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[EVENT] Que la neige soit noire

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MessageSujet: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyVen 9 Jan - 1:56

Je suis le son que personne ne fait, je suis l'ombre dans la nuit, et le vent dans tes cheveux
Féminin

L'Espace

L'Espace
[EVENT] Que la neige soit noire 25i7mef

La neige empreinte d’un soleil froid reflète sa blancheur et hurle un vide profond et stérile. Un vide comme celui qui gronde dans le ventre des villageois.

L’hiver ; la saison du froid, la saison des sentiers disparus et des gibiers évasifs. La saison morte. La nourriture et toutes les ressources se font plus rares en ces temps qu’à n’importe quel autre de l’année. La neige emprisonne les matériaux et cache les vivres de sorte qu’il faut se rendre plus loin pour obtenir le nécessaire à la survie de tous. S’il n’est pas conseillé de partir seul loin du village en été, il est tout simplement idiot de le faire en hiver : c’est un acte qui relève presque du suicide.

Les habitants de Terra sont, pour la plupart, tous conscients de ces réalités. Le vent frigide emporte les hommes au plus profond d’eux-mêmes, il balaye leurs résistances. Mais qu’il puisse faire ressortir leurs pires failles, les unit ; dans les cœurs villageois rougeoie l’espoir d’un bon repas. Bref, lors de la dernière fête de la lune, alors qu’ils étaient tous agglutinés à l’intérieur de l’infirmerie pour mieux oublier le froid, trinquant et festoyant frugalement autour d’un modeste repas, ils en vinrent ensemble à planifier une expédition au cœur de la forêt rocheuse. Abritant de nombreuses cavernes et galeries souterraines qui regorgeaient de vie même en hiver, cette forêt était toute désignée pour trouver de quoi repousser l’austérité amenée par le froid. Il fut donc décidé que les chasseurs du village iraient s’y enfoncer pour trouver des bêtes à abattre et qu’ils emporteraient avec eux une poignée de volontaires qui exploreraient les cavernes environnantes : une en particulier qui fut repérée lors d’une précédente chasse. Les chasseurs accompagneraient donc l’autre groupe jusqu’à cette caverne, puis ils se sépareraient pour accomplir leurs tâches respectives.
[EVENT] Que la neige soit noire 55qs07
Vous avez dépassé le champ de pierres il y a un peu plus d’une heure et vous progressez maintenant vers la forêt rocheuse. Les divers participants, c’est-à-dire les chasseurs, les explorateurs et les squatteurs, avancent toujours ensemble et leur séparation n’est pas prévue avant ce qu’on estime être plusieurs heures de marche supplémentaire. Le vent souffle avec force et des flocons viennent se faufiler sous le couvert des arbres. Des parures glacées décorent les conifères et les feuillus dénudés qui composent la forêt. Toutefois, mis à part la désagréable morsure du froid, il n’y a rien d’inquiétant qui semble pointer à l’horizon.

Vous avancez en toute quiétude, sans craindre pour votre vie.

Pour le moment.
[EVENT] Que la neige soit noire J7t8h1
Le jeu de rôle débute dans ce topic-même. L’évent se déroulera en plusieurs parties qui seront déclenchées par les comptes PNJ. Des interventions avec ces même PNJ pourraient venir perturber le cours de vos actions. Bon jeu !
[EVENT] Que la neige soit noire 55qs07


Achievement Unlocked ! [EVENT] Que la neige soit noire WwjRm8M
Succès ! Du moment que tu participes à ce topic, tu auras accompli un défi : Participer à l'évènement Que la neige soit noire.
Tu pourras disposer de l'icône ci-dessus à ta guise pour afficher ta participation!
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyVen 16 Jan - 2:02

Je suis un volcan qui se noie de l'intérieur, je m’étouffe avec la vapeur qui ne peux s'échapper
Féminin

Lola O'Ceann

Lola O'Ceann

Il faisait froid. Encore. Encore et toujours. C'était sans conteste le pire hiver de ceux qu'on avait connus, tellement que pour la première fois, nous manquions de nourriture. Était-ce un hasard que cette petite famine arrivait pile l'hiver où le quart de la population portait la vie ?

Peut-être, après tout, l'univers était doté d'un sens de l'humour aigu.

Je ne mangeais pour ma part pas beaucoup, et surtout pas suffisamment pour une femme enrondée. J'avais par contre des envies alimentaires étranges, et malheureusement, très peu de moyens pour y subvenir. Notons que ça n'aidait en rien mes humeurs volcaniques. Je n'ai jamais particulièrement aimé les champignons, étrangement, c'était depuis peu mon seul et unique plaisir et j'avais la chance de pouvoir en trouver malgré le froid et la neige, bien qu'il faille tout de même aller loin dans les montagnes ou dans la forêt rocheuse pour en trouver. Ce fait à lui seul motivait la plupart de mes escapades, au grand damne de mon médecin et de mon protecteur.

Les fêtes de la Lune n'eurent jamais été pour moi un grand moment de célébration. J'y assistais généralement sans grand entrain, profitant du buffet et de la musique pour ronger mes angoisses dans des torpeurs de pensées animées, mais avec une façade on ne peut plus neutre, voire profondément ennuyée.

Isolés dans la grande hutte, les villageois étaient d'autant plus durs à effrontément ignorer. J'étais assise de façon rigide, les épaules et la tête courbées vers le bas en plein processus de me fondre vers le sol, à écouter la cohue et les célébrations de mes compères. La proximité de Théodore n'aidait qu’à moitié. Celle de Jun, en entier, mais en négatif.

