Sujet: De l'autre côté, vers une infinité Sam 20 Sep - 19:39 | |
| Parce que rien ne demeure
Yui Valentine | Complexe de Dualité AWYER - VALENTINE T0 + 7 C’est frais. Ça a été sa première pensée depuis… ? depuis longtemps. Valentine a rouvert ses yeux pour la énième fois –cette fois ci comptant pour la première fois où il a pleinement la sensation de réaliser qu’il est en train de se réveiller, dans un espace où la notion du temps commence sombrement à lui échapper. Il a crispé son index, puis d’autres doigts ont suivi le mouvement avant qu’il ne lève ses mains à hauteur de ses yeux, voilant quelque peu le ciel clair. Toujours ces mains sales, toujours ces ongles renfermant un peu de terre… Yui a froncé légèrement des sourcils. C’est une négligence qu’il ne se serait jamais permis, dans l’autre dimension. Dans un effort qui lui a semblé étrangement décalé, il s’est redressé pour s’assoir. Un mal de tête sourd resté discret jusque là s’est réveillé, insidieusement. Mais c’était déjà moins violent que la dernière fois… ça lui apprendrait à réfléchir une cinquante six et énième fois avant d’ingurgiter une plante qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. La faim justifiant les moyens, il avait passé ces trois derniers jours dans des hallucinations les plus absurdes, et bien que ses souvenirs restaient éparses, il se rappelait d'un autre que lui-même qui avait entièrement possédé son corps, alors qu’il divaguait de l’esprit et que son corps s’abandonnait dans d’atroces crampes à en recracher les os. Ça, il s’en souvenait ; alors il valait mieux cette migraine bénigne que l’autre supplice. Malgré tout, une part de lui-même ne pouvait s’empêcher de se raccrocher à l’idée du rêve, -subjectivement d’un mauvais rêve, où il était certain de s’en sortir au seul moyen de son réveil. Et comme il ne voyait pas d’autres solutions à cela, cette idée, aussi saugrenue soit-elle lui plaisait mieux que toutes les autres explications. Ainsi donc, il était le Yui Valentine de ses rêves, et dans l’autre monde, sommeillait profondément l’authentique Valentine –sans doute sous sédatifs sous les soins d’Oliver. Et quand il se réveillerait, il aurait beaucoup de choses à raconter. En attendant, il fallait continuer, la fin ne s’annonçant visiblement pas. Ça lui allait. Il s’est relevé en direction de la clairière, –dans cette dimension parallèle, bien des choses apparaissaient tel un rêve- où des cours d’eau attirèrent mécaniquement son esprit. Il avait conscience de ses trous de mémoire, tout autant qu’il ne parvenait à manipuler tant de détails qui auraient dû assaillir ses yeux comme des pop-up publicitaires. A mesure que ses yeux inspectent cette eau claire dans le soupçon infondé que quelque chose pourrait en surgir, Yui se souvient soudain d’avoir conversé, même beaucoup conversé, si bien que des mots dont il lui semble qu’il a dit se sont mis à renaître dans son esprit de manière intempestive. Perturbé, il a secoué la tête faisant mine de se concentrer dans l’observation étudiée de cette eau calme, avant de s’y aventurer. A vrai dire, il sentait juste le rat mort. La maladie et celui qui s’est pas décrassé depuis des semaines. Le Valentine de l’Autre côté n’aurait pas permis ça, non plus. Les pores de sa peau ont protesté au contact de l’eau fraiche mais le mental et la raison aussi raisonnée soit-elle a rapidement repris le dessus. Yui s’est écarté de la berge et s’est frotté vigoureusement de la tête aux pieds dans l’espoir de voir toutes ses bactéries s’éloigner de sa conscience. Il y restera un moment, ses mouvements alourdis par ses vêtements trempés. Et en le réalisant, il a juré. Un somnambule.Voilà l’impression qu’il se donnait d’être, parfaitement lucide et complètement à côté de la plaque en même temps. Et alors, le concept du Valentine de ses pensées –lui-même actuellement, qui rêve de sa propre personne pendant que Valentine le vrai dormait dans l’autre monde se mit en place, machiavéliquement, dans son raisonnement. Une réflexion qui sur le moment lui parait implacable, avant qu’elle ne s’effrite de détails qui ont recommencé à lui échapper. La possibilité qu’il puisse y exister une infinité de lui-même le força à revenir sur terre alors que son corps s’allonge sur l’eau. Valentine, ce n’est pas le moment de dormir, rappelle faiblement sa subconscience. Trop de choses se passent et lui échappent… sa tête lui a paru soudain trop lourde à porter. Valentine, je t’avais dis de ne pas manger cette pousse là, reproche une des voix de sa propre déraison. Cette torpeur trop lourde pour pouvoir être résister... il est temps de dormir, est-il mollement convaincu alors que l'eau envahit ses narines et que ses paupières se font lourdes. Si tu te noyais, tu ne mourrais pas. De l’Autre côté, tu dors.Dérive, dérives. ∞ |
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Sujet: Re: De l'autre côté, vers une infinité Mar 7 Oct - 12:03 | |
