.
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