Les festivités semblaient baignées dans la fatigue et dans la faim. Les gens étaient visiblement épuisés, mais chacun semblait adopter un enjouement un peu forcé pour maintenir la fragile tradition. Ou en tout cas, c'est ce que je croyais percevoir. Bref, au cours de la soirée, les célébrations s'éteignirent soudainement sous le couvert de la politique, ou plutôt de l'administration. Peu importe. On se plaignait de l'état des choses, un peu comme on l'avait fait depuis des jours, sans jamais toutefois trouver de solution... Jusqu'à maintenant. Une expédition de chasse. Les chasseurs débattaient, s’organisaient, et soudain une nouvelle proposition fusa dans la hutte en émoi. Caverne. Champignons. Cette nouvelle partie au plan de jeu avait pour ainsi dire fait ma soirée.

C'est ainsi qu'au matin de l’expédition, j’ai serré des peaux pour soutenir mon ventre encombrant et je me suis couverte de la tête au pied pour rejoindre le groupe d’aventurier. Les regards désapprobateurs qu’auraient pu me lancer mes compères n’y feraient rien, j’étais décidée à rejoindre mes champignons adorés, et quand bien même mon état les découragerait, je demeurais l’une des meilleures excursionnistes du village. Il faisait froid, mais c’était supportable. Ma besace sur l’épaule, je marchais aidée d’un long bâton recourbé pour mieux me soutenir et éviter de me fatiguer trop vite. Théodore n’était jamais trop loin, un peu énervé, un peu énervant, et j’avais l’étrange impression qu’il allait se fatiguer pas mal plus vite que moi à ce rythme.

Mon regard était perdu quelques parts entre les branches givrées qui miroitaient au soleil. Soudain je fis halte, agrippant d’un geste brusque l’épaule de la personne la plus près de moi, et de l’autre, mon ventre. Un coup de pied. Juste un coup de pied. Après quelques longues respirations, je repris la marche sans d'abord prêter trop attention à la personne à laquelle j’avais presque déboîté l’épaule.

Je finis toutefois par me retourner, timidement, et par m’excuser en grimaçant sous la pesanteur des normes sociales.

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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyMar 20 Jan - 23:57

Frostbitten Requiem to a Forgotten Elegy
Masculin

S. Ashton Awyer

S. Ashton Awyer
IL Y A TROP DE BLANC.

STEP NINETEEN.
« On le mettrait sur le compte du hasard, je le mettrais sur le compte de la malchance. J’ai toujours été le genre de personne à considérer le verre à moitié vide, après tout. Le froid et moi sommes maintenant de très vieux amis. J’oublie souvent à quel point notre amitié est vieille, d’ailleurs.»

-

Les lueurs des flammes avaient fait vaciller les profils des uns dans la pénombre diffuse, engluant l’infirmerie qui nous servait de gîte lors des fêtes hivernales, lors de ces nuits où la lune brillait au-dessus du village comme un mobile de berceau qui guettait un enfant, dans une luminosité qui prononçait l’émaciation des traits. Les coins noircis du centre de Gavin abritaient remords et songes, si bien que ceux qui, comme moi, en avait trop lourd sur la conscience, évitaient de les fixer trop longuement. Les corps s’étaient tous découpés en des angles aigus et inquiétants que seuls les ventres rebondis d’une poignée de jeunes femmes infortunées étaient venus apaiser. Les temps qui couraient laissaient place à l’incertitude et j’avais eu du mal à croire être le seul qui ressentait la nostalgie d’une pièce éclairée par une ampoule grésillant.

Une ambiance bonne-enfant avait tout de même trouvé la force de persister, les pionniers échangeant nourriture et sourires teintés de fatigue pour meubler l’inconfort que créaient le froid et l’absence d’abondance. Lèvres et mains avaient bougé dans la cohue tranquille du dessein relationnel le plus commun qui soit, peignant le portrait sobre d’une communauté qui s’entraidait pour mieux arriver à survivre. J’avais porté un regard un peu désabusé sur la plupart des habitants, ne ressentant à leur égard qu’une camaraderie vague, qu’un intérêt stimulé par la petitesse d’un nombre qui m’empêchait de réellement les ignorer. C’était déjà mieux que l’indifférence catégorique qui m’avait animé à peine un an plus tôt, répandant dans mes veines plus de mal que le souvenir de Joshua lui-même ne le faisait, brouillant mon regard de paillettes polluées. Mieux, mais pas encore assez.

Je m’étais tenu en retrait, peu désireux de me mêler aux dialogues, Eve sur les genoux, répondant des douceurs à demi muettes à ses gazouillements tantôt curieux, tantôt fatigués. J’avais laissé rouler sur ma langue une phonétique peu commune en les terres consacrées d’Alan Oliver, prodiguant ma tendresse à la petite dans un parlé japonais, murmurant des secrets contre ses boucles folles.

Il fut un temps, le savais-tu, où les dragons possédaient à eux seuls toute la sagesse du monde ?

Si mes paroles n’enclenchaient pour le moment aucun éclair de compréhension dans son cerveau, des percées sensorielles tout au plus, je plaçais beaucoup d’espoir en la vivacité d’esprit que je voyais bouger dans les tréfonds sombres de ses prunelles. Elle m’avait regardé, à maintes reprises, la pénombre l’habillant des parures riches d’un œil de tigre, son regard fixe me détaillant avec un intérêt tel que je n’avais pu que continuer de murmurer, tout bas, trop bas, la laissant aspirer, à la manière d’une éponge, toutes les connaissances que je lui donnais. Il y avait, dans ses prunelles, toujours cette violence éperdument calme, si familière qu’il me fallait parfois fermer les yeux pour ne plus avoir à la contempler, qu’il me fallait me retirer en moi-même quelques secondes pour livrer bataille à l’absurdité de mes pensées. À l’idée qu’elle ressemblait à quelqu’un auquel je ne voulais pas qu’elle ressemble, car elle méritait mieux que des restes de folie, que des morceaux de pathologie.