| Frostbitten Requiem to a Forgotten Elegy
S. Ashton Awyer | DUALITÉ TROMPEUSE.
STEP SEVENTEEN. « J Il y a dans ses mots ces connaissances qui m’échappent tout en m’étant offertes, ces visages et ces paroles que je ne vois qu’au travers de son imaginaire, des miroirs dans lesquels je peux regarder, mais que jamais, jamais, je ne pourrai percer.» - YUI VALENTINE. Les cadavres devraient se contenter de se décomposer. Vous êtes mort, monsieur. Vous êtes mort. Il semblait parfois y avoir des fantômes qui s’appropriaient mon esprit, des goules aériennes qui y flottaient et qui scandaient des infamies à tue-tête, coincée sur une répétition qui me portait à la colère, à l’agacement. Des liches difformes qui rampaient contre chacune de mes synapses et qui murmuraient des souvenirs, des désirs, des peut-être qui s’égrainaient dans le gouffre béant de mon désespoir. Chaque fantôme possédait son propre visage, souvent puisé dans les photos et les paragraphes léguer par le roi de mes fantasmes qu’ils soient physique ou psychologique, l’entité qui m’avait utilisé et manipulé à des fins dépassant mes compréhension, dépassant mon interprétation. Peu importe le fait que j’eus décidé d’accepter les circonstances qui m’avaient emmené ici, sans totalement y arriver, sans vraiment réussir à avaler la pilule nauséabonde que j’avais moi-même créée, je savais pertinemment que de prendre une décision ne signifiait pas qu’on s’y tiendrait forcément. Je pataugeais, me répétant la requête d’Émilie-Anne tout bas, être heureux, être vraiment heureux, pour passer au travers des jours les plus embrumés et sentant le ton doucereux de sa voix s’y superposé.
Kohaku. Joshua. Chess. À m’en damner. Je n’avais jamais eu de réponses et je n’en obtiendrais jamais, condamné à me morfondre, à divaguer, donc au cœur d’hypothèses sans forme et d’insinuations dépourvues de contexte. Dans un océan de souvenirs qui n’étaient pas miens, mais que je chérissais presque plus que les mains potelées d’Olivier qui tiraillaient mes cheveux, alors qu’il me souriait son sourire d’enfant qui n’a pas encore conscience du défaitisme, de l’horreur de la réalité.
Fraîcheur.
Contemplatif de ma désolation mentale, j’avais, conformément à mes habitudes passées, fuit le village sans demander mon reste, m’étant contenté de piper quelques mots ambigus à l’endroit de la première personne que j’avais croisée, Pavel en l’occurrence, avant de filer dans les bois. Un couteau de silex avait été enfoncé dans ma botte, piètre protection si j’advenais à me retrouver devant un prédateur, mais utile si je me coinçais le pied dans une racine, et un sac rudimentaire contenant quelques provisions, de la viande séchée et de l’eau, se balançait sur mon épaule droite.
Mon pendentif pesait contre mes clavicules.
La désorientation n’appartenait plus à ces bois dans lesquels je naviguais avec une aise souveraine, bordant les arbres de mes doigts et questionnant le ciel en espérant y trouver les réponses que ma tête et mon cœur refusaient de me donner. Après tout, Joshua avait toujours juré par l’intemporalité du ciel. Je ne craignais plus vraiment la nature de cette forêt, sachant mieux repérer les signes de danger que par le passé et convenant que de fuir la mort ne servait plus à rien. J’étais déjà mort, en quelque sorte, je m’étais éteint dans ce tube glacé, plaqué par la transcendance d’un sourire qui me brûlerait éternellement la rétine. Qui me l’avait arraché.
Peut-être que si Lawrence était rentré, ce soir là, les choses se seraient produites différemment.
Encore un peut-être.
Je réceptionnai la vision du pic s’élevant au cœur de ce que les villageois appelaient communément le complexe d’étangs avec une apathie fascinée, mais traits s’étirant légèrement en une moue admirative qui ne venait toutefois pas écorcher le miel de mes iris. J’observai l’érection de pierres et de végétaux, taillée dans cet art naturel qui ne laissait personne de glace, qui ne cessait de me rappeler, de concert avec les macchabés informes de ma cognition, que l’existence humaine n’était que chaos futile, que création nécessitant trop souvent la destruction.
Un soupir, le reflet du pic atypique dans l’eau miroitante des étangs, une stalagmite devenue une stalactite et des nuances de réel à s’en vomir les tripes. Un reflet troublé par un pigment de gangrène humaine ne m’étant pas familier, un corps qui croulait dans l’eau, qui me paraissait s’y abandonner.
Les cris des fantômes se firent stridents, mon échine se déplia, raide, et puis, soudainement, je n’entendais plus rien d’autre que les clapotis de l’eau et les sons coutumiers de la forêt – des feuilles, des rongeurs, des oiseaux, de l’air –.
Il y avait quelqu’un, là-bas.
Mes muscles se bandèrent, dans un mécanisme de salvation de la vie que j’avais acquis le jour où j’avais poussé Félicie hors du chemin de la panthère, le jour de mon arrivée dans le village, ce gîte qui ne possédait toujours pas de nom, et je bondis, sans réfléchir, dans la direction de la silhouette humaine.