À un moment, alors que les voix s’étaient amenuisées pour laisser place à la quiétude dodelinante qui signalait la fin des ‘festivités’ et que j’avais enfoncé mon front dans le cou de Lena avec la ferme intention de rejoindre Eve au pays des rêves, une proposition avait fusée, le genre de proposition qui m’électrisait les nerfs sans que je sache si je devais accueillir ou fuir l’impulsion.

Une expédition. Dans la neige, dans le froid, dans toutes ces intempéries qui s’offraient à moi comme porteuses de fantômes et de mythes. Dans tout ce blanc. Son blanc qui, encore pire que les yeux d’un monstre tuméfié sur le visage de ma belle Eve, écartelait mes côtes pour suçoter mon essence même.

J’avais grommelé contre la peau de Lena que j’étais fatigué. La chasseresse, prévisiblement, n’avait rien répondu, pilier de cette nation sans nom qui la considérait, peut-être un peu à défaut, comme son cœur. Mieux valait pour elle de se concentrer sur l’excursion à venir, sur le succès de son havre. Des propos avait donc été échangés et j’avais vite pris la décision de m’éclipser, pressant la gamine endormie contre mon torse, l’enveloppant de mon manteau avant de trainer des pieds jusqu’à la sortie.

Je ne craignais pas l’hiver.

« Tell me what I have to do tomorrow. I don’t want to hear it, right now. », avais-je lancé par-dessus mon épaule d’une voix trainante, n’attendant pas une manifestation d’approbation pour m’égarer dans la nuit, m’accrochant à la chaleur de Eve pour fuir les bribes de paroles qui traversaient le bois de l'infirmerie.

Il y avait eu, à ce moment là, trop de blanc dans mes idées, trop du souvenir de l’étreinte de ce vieil ami qu’était le froid. J’avais eu mal, mes muscles s’étaient froissés et j’avais ouvert les yeux, le lendemain, Eve écrasant mon bras, sur le décor familier de la hutte de Lena.


* * *


Je serpentais entre les silhouettes, couvert de la tête aux pieds par le poids de mes peaux, la fourrure usée de mes habits protégeant mon corps contre la morsure du vent. Le cramoisi de mon foulard battait dans le sens de l’air, me rendant facilement identifiable aux yeux des autres pionniers.

Si la soirée festive m’avait empli d’un nauséabond sentiment de rejet, j’arpentais la neige avec un certain entrain, ouvrant grands mes yeux pour mieux me persuader que le monde dans lequel j’avais atterri était magnifique. Le blanc m’emplissait de cette excitation puérile ( qui plus tard me donnerait envie de vomir ) qui égayait mon visage d’un sourire discret et qui me laissait me mêler à la meute avec moins de dédain qu’à l’habitude. Les conifères et leurs grands bras d’épines abaissés par le poids de la glace dessinaient dans mon esprit ces weekends lointains durant lesquels j’enfonçais des poignées de neige dans le manteau de Kohaku, rehaussant ma bonne humeur et me rendant plus propice à l’effort et à la sociabilité.

Je taisais la voix qui me murmurait que je m’abandonnais encore une fois à une joie empoisonnée, agrippant une épaule familière et martelant un visage moins chanceux que le mien d’un sourire aux intonations torves. Théodore considérait peut-être avoir fait une grave erreur le jour où il était venu me quémander le livre que je lui avais dérobé ce jour là, car s’en étaient suivies une série d’associations dont il ne pouvait maintenant plus se soustraire.

Je le considérai un vague moment, pour me donner plus de prestance, avant de lâcher son épaule, laissant mes doigts glisser négligemment le long de son dos, pour pouvoir me saisir de ma besace. J’en extirpai un vieux crayon de plomb ( l’un des trois qui me restait ) et deux feuilles de papier blanc ( arrachées à mon journal ) que je lui tendis, pointillant mon geste d’un regard sévère.

« Pour tracer l’intérieur de la caverne. Et n’importe quoi d’autre que tu jugerais utile. Don’t lose them, je n’en ai plus beaucoup. »

Si les pionniers de Terra savaient généralement comment se diriger en se basant sur les récits racontés par leurs pairs et leurs propres expériences, il m’apparaissait pertinent de tracer les lignes de nos passages à même du papier. N’étant pas particulièrement doué en dessin – Kohaku ne s’y étant jamais intéressé outre-mesure devant moi – mes ébauches ne dépassaient guère le vulgaire gribouilli, les arbres rappelaient plutôt des pyramides que des conifères et les rochers du champ de pierre avaient l’aspect de curieuses aubergines. Toutefois, je considérais que mon initiative serait imitée par un autre, éventuellement, qui se montrerait plus talentueux que moi. Peut-être que Théodore se montrerait doué, peut-être pas, dans tous les cas, il m’amusait grandement de pouvoir faire de lui mon larbin indirect, de pouvoir l’embobiner dans certaines de mes idées un peu quelconques.

Parce que.

Je ne restai pas près de lui, près de ce jeune homme dont le visage racontait une histoire qui me dépassait, peu désireux de subir ses oppositions, préférant le dépasser, aller rabrouer un peu plus de neige de mes pas. Je ne leur demandais jamais vraiment pourquoi ils étaient ici, mêmes lorsque la situation s’y prêtait, cultivant ce tortueux respect à l’égard de leur silence et ce non par bonté, mais plutôt par espoir qu’on ne me demanderait jamais de briser le mien. Seule Lena oserait me croire, peut-être, ou n’oserait pas me contredire par désintérêt du passé, par intérêt du présent. Je lui racontais, parfois, ce que je lisais dans les journaux de Joshua, sans lui fournir de contexte, piaillant des bribes lui détaillant tel ou tel passage juste par désir de les vomir au visage de quelqu’un pour les rendre plus réels, pour les solidifier dans l’atmosphère. Émilie-Anne avait posé la question, mais je n’avais répondu à ses interrogations qu’avec de la rage débordant de par derrière le couvert de mes dents, qu’avec un peu plus de flegme pour mieux établir la souveraineté de mes souvenirs dans mon cœur.

On m’attrapa l’épaule et je sursautai, pivotant la tête pour fixer la source du contact.

Je la reconnu sans vraiment la reconnaître, apposant un nom à ses traits sans toutefois pouvoir me rappeler lui avoir déjà parlé. Lola. La rousse, la quelque chose, une silhouette sur lequel je n’avais jamais daigné m’attarder auparavant. Je la toisai, à demi stupéfait, détaillant d’abord son visage avant de laisser le miel de mon regard couler sur son ventre. Quelle idiotie de s’aventurer hors du village dans son état, quelle fabuleuse sottise. Devais-je être impressionné ou exaspéré ?

Déjà, elle recommençait à marcher, traînant sa masse supplémentaire avec une diligence vaguement touchante, certainement inquiétante. Je lui emboîtai le pas, porté à cette curiosité naïve de l’enfant qui découvre un jouet au fond de son coffre et qui s’émerveille de ne jamais l’avoir remarqué auparavant.

Le froid battait contre mes joues, m’imposant son étreinte fraternelle et j’observais le feu des cheveux de la future maman jouer contre l’opale de la neige, si concentré – que ce soit sur le froid et le souvenir vague du défibrillateur qui requinquait mon cœur ou sur cette silhouette à la familiarité inconnue – que je ne réceptionnai qu’à moitié ses remerciements.

« Hm. »

Je traînai mes bottes dans la neige un moment, m’assurant de ne pas excéder son rythme ou de la excéder le mien.

« I sure hope you have a valid reason for coming with us. If not, you’re quite daft. »


Traductions:
Spoiler:


Dernière édition par S. Ashton Awyer le Jeu 29 Jan - 21:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyMer 21 Jan - 14:52

Eye Of The Tiger
Masculin

Théodore Lefaucheux

Théodore Lefaucheux


Depuis quelques mois maintenant, nous organisions la Fête de la Lune à l'abri du vent et des températures descendantes entres les murs du centre de Gavin. Quant tout le monde était là, rassemblés autour du feu (de taille acceptable à mes yeux), on se marchait un peu dessus mais, au final, ça nous tenait un peu plus au chaud. Je crois que c'était uniquement pour cette raison que personne ne râlait.
J'avais crains de devoir faire face à de stupides querelles, résultat d'une zizanie ambiante due au froid, à la faim, au temps. Mais les températures semblaient nous avoir sucé jusqu'à la moelle tout esprit vindicatif et, peu à peu, nous nous embourbions dans cette léthargie tenace où chaque effort devenait source de gaspillage d'énergie. Notre ambition première, survivre, ne nous avait pas (encore) transformés en monstres. Mais nous étions de plus en plus nombreux et les réserves, sous-évaluées. Les ventres gargouillaient autour du feu et d'invisibles bouches à nourrir se dissimulaient sous les ventres arrondis de certaines de nos compagnes. Aussi, lorsque le sujet s'amena au détour de la conversation, il fallut nous rendre à l'évidence : sans cette expédition, nous ne passerions pas tous l'hiver.

Mon enthousiasme premier fut rapidement douché par deux choses : mon inquiétude à l'égard de Lola, confirmée par l'éclair furtif qui illumina ses yeux, et ma participation inévitable à la chasse. Et rien ni personne ne pouvait changer l'une ou l'autre.

Ainsi, au petit matin, mon paquetage était prêt, empli du nécessaire pour deux et d'un peu plus encore, en prévision de tout et n'importe quoi mais surtout du pire. En dernier lieu, j'avais ajouté une longue cape faite par mes petites mains. Le cuir provenait de ma seule et unique vraie chasse : j'y avais abattu un cerf à queue de cheval. J'y avais passé du temps (car nombreuses étaient les étapes) et elle n'était pas parfaite mais je m'étais assuré qu'elle remplisse son office en doublant le cuir de fourrures échangées auprès de Pavel contre quelques services. Je voulais lui offrir en guise de cadeau d'anniversaire mais je n'avais pas trouvé le bon moment depuis notre dispute.
J'avais laissé mes inquiétudes prendre le dessus en oubliant son caractère enflammé et sa volonté (et capacité) de ne dépendre de personne, pas même moi, surtout pas moi. Depuis, nous cohabitions avec peu de mots et je ne savais guère comment trouver ceux qui me manquaient pour m'excuser. Alors, j'avais bridé mes inquiétudes, calmé mes peurs et travaillé mon laisser-faire, escomptant que le cadeau marquerait une trêve. Maintenant, l'expédition me forçait la main et j'espérais que cela n'atténuerait pas son impact.

Nous marchions en silence depuis ce qui me paraissait être une éternité, nos souffles modulant d'éphémères créatures brumeuses dans l'air glacé. Je me maintenais un peu l'écart, ne voulant éborgner personne avec l'arc que je portais en bandoulière. De temps à autre, je m'assurai que le reste de mon équipement était toujours à sa place : paquetage dans le dos, carquois battant la cuisses et couteau bien à l'abri dans son étui. Je venais de finir mon inspection lorsque la main d'Ashton s'abattit sur mon épaule, aux lèvres un sourire n'augurant rien de bon pour moi. Il me tendit deux feuillets vierges et un bâtonnet sombre que j'identifiai alors comme un crayon avant de me donner ses ordres. Cartographier la grotte, rien que ça ! D'ordinaire, j'accueillais ses "demandes" sans véhémence mais les trois F (froid, faim, fatigue) et la chasse à venir n'aidant pas, je restais perplexe face à cette nouvelle lubie. Ne pouvait-il pas s'en charger, lui qui vraisemblablement resterait à la grotte ?