Face contre la masse aqueuse, corps flottant, corps coulant, et mes paumes ne tardant pas à serpenter sous des aisselles et à tirer, à tirer. Je trainai l’individu sur le bord de l’eau, le poussant dans l’herbe et me penchant par-dessus sa forme. Le cours d’action le plus recommandable aurait été de vérifier ses signes vitaux et d’apposer les méthodes de respirations artificielles si ceux-ci me semblaient briller de leur absence. Les circonstances, toutefois, me firent un peu tarder à m’atteler à ces tâches, et je restai pantois, encore une fois, après Gavin, après Kouseki, après, après, à contempler ce qu’il s’était toujours amusé à appeler la convergence de toutes les couleurs, tortillant l’une de ses mèches opalines autour de son index en me souriant de son sourire onéreux.
Of fucking course, un autre connard avec les cheveux blancs. Décidément, que ce soit ma tête ou la réalité, le consensus ne semblait pas enclin à me laisser oublier. Mes poumons flanchèrent, ma mâchoire se crispa et je toisai l’homme en hésitant vaguement à le replonger à l’eau et à l’y tenir. Non. Non.
Je me penchai sur lui, cherchant sa respiration. |
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Sujet: Re: De l'autre côté, vers une infinité Jeu 23 Oct - 6:32 | |
| Parce que rien ne demeure
Yui Valentine | Delirium Il ne se souviendra pas de la raison pour laquelle l’eau l’a craché de ses entrailles. Il ne se rappellera pas ce gamin, ne se remémorera pas non plus que sa vie a filé entre les doigts de ce dernier. Il a simplement rouvert ses yeux au monde de la prétendue connaissance, à cette lumière qui lui rappellerait à chaque fois qu’elle transpercerait ses paupières qu’il joue encore du côté de la vie, comme si ce rayonnement devait rimer à l’existence. -Vous êtes quoi encore… ?, avait-il simplement balbutié hors des nimbes de sa mémoire. Un reflet aléatoire de ma déraison, un revers d’une de mes incartades… ? Un autre mirage où un esprit en déperdition. Il avait marmonné ça dans un sommeil second coïncidant avec un état éveillé et, de l’Autre côté, il aurait sans doute qualifié ce fait là de pseudo-conscience. Cette lubie des pseudo-pseudos, diantre qu’il aimait ça... Entre temps, il avait aperçu un pendentif, avait tenté de le saisir mais le fil de sa mémoire s’était rompue simultanément avant et après tel un CD rayé. Pendule déréglée et mécanisme dérangé, en somme, l’image d’être allé s’immerger dans l’eau pour se laisser pitoyablement submerger reste absente dans les archives de sa propre chronique. La toxine, naïvement ingurgitée et présentement installée dans son cerveau s’était simplement réveillée au contact de l’eau, le laissant délirer et détruisant les données échappées puis égarées durant cette possession mentale. Plus tard, Valentine essaierait de répertorier cette plante pour éviter une erreur similaire de novice. On ne refait pas deux fois la même bévue. - Les méandres d’une buée interne s’émoussent. Quelques minutes si ce ne sont des heures plus tard, Valentine a senti les sensations revenir d’elles même. Et lorsqu’il le réalise, il est tranquillement assis sur un tronc renversé, un petit feu improvisé pas bien loin de là. Il a fait ça lui ? Il retrouve instinctivement l’étang à quelques mètres de là, resté à portée de vue. Alors il se rend compte que son corps est en train de converser, ou de tenir un semblant de ce qui y ressemble. Il ne sait plus très bien où il y a eu un début et quand ça a réellement commencé, ni quel a été le sujet en question. Et lorsqu’il s’en rend compte, il se voit marquer un silence trouble. Son regard perçant, peut être cette fois encore plus direct, se pose et s’accroche sur l’individu qui parait lui avoir servi d’interlocuteur ces dernières heures-minutes. Qui est-il renvoie instantanément une de ses pensées, pendant qu’une autre explique ce black-out secondaire par une défaillance entre la jonction du Valentine auteur de ce rêve, celui de l’Autre côté et le Valentine qui est en train de discuter comme s’il était face à un patient. Un patient… ? Déjà ses prunelles se mettent à étudier puis excaver toujours un peu plus pour voir encore plus loin derrière tout ce qu’elles ne verront jamais. –(…) d’une ab… Un silence. Aberration, abysse, absolue ? Yui sent ses sourcils se hausser avant sa propre surprise. -…d’une abstraction. Autant finir, bien qu’il ne sait pas vraiment ce qu’il entendait rajouter voire même faire, par la suite. Il a secoué la tête. Et ce regard, toujours aussi inquisiteur et habitude qui ne se décroche pas de sa cible. -Hm. Pardon. Je disais ? J’ai comme perdu le fil. Qu’avait-il donc légué entre les mains de cet inconnu, autre que sa vie, sa mémoire et le fil de ses pensées. Valentine a plissé des lèvres. |
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