Mais, à son habitude, il m'avait planté là sans plus d'explications. Légèrement agacé, je me débattis avec moi-même pour ranger ce précieux matériel dans la poche intérieure de mon fidèle manteau. Notre relation s'était stabilisée dans cet état de requêtes ordonnées auxquelles je rechignai à peine, y trouvant toujours de l'intérêt. Mais parfois, Ashton semblait déconnecté du monde qui l'entourait. Ou bien, il s'en fichait royalement, je n'arrivais pas encore à trancher. Par contre, sous le couvert de sa mine grognonne ou asociale, il m'apparaissait de manière de plus en plus évidente qu'il était un puits de savoirs, utiles ou non à leur heure. Et l'entreprise colossale qu'il avait eu l'audace de monter m'attirait comme l'or dans le lit de la rivière attire l'orpailleur. Alors je me tus, concentrant mon regard sur la file de personnes qui me devançant.

Sur Lola, en fait. Une main posée sur l'épaule d'Ashton, arroseur arrosé, l'autre en coupe sous son ventre, elle laissait s'échapper de longs dragons de brume. Et puis, comme si rien ne s'était passé, elle reprit la marche, impassible. Il me faudrait faire de même, malgré les ridules d'inquiétude que je ne pouvais empêcher de naître sur mon front. Était-elle réellement plus fragile maintenant que la grossesse prenait ses marques ? Avait-elle seulement été fragile ? Je connaissais la réponse mais j'avais du mal à l'admettre. Je m'étais attaché. J'avais gravi des montagnes pour l'atteindre. Je l'avais soulevée de terre pour la faire danser dans les airs. Je l'avais bercée de mots doux sans sens pour l'apaiser. Je lui tenais la main quand, dans son sommeil, le seul monstre de Terra revenait s'acharner sur elle. Mais elle n'avait jamais été fragile. « Elle t'appellera quand elle aura besoin de toi. Et cette fois-ci, tu seras là. C'est tout ce que tu dois te promettre. »

Histoire de m'aider à clôturer ce chapitre, j'entrepris de divertir mon esprit. Au loin, parfois, un coup de vent dévoilait l'ombre sombre du pic qui surplombait le complexe d'étangs. Droit devant nous s'approchait à chaque pas la lisière de la forêt rocheuse. Je me pris à espérer que, sous son couvert, le froid se ferait un peu moins mordant.
.



Dernière édition par Théodore Lefaucheux le Sam 9 Juil - 12:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyMer 28 Jan - 11:02

'' J'allais pas laisser Pavel en suspens au dessus d'une rousse même pas majeure ''
Masculin

Pavel Ivachko

Pavel Ivachko
La neige et le froid. La glace et les températures extrêmes. Tout Terra était pris par l'hiver et sa ténacité. Cette année, cependant, il s'annonçait plus froid que les autres. Par endroit, la neige était tellement élevée qu'elle arrivait à la mi-cuisse de Pavel. Le chasseur marchait devant le reste des villageois, arc et carquois à son dos, lance à la main, couteau à la taille, et doté d'un léger paquetage contenant ses "rations" - il avait gardé des habitudes spartiates et militaires. Derrière lui, Théodore et Ashton semblaient discuter entre eux. Peut être que c'était au tour du jeune gars de donner des conseils à un néophyte? Après tout, le Russe avait déjà donné quelques trucs à Théodore, venu expressément le trouver pour ça. Savoir qu'il n'était pas mal considéré dans ce village faisait sourire de joie l'homme au passé lourd qu'il était. Comme quoi, les secondes chances existaient bel et bien.

Il s'était promis de trouver un cadeau pour le jeune Olivier, bien que même Emilie-Anne ne le sache. Il voulait en faire une surprise. Il s'était fort attaché à cet enfant, qu'il considérait maintenant comme son propre fils. Il pouvait peut être lui tailler une flûte dans un fémur de cerf, ou lui rapporter une peau de loup avec la tête? Les idées ne manquaient pas. Pavel avait toujours été inventif, surtout avec des ressources limitées.

Son entraînement dans les camps sibériens l'avaient habitué de longue date aux conditions glaciales, mais malgré tout, il avait revêtu ses peaux et ses fourrures, trophées arrachés à beaucoup de bestioles de la forêt, des marais et des plaines. La hutte qu'il partageait avec sa tendre rousse était d'ailleurs devenue un signal d'alerte pour tous les quadrupèdes de Terre; Pavel avait amassé un nombre élevé de trophées de chasse, qui trônaient sur les murs, à l'entrée et à l'intérieur. Orgueil? Peut être. Mais il en avait de quoi. Avec Lena, il était sûrement l'un des meilleurs chasseurs de ce Nouveau Monde.

Après avoir bien avancé, il se retourna pour regarder les villageois qui participaient à la chasse. Il faudrait bien un moment où ils se sépareraient. Malgré tout, la chasse par deux restait le meilleur moyen de rendre les novices utiles. Un chasseur et un volontaire. Mettre à profit l'expérience de l'un, tout en faisant se rendre utile l'autre. Il n'y avait rien de mal à ne pas savoir chasser, évidemment. Mais Pavel souhaitait que beaucoup de gibier soit amassé après cette expédition.

Il avait bien aiguisé son kukri; cela promettait d'être une bonne traque. Plus que pour manger, le Russe chassait pour le sport, comme il l'avait toujours fait.
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptySam 14 Fév - 16:54

The Pirate King
Masculin

Aleksei Boulgakov

Aleksei Boulgakov
Je me sentais bien, étrangement bien, mais j'étais certainement le seul. Je me sentais bien car j'étais en plein rêve. La neige et le froid me ramenaient dans mon pays, dans mes hivers rudes au bord d'une terre pas si hospitalière bordée par une mer cruelle. Je me souvenais ces longues heures d'ennui passées, le dos courbé, à scruter l'horizon en attente des navires censés revenir le ventre lourd de poissons et de provisions. Puis les moments où c'était à mon tour de créer la joie de tous ceux restés à terre en ramenant avec moi tout ce dont le village avait besoin. C'était ainsi les hivers dans mon monde, les bateaux étaient l'espoir... mais pas dans celui-ci. Notre petit esquif était loin de pouvoir parcourir les eaux afin de trouver des bancs de poissons. J'avais pourtant tenté, quelques semaines auparavant, d'installer et de relever des lignes de pêche au milieu du lac, mais les trois maigres prises obtenues ne valaient pas ces heures d'attentes en proie au vent glacial et à l'humidité. Cocktail parfait pour attraper la mort. Et je n'avais pas forcément envie de partir pour si peu. Les morts ne peuvent pas faire voile vers les mystères des océan*s ! Si je devais mourir, ce serait dans une action bien plus importante qui ravirait les cœurs, distribuerait de l'espoir aux ventres... enfin, quelque chose de vraiment gratifiant !

C'était peut-être pour ça que je marchais aux côtés d'autres pionniers dans l'enfer noir et blanc de la forêt rocheuse. Je ne savais trop dire s'il s'agissait de bonté, de courage ou de suicide de leur part, mais ce spectacle d'ombres noires avançant et se faisant avaler peu à peu par l'absolu néant blanc avait quelque chose de beau. D'émouvant même.

Émouvant, tant nous prêchions une cause perdue d'avance. Je ne me faisais pas d'illusions quant à mes propres motivations, ainsi qu'à l'issue de cette mission. Depuis quelques temps, même les meilleurs chasseurs ne ramenaient plus rien au village, alors en quoi cette expédition faite de tout et de rien, d'experts et novices, de pros et de charlatans, allait pouvoir changer quelque chose ? Je ne parvenais pas à me souvenir qui avait eu cette idée complètement absurde, mais je l'aimais et le haïssais à la fois cet absolu crétin.

Il n'y avait plus rien sur cette terre dévastée par un ennemi doux et cruel venu du ciel.

Je marchais péniblement, créant un passage pour ceux qui marchaient plus lentement dans mon dos. J'étais un chasse-neige, un brise-glace ouvrant la voie pour les plus faibles que moi. Si je deviendrai complètement inutile une fois l'action engagée avec les bêtes – si tant est que nous en trouvions - j'aurais au moins servi à quelques chose, même si j'avais plus l'impression de mener un troupeau à l’abattoir que vers de frais et verts pâturages.

A la différence des chasseurs à mes côtés, je ne réussissais pas à me concentrer sur ce qui nous entourait et à me mettre l’affût du moindre signe de vie. Encore une fois, mon inaptitude à la chasse se vérifiait, et je me demandais si mes compagnons trappeurs s'y retrouvaient vraiment, ou s'ils faisaient un peu de zèle. Car, pour ma part, je me sentais plutôt perdu, noyé dans le paysage, enivré par son opalescence. Je me laissais porter par mes jambes tel les flocons légers qui virevoltaient dans l'air et venaient mourir sur les épaisses fourrures couvrant nos corps. Je ne parvenais qu'à retourner des souvenirs, des pensées, des idées vagabondes aux reflets de ciel bleu. Ces soirées si parfaites sur la plage un verre à la main, à parler de filles et d'amour, de tout et de rien. Ces après-midi à voguer sur les flots calmes du lac. Ces planches que l'on plante en espérant qu'elles se transforment en grande battisse. Ces moments en absurdie provoquée par le comportement toujours surprenant de Jun. Bref, tout ce qui fait le miel de la vie... Mais la plage se transformait en banquise, les conversations s'orientaient vers les ventres vides ou ronds, les flots se déchaînaient, les planches partaient en cendres pour nous chauffer... La laiteuse réalité venait ternir mes songes, m'enlever de mes rêveries et me poser face à ma réalité. Et à la voix d'Ashton...

Je le reconnaîtrais entre mille ce ton froid, moqueur, désagréable, hésitant toujours entre l'ordre et le reproche. Je ne me l'expliquais pas, mais tous ses gestes et tout son être m'exaspéraient. Je ne pris pas même la peine de me retourner pour voir qui s'était attiré ses foudres. J'expirais un grand coup, tentant d'oublier cet énergumène en me focalisant sur les formes éphémères formées par la buée. Mais ça ne marchait pas, Ashton avait fini depuis longtemps de baver mais j'avais l'impression de l'entendre encore dans ma tête. Il était comme une épine dans le pied, un cil dans l’œil, un ver dans une pomme, ce petit rien insignifiant qui gâche le tout. Je ne savais pas même pourquoi il était venu, vu qu'il était encore plus inapte que moi pour faire quoique ce soit.

Plongé dans mes souvenirs d'enfance encore quelques instants plus tôt, ravivés par la neige et cette quête vers l'inconnue, j'avais la puérile envie de lui lancer une boule de neige en pleine face. Oui, c'était complètement déplacé vu la situation dans laquelle nous évoluions tous, et je luttais contre cette insoutenable pulsion. Je tentais de me focaliser sur ce m'entourait, mais la tentation n'en était que plus forte. L'enfance au bout des doigts, j'effleurais la neige déposée sur un arbre, un bosquet ou une roche imposante, bref, tout ce qui passait à ma hauteur. J'écrasais la masse friable de flocons tout juste confiés par le ciel, je les égrainais, les faisais voler... Bref, je tutoyais cette insatiable envie immature sans m'y abandonner. C'était un plaisir comme un autre. Un plaisir simple. Un plaisir qui me correspondait et m'évitait de me compromettre auprès de cette société.

Ma main se retrouva vite rougie et transie de froid, humidité et vent glacial ne faisant pas une parfaite combinaison pour garder tous ses doigts intacts. Je la portai alors devant ma bouche, laissant échapper des serpents de fumée qui vinrent la réchauffer tant qu'ils le pouvaient. C'est ainsi, sauvé par les lois de la physique, que je teins bon et qu'aucune masse blanche et froide ne vint s'écraser contre la tignasse brune de celui qui s'était attiré ma colère.

Peu à peu, l'envie me passa et je pus me remobiliser sur d'autres idées et des sentiments plus doux. Les mêmes en réalité que précédemment, mais qu'importait ? Personne n'était dans ma tête pour le voir, personne ne pouvait deviner que je n'étais pas vraiment là ou que je me réjouissais secrètement de cette époque qui s'avérait si terrible pour tous. Je continuai à marcher dans le calme et la plénitude. Les flocons ne cessaient de se suicider lentement dans la forêt. Je crois bien que j'étais le seul à apprécier ce spectacle, le seul schizophrène qui appréciait autant ce moment qu'il le trouvait absurde et voué à l'échec. Je lançais un regard dans mon dos, essayant de capter une paire d'autres yeux qui seraient autant perdue que les miens.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyLun 16 Fév - 22:05

Invité
Anonymous

Invité
John Clark- R.I.P.

Le temps glacial était de retour dans notre nouvelle vie. Je regardais ce triste décor avec un air de mécontentement et de dédain. Cela ne me mettait point sourire aux lèvres. En temps normal, cela aurait été le temps mort : en quelque sorte des vacances pour les quelques prochaines semaines. C'est bien connu, personne ne part en bateau l'hiver, sauf peut-être les pêcheurs de crabes.

Cette merde blanche si fraîchement déposée me rappelait mes rudes aventures de mon ancienne vie, mais surtout ma merveilleuse arrivée ici. Les deux bottes dans la neige et aucune fourrure pour me réchauffer, puis vient un ange de nulle part. Émilie-Anne Larose ! Ah et pourtant en un an ici, je ne l'ai pas vraiment côtoyée. Quelle tristesse ! Je lui dois ma vie ! Bref, on m'avait informé que quelqu'un dans le village recherchait des champignons et qu'une sortie d'exploration de groupe allait être préparée. C'était le moment parfait pour voir de nouveaux visages, et peut-être pour enfin sortir de mon isolation sociale. Je me préparais tranquillement, tandis que ma tête rôdait çà et là, cherchant l'excuse du siècle pour décider à la hâte de m'ajouter au groupe d'explorateur. Je sortis de ma maison, regardant un peu le village, espèrent y voir de la vie. Il sembla vide. Ce matin, tous étaient partis faire leurs petites choses. J'accourus donc vers la sortie du village, espèrent y rencontrer un explorateur ou un chasseur. Au loin j'apercevais Aleskei et je décidai de presser le pas pour le rejoindre. Sa beauté me donnait encore des frissons de joie, mais j'allais surmonter cette épreuve et en sortir plus fort.

D'ailleurs peut-être qu'en participant à cette aventure j'aillais pouvoir me faire d'autres amis ?

Le vent faisait rougir mes joues si pâles dues au manque soleil des derniers jours. Sur mes épaules, la fourrure que Miss Larose m'avait si gentiment offerte me tenait bien au chaud, tandis que mes loyales bottes de cuir m'étaient suffisantes dans toutes les températures. Machette à portée de la main, mon baluchon remplis de vivre, que cette aventure dure une journée ou une semaine, j'étais prêt ! J'avais même pensé à prendre deux gourdes d'eau, une couverte et un peu de foins pour me faire un lit de camp. Ce foutu hiver ne pouvait gagner contre moi !
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyMer 18 Fév - 18:54

Parce que rien ne demeure
Masculin

Yui Valentine

Yui Valentine
Squatteurs


Cet hiver-là fut un des plus rudes qu’il ait connu. Le froid semblait vouloir refréner son errance vers un quelque part superposé à un nulle part. Valentine était alors resté au dit Le Village le temps que les températures soient plus clémentes à son pèlerinage. Vagabond, il apprenait sur le tas, à l’aveuglette avec une certaine maladresse de débutant, mais rapidement. Dans le fond, avait-il réellement le choix. Les plantes, celles qu’il avait testées, celles qui l’avaient empoisonné et mis plus bas que terre puis celles qui l’avaient guéri… Tout cet amas nébuleux de découvertes aurait pu former un début de répertoire s’il avait eu de quoi noter. A défaut, sa propre expérience de vie s’imprimait inlassablement dans son cerveau et sa mémoire kinesthésique faisait office de pages fictives dont il restait le seul lecteur. Mais au final, ça lui allait bien, ainsi. Cette expédition ne serait qu'une raison de plus d’alimenter le champ de ses connaissances puisque, après tout, il n’avait plus que ça à faire au-delà de ses besoins primitifs. Alors, il s’était mêlé à ce groupe en toute quiétude ; ses chances de survie de s’en verrait qu’agrandies.

Rabattant la capuche rembourrée de fourrure dans un accoutrement prêté par un des villageois, un ancien psychologue suit tranquillement le mouvement, parmi ces hommes, parmi ces femmes. Et c'est dans le silence fondu de ses pensées que son regard survole cet environnement au visage changé depuis son atterrissage, alors que chacun de ses pas tentent de laisser dans une neige à l'infini, l'empreinte éphémère de son passage.

Ah... c'est vrai que rien ne demeure.

Valentine, il faut avancer.
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyMer 22 Avr - 23:19

je suis une actrice qui connaît le jeu qui ne lui fut jamais écrit
Féminin

Lena M. Oliver

Lena M. Oliver
Je marchais fièrement avec mon arc sur une épaule et un carquois bien plein sur l’autre. Il faisait froid, mais ça aurait pu être pire : le vent n’était pas trop cru, et la neige pas trop molle. Des flocons se déposaient sous nos pieds comme des renflements irisés de lumière, et au loin, essaimaient la promesse de grandes forêts de givre.

Mon attention tombait souvent sur Ashton qui virevoltait un peu autour de tout le monde. Je savais qu’il veillait sur le groupe à sa manière, ou en tout cas, qu’il saurait mettre le doigt et appuyer sur le moindre problème. Sans le savoir, il était aujourd’hui mes yeux et mes oreilles après des humains : si quelque chose venait à compromettre l’un des expéditeurs, il serait le premier à le remarquer, et grâce à lui, moi la deuxième.

Mes yeux passaient également assez souvent de Théodore à Lola. Je ne m’en faisais pas particulièrement pour la jeune fille qui avait prouvé, au fil des ans, qu’elle était tout à fait capable de survivre, et j’avais été la première à faire taire les protestations lorsqu’elle avait montré de l’intérêt dans notre escapade. Plus souple et plus agile que les autres futures mamans, elle était l’image que je me faisais de la grossesse. Parce que quand j’aurais à mon tour des enfants - et pour le bien du projet, ça arriverait - l’idée de rester assise à coudre ou cuisiner pendant une demi-année m’insupportait, d’autant plus que je ne pouvais promettre l’avenir du village si pour presque un an, je devais soudainement cesser toute activité. C’était, au contraire, Théodore qui m’inquiétait, d’une part parce qu’il était beaucoup plus concentrée sur sa compagne que sur la route, mais surtout parce que nous avions beaucoup plus d’explorateurs que de chasseurs, et l’éventualité où il nous quitterait pour veiller sur sa partenaire serait désastreuse.

Pavel était en tête alors que moi je fermais le groupe. J’aimais bien Pavel. Nous n’avions certainement jamais socialisé, dansé, ou rit ensemble, mais il était pour moi un partenaire de chasse magnifique : silencieux, directe, habile. J’étais heureuse qu’il participe à cette expédition.

Je ne savais à peu près rien de Yui, mais j’apprécie sa participation à l’expédition. Il commençait ainsi son aventure dans le Nouveau Monde avec mes bonnes grâces.

John et Aleksei trainaient ensemble, et, à vrai dire, je ne savais même pas s’ils comptaient venir chasser ou s’ils allaient dans les cavernes.

Soudainement curieuse, je quittai ma position pour rejoindre le blond où l’une de mes mains trouva sa hanche et papillonna vers le haut de son corps. Hay sailor, what’s your plan. Quelque chose comme ça.

Sous le poids des nuages, le chemin serait encore long.


Dernière édition par Lena M. Oliver le Jeu 7 Mai - 9:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [EVENT] Que la neige soit noire [EVENT] Que la neige soit noire EmptyDim 3 Mai - 2:37

Je suis un volcan qui se noie de l'intérieur, je m’étouffe avec la vapeur qui ne peux s'échapper
Féminin

Lola O'Ceann

Lola O'Ceann
La neige était épaisse et duveteuse, et s’affaissait sous chaque pas. Des formations de vapeur apparaissent au moindre souffle et venaient glacer l’intérieur des narines et de la gorge. Ce n’était certes pas l’environnement idéal pour une femme enceinte, mais c’était irréfutablement ma place. L’idée de m’empêcher de faire quelque chose à cause de ce ventre, à cause de mon viol, m’était insupportable. Ne plus avoir peur était le seul plaisir que je tirais de mon drame.

Le corps n’est pas toujours d’accord avec le vouloir. Bébé n’aime pas lorsque maman marche trop, ou bien il aime trop ça et veut marcher avec elle. Ça expliquerait les coups de pied. En ce qui concerne le tiers individu qui a pu subir mon état physique, il me support généreusement, mais s’intéresse ensuite à moi : nous venons d’un monde où il est impossible de s’appuyer sur l’épaule de quelqu’un sans ensuite lui devoir une partie de son âme.

Se faire traiter d’idiote par Ashton Awyer n’était pas très flatteur, mais pas plus crédible. L’approbation de Lena qui marchait dernière était beaucoup plus lourde, mais au final si peu en regard du choix de mes actions. Mes yeux trouvèrent le british avec ennui. J’étais plus essoufflée que je ne le laissais paraitre et ses commentaires n’aidaient pas mon humeur, mais je rejetai par battements de cil son agression verbale.

Je n’avais pas les mots en bouche pour lui faire comprendre mes choix ni le besoin de les lui expliquer, ainsi je ne cherchai même pas. Je haussai des épaules.

- On plaisante pas avec les caprices de la grossesse. Dis-je enfin sans grande conviction. Le mot grossesse était acide sur ma langue et si je l’avais rayé de mon vocabulaire depuis le tout début, toutes les fois où je me retrouvais à l’employer maintenant que je n’avais plus le choix me rappelait pourquoi : je suis enceinte, mais je ne suis pas une mère.

Dans mes yeux fatigués se reflétait peut-être la vérité : que je ne suis maintenant plus qu’une coquille vide qui foule le monde, et qui le foulera jusqu’au moment où sa carcasse s’écroulera et deviendra poussière. Peut-être pas assez tôt, peut-être demain, peut-être aujourd’hui, et mourir ne doit être rien, puisque vivre est déjà si peu de chose.

- J’ai pas l’impression qu’t’ai ici pour l’aventure non plus. C’est Lena ou Théo que t’essayes de baiser aujourd’hui?

Au-delà de la pique désagréable, il me suivait maintenant comme un enfant curieux.

- Ou moi, visiblement. Quelle chance. Ironie.
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[EVENT] Que la neige soit noire